OU LES CONTRE-TEMPS. ACTE PREMIER. SCÈNE PREMIÈRE. LÉLIE. He bien! Léandre, hé bien ! il faudra contester; Nous verrons de nous deux qui pourra l'emporter; Qui,dans nos soins communs pour ce jeune miracle, Aux vœux de son rival portera plus d'obstacle. Préparez vos efforts, et vous défendez bien, LÉLIE. Voici bien des affaires; J'ai dans ma passion toutes choses contraires: Hé! oui, tant pis; c'est là ce qui m'afflige Toutefois j'aurais tort de me désespérer; Puisque j'ai ton secours, je dois me rassurer. Je sais que ton esprit, en intrigues fertile N'a jamais rien trouvé qui lui fût difficile ; Qu'on te peut appeler le roi des serviteurs; Et qu'en toute la terre... MASCARILLE. Hé! trêve de douceurs. Ma foi, tu me fais tort avec cette invective. Ont rien d'impénétrable à des traits si charmans. MASCARILLE. Vous êtes romanesque avecque vos chimères. ›Ah! trêve, je vous prie, à votre rhétorique. MASCARILLE. Mais vous, trève plutôt à votre politique : LÉLIE. Sais-tu qu'on n'acquiert rien de bon à me facher, Que chez moi les avis ont de tristes salaires, (à part.) MASCARILLE. (haut.) Il se met en courroux. Tout ce que j'en ai dit N'était rien que pour rire et vous sonder l'esprit. D'un censeur de plaisirs ai-je fort l'encolure? Et Mascarille est-il ennemi de nature? Vous savez le contraire, et qu'il est très-certain Poussez votre bidet,vous dis-je, et laissez faire. Ah! c'est C'est pourquoi dépêchons ; et cherche dans ta tête Les moyens les plus prompts d'en faire ma conquête. Trouve ruses, détours, fourbes, inventions, |