DE L'ORTHOGRAPHE FRANÇOISE ENRICHI DE NOTES CRITIQUES ET DE REMARQUES sur l'Étymologie & la Prononciation des mots, Dédié à Monseigneur LE CARDINAL DE SOUBISE: QUATRIEME ÉDITION, Avocat au Parlement , & aụx Conseils du Roi. A POITIERS, & vis-à-vis Notre-Dame la Grande. M. DCC. LV. A SON ALTESSE ÉMINENTISSIME MONSEIGNEUR LE CARDINAL DE SOUBISE, ÉVÊQUE ET PRINCE DE STRASBOURG, GRAND AUMONIER DE FRANCE. MONSEIGNEUR, L A protection honorable que feu Monseigneur le Cardinal de Rohan voulut bien donner à cet ouvrage , que non-seulement il me permit de décorer de son nom illustre, mais à la perfection duquel il eut encore la bonté de contribuer , m'enhardit à en présenter à VOTRE ALTESSE EMINENTISSIME cette nouvelle Edition , avec d'autant plus de confiance que quelques mains habiles l'ayant retouchée, ayant fait bien des corrections de augmentations nécessaires , j'ose me flatter qu'elle sera beaucoup plus exacte plus Süre que les précédentes , & par conséquent plus digne de paroître sous les auspices de VOTRE ALTESSE EMINENTISSIME. De toutes les qualités sublimes qui vous caractérisent , MONSEIGN EUR, il ne me convient de m'arrêter qu'à votre goût éclairé pour les Sciences & les Belles-Lettres , & à votre amour pour leur progrès ; c'est à la lumiere de ces deux flambeaux que vous jugerez du mérite do de l'utilịté de l'Ouvrage que je prends la liberté de vous offrir. Si à la bonté de le recevoir vous ajoutez la faveur de l'approuver , je n'aurai plus de doute sur le suffrage du Public , & ce sera pour moi un nouveau motif poúr espérer que mon zele & mes soins pourront me procurer l'honneur de votre protection , à laquelle je borne toute mon ambition, Je suis avec le plus profond respect MONSEIGNEUR, DE VOTRE ALTESSE EMINENTISSIME, Le très-humble & tres-obéissant serviteur , J. Felix FAULCON, AVERTISSEMENT DU LIBRAIR E. THOGRAPHE FRANÇOIS e. foin de mendier en fa faveur les fuffrages du Public. Il les à eu presque aufli-tôt qu'il a paru. Dès 1740. M. l'Abbé Goujer ne crut rien dire de trop , lorsqu'en parlant de ce Dictionnaire dans sa Bibliotheque Françoise , il jugea que de tous les Traités d’Orthographe qui avoient paru jusqu'alors , aucun n'avoit égalé celui-ci , pour l'exactitude , l'ordre , la méthode , & l'utilité que l'on pouvoit en retirer & que le nom de l'Auteur ( feu M. le Roy ) iroit de pair avec ceux de nos Grammairiens les plus estimés. Trois éditions faites & enlevées avec rapidité , ont justifié la vérité de cet éloge. Les deux premieres ont été données sous les aufpices de M. le Nain qui a été l'amour de notre Province, & qui a fait ensuite les délices de celle où son mérite supérieur a déterminé le Roi à le faire passer. Cec illuftre Magistrat qui n'a jamais cessé de cultiver les Lettres qu'il aimoit & qu'il protégeoit, malgré les occupations multipliées , inséparables des emplois importants qui lui ont été confiés, ne dédaigna pas de prendre cet ouvrage sous sa protection. Il le connoisloit , il l'approuvoit & un suffrage fi flatteur nous annonçoit d'avance le succès qu'il devoit avoir , & qu'il a eu en effet. Tant de motifs de regrets ne doivent-ils pas nous rendre à jamais précieuse la mémoire de M. le Nain? Son Altesse Éminentissime Monseigneur le Cardinal de Rohan ne porta pas un jugement moins favorable de cet ouvrage. Ayant voulu le connoître par Elle-même, Elle le regarda comme un des plus riches présents que l'on eût pu faire à la France , pour le progrès & la perfection de notre Langue que l'on peut nommer avec |