602290 00 00 0000000000000000 00 0000 0000 0000 0000-0630 00 30 00 00 00 HISTOIRE DES INSTITUTIONS DE MOÏSE ET DU PEUPLE HÉBREU. LIVRE VIII. MORALE. L'homme patient vaut mieux que l'homme fort; et celui qui maîtrise son cœur mieux que l'homme qui prend des villes. PROV. XVI, 32. L'AGITATION que les irruptions successives des Assyriens portèrent sur les rives occidentales de l'Asie et en Égypte; les déchiremens occasionnés par la division des successeurs d'Alexandre, et les guerres des Romains, avaient développé chez tous les peuples une agitation morale cor 1 T. II. respondante. De toutes les causes qui excitent la pensée, le malheur est la plus féconde. Il nous force à nous replier sur nous-mêmes; et à saisir l'état des objets extérieurs, afin d'échapper par quelque coin à la main cruelle qui nous oppresse. Alexandrie est la ville où cette disposition fut suivie des plus grands résultats, où le choc et le mélange des idées s'accomplirent de la manière la plus active et la plus directe. Sa situation centrale entre l'Asie, l'Afrique et l'Europe; l'accueil et les encouragemens que les Ptolémées accordèrent aux savans de tous les pays, et le puissant attrait qui appelait les uns vers les autres tous les hommes doués de quelque intelligence, l'élevèrent au plus haut degré de splendeur. Les opinions de tous les peuples, de toutes les sectes connues, y déployèrent leurs ressources. Le mysticisme de l'Orient, les anciennes doctrines de l'Égypte et de l'Éthiopie grecque, eurent leur tribune et leurs représentans. Les Juifs, qui entraient pour une partie considérable dans la population, ne restèrent pas en arrière. Leur rôle est en première ligne. Après de longs débats, des travaux inouis, une émission prodigieuse d'écrits de tout genre, le champ de bataille leur resta, en ce qui regarde l'ordre moral; et il sortit de là les préliminaires d'une espèce de traité tacite, |