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rité pour les malheureux. C'est ce qui engagea MAI 1. fon Evêque à l'ordonner Prêtre, malgré tout ce qu'il put faire pour éviter le Sacerdoce..

Sigebod étant mort, le peuple & le Clergé de Narbonne élurent Théodard pour lui fuccé, der. Il fut facré le 15 Août 885, par les Evê ques de Carcaffonne, de Beziers & d'Elne. Tous les autres Evêques Suffragants de la Métropole de Narbonne, applaudirent hautement au choix que l'on venoit de faire, & en marquerent même leur joie par les lettres qu'ils écrivirent en cette occafion.

La dignité épifcopale ajouta un nouvel éclat aux vertus du Saint. Les fatigues qu'il effuya, jointes aux mortifications de la pénitence, altérerent confidérablement fa fanté. Il ne fit que languir durant les trois dernieres années de fa vie. Il mourut à Mont-Oriol, aujourd'hui Montauban, où il avoit été tranfporté pour refpirer l'air natal. On l'enterra dans l'Eglife du Monaftere de Saint Martin, fondé par fes ancêtres, & qui prit depuis le nom de Saint Théodard. Cette Eglife fut changée en Cathédrale, lorfqu'on érigea la ville de Montauban en Evêché au commencement du quatorzieme fiecle.

Voyez Henfchénius, Baillet, & le Gallia Chrift. nova, T. 6. p. 20.

SAINT THIOU,
TROISIEME ABBÉ DU MONT D'Or,
OU DE SAINT THIERRI,
près de Reims.

SAINT Théodulphe, vulgairement appellé
Saint Thiou, étoit d'une illuftre famille de la fe-
conde Aquitaine. Il quitta le monde à la fleur
de fon âge, & fe retira au Mont d'Or, pour
y vivre parmi les difciples du faint Abbé Thierri.
On l'y occupa vingt-deux ans aux plus pénibles
travaux de la campagne. Après la mort du fuc-
ceffeur de faint Thierri, l'Archevêque de Reims
l'établit Abbé à la priere des Moines, & l'éleva
auffi au Sacerdoce.

Le Saint marcha für lés traces de fon bienheu reux Pere. Il pratiqua de grandes auftérités, conduifit fes Religieux avec une fermeté mêlée de douceur, fupporta patiemment les traverses qu'il eut à effuyer, & bâtit l'Eglife de S. Hilaire dans l'enceinte de fon Abbaye, afin de doubler fon office & fes travaux. Il mourut dans un âge fort avancé, vers l'an 590, & fut enterré dans fon Monaftere. Ses Reliques fe gardent précieusement dans l'Abbaye de Saint Thierri.

Voyez Flodoard, Hift. Eccl. Rem, l. 1. c. 25. Mabillon, Act. Sanct. Ben. T. 1. p. 346. les Bollandiftes, fous le 1 de Mai, T. 1. p. 94. & le Gallia Chrift, noya, T. 9. p. 183.

MAI I

II. JOUR DE MAI.

SAINT

ATHANASE,

PATRIARCHE

D'ALEXANDRIE,

MAI 2,

DOCTEUR DE L'EGLISE.

Tiré de fes Ecrits, ainfi que de ceux des Peres & des Hiftoriens contemporains. Voyez fa Vie par Hermant, qui le premier a porté la lumiere dans les tenebres dont l'Hiftoire de l'Arianisme étoit enveloppée. Voyez encore Tillemont, Ceillier Orfi, les nouveaux Editeurs des Euvres de faint Athanafe, & le P. Combefis, Bibl. Con cionat. p. 500 & 530.

SAINT

L'AN 373.

PAINT Grégoire de Nazianze commence ainfi le Panégyrique qu'il prononça en P'honneur du Saint dont nous allons donner la Vie. « En louant » Athanafe, c'eft la vertu même que je loue, » N'est-ce pas en effet louer la vertu, que de

faire l'éloge de celui qui réuniffoit toutes les » vertus dans fa perfonne?.... Athanafe, dit-il » en finiffant, fut la colonne de l'Eglife. Il de» vint par fa conduite le modele des Evêques. On » n'étoit orthodoxe qu'autant que l'on profeffoit » la même doctrine que lui (1)».

Athanafe naquit dans la ville d'Alexandrie yers l'an 296. Ses parents, qui étoient Chrétiens & recommandables par leurs vertus, leurs vertus, prirent un foin fingulier de fon éducation. A peine eut-il

(1) Or. 21.

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appris la Grammaire & les premiers éléments des fciences, que faint Alexandre, qui n'étoit point MAL 2. encore Evêque d'Alexandrie, s'apperçut de fes rares difpofitions. Il s'attacha à lui, & fe chargea d'être le directeur de fes études. Il voulut qu'il fût toujours fous fes yeux, & qu'il mangeât à fa table. Il l'employa depuis comme Secrétaire. Le difciple s'appliqua tout à la fois à imiter les ver tus de fon maître, à fe pénétrer parfaitement de fon efprit & de ses maximes, & à fuivre le plan qu'il lui traçoit pour les études: plan dont fa docilité lui fit retirer les plus grands avantages. Il s'accoutuma d'abord à bien écrire. Les BellesLettres ne lui parurent pas un objet digne de l'occuper tout entier. Il ne les négligea cependant pas; & il en prit cette connoiffance requife pour réuffir dans des fciences plus fublimes & plus importantes. Ce fut fur-tout par la lecture des bons Auteurs de l'antiquité, qu'il fe forma un ftyle élégant, facile, clair, énergique, & qu'il fe rendit capable de traiter les myfteres de la Foi avec tant de fupé

riorité.

Les études qui fe rapportoient à la Religion emportoient la plus grande partie de fon temps. La fuite de fa Vie, & la lecture de fes Ecrits feront voir jufqu'à quel point il y excelloit. Il cite fi fouvent & fi à propos les Livres faints, qu'on croiroit qu'il les favoit par cœur: au moins conviendra-t-on que la méditation les lui avoit rendus très-familiers. C'étoit-là qu'il avoit puifé cette rare piété & cette profonde intelligence des myfteres de la Foi. Quant au vrai fens des Oracles divins, il le cherchoit dans la Tradition de l'Eglife, & il nous apprend lui-même (2), qu'il lifoit avec

(2) Orat. contra Gentes, p. l.

foin les Commentaires des anciens Peres. Il dit MAI 2. dans un autre endroit (3), qu'il apprenoit la Tradition des faints Maîtres infpirés, & des Martyrs de la divinité de Jefus Chrift. Comme il avoit beaucoup de zele pour la difcipline de l'Eglife, il acquit auffi une grande connoiffance du Droit Canonique. On voit encore par fes Ouvrages * qu'il favoit le Droit Civil; & c'est ce qui lui a fait donner par Sulpice- Sévere le titre de Jurif confulte.

Athanafe voulant fe perfectionner dans la pra tique de la vertu, forma le projet d'aller vifiter faint Antoine qui jouiffoit de la plus haute répu tation. Ce fut vers l'an 315, qu'il s'enfonça dans le Défert. Il y paffa un temps affez confidérable, s'eftimant heureux d'être au nombre des difciples du faint Abbé. Il avoit pour lui une vénération profonde; il s'empreffoit de le fervir, & il regardoit comme un honneur de lui donner à laver (4). S'étant préparé dans la folitude au service des Autels, il revint à Alexandrie, où après avoir paffé par les différents degrés de la Cléricature, il fut élevé au Diaconat vers l'an 319. Alexandre fon ancien maître, occupoit alors le Siege Patriarchal de cette ville. Il avoit fuccédé à Achillas, mort en 313 (a).

(3) L. de Incarn. p. 66.
(4) Athanaf. Vit. Anton.
P. 794.

Tillemont

lide. Mais Hermant,
& plufieurs autres favants Cri-
tiques regardent ce fait comme
une fable. Il n'eft fondé que fur
l'autorité de Rufin, Auteur
peu exact; & d'ailleurs il ne
s'accorde point avec la Chro-
nologie de l'Hiftoire de faint

(a) On lit dans Rufin, que
faint Athanafe, encore enfant,
baptifa quelques enfants de fon
âge avec lesquels il jouoit fur
le bord de la mer, & que le
Patriarche faint Alexandre ap-Athanafe,
prouva ce Baptême comme va

Le

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