Byron, 1788-1824

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Hachette, 1824 - 230 pages

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Page 117 - Byron au moment où il écoutait un sestetto d'un opéra de Mayer, intitulé Elena. Je n'ai vu de ma vie rien de plus beau ni de plus expressif. Encore aujourd'hui, si je viens à penser à l'expression qu'un grand peintre devrait donner au génie, cette tête sublime reparaît tout à coup devant moi.
Page 118 - Je remarquai que, dans ses moments de génie, lord Byron admirait Napoléon, comme Napoléon lui-même admirait Corneille. Dans les moments ordinaires où lord Byron se croyait un grand seigneur, il cherchait à donner des ridicules à l'exilé de Sainte-Hélène. Il y avait de l'envie, chez lord Byron, pour la partie brillante du caractère de Napoléon ; ses mots sublimes le vexaient ; nous lui donnions de l'humeur en rappelant la fameuse allocution adressée à l'armée d'Egypte : « Soldats,...
Page 117 - Mascheroniana*, de Monti, comme ce que l'on avait fait de plus beau dans leur langue, depuis cent ans. Monti voulut bien nous les réciter. Je regardai lord Byron, il fut ravi. La nuance de hauteur, ou plutôt l'air d'un homme qui se trouve avoir à repousser une importunité, qui déparait un peu sa belle figure, disparut tout à coup pour faire place à l'expression du bonheur.
Page 117 - Ba-ï-ronne (Lord Byron). Le Corsaire (trois chants) est un poème tel pour l'expression des passions fortes et tendres que l'auteur est placé en ce genre immédiatement après Shakespeare. Le style est beau comme Racine. Giaour et la Fiancée d'Abydos...
Page 118 - Ce genre de mérite me valut plusieurs promenades tête à tête dans l'immense et solitaire foyer de la Scala. Le grand homme apparaissait une demi-heure chaque soir, et alors c'était la plus belle conversation que j'aie rencontrée de ma vie; un volcan d'idées neuves et de sentiments généreux tellement mêlés ensemble, qu'on croyait goûter ces sentiments pour la première fois. Le reste de la soirée, le grand homme était tellement Anglais et lord, que je ne pus jamais me résoudre à accepter...
Page 118 - C'est le plus grand poète vivant, lord Byron. L'Edinburgh Review, son ennemi capital, contre lequel il a fait une satire (1), dit que, depuis Shakespeare, l'Angleterre n'a rien eu de si grand pour la peinture des passions. J'ai lu cela. Il a passé trois ans en Grèce. La Grèce est pour lui comme l'Italie pour Dominique (2).
Page 118 - J'ai dîné avec un joli et charmant jeune homme, figure de dix-huit ! ans, quoiqu'il en ait vingt-huit, profil d'un ange, l'air le plus doux. C'est l'original de Lovelace ou plutôt mille fois mieux que le bavard , Lovelace. Quand il entre dans un salon anglais, toutes les femmes sortent à l'instant. C'est le plus grand poète vivant, lord Byron.
Page 118 - J'eus le bonheur d'exciter sa curiosité en lui donnant des détails personnels sur Napoléon et sur la retraite de Moscou qui, en 1816, n'étaient pas encore un lieu commun. Ce genre de mérite me valut plusieurs promenades tête à tête dans l'immense et solitaire foyer de la Scala.
Page 118 - Soldats, songez que du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent!» Lord Byron eût pardonné plus facilement à Napoléon s'il eût eu l'apparence un peu plate de Washington. Ce qu'il y avait de plaisant, c'est que ce n'était point du tout la partie despotique du cœur de Napoléon qui heurtait le pair anglais.
Page 119 - ... ou chercher à le tromper. Le fond de misanthropie de ce grand homme avait été aigri par la société anglaise. Ses amis observaient que plus il vivait avec des Italiens, plus il devenait heureux et bon. Si l'on met l'humeur noire à la place des accès de colère puérile, l'on trouvera que le caractère de lord Byron avait les rapports les plus frappants avec celui de Voltaire. Mais je m'arrête, pourne pas faire une dissertation.

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