Images de page
PDF
ePub

l'homme de goût; et si la pièce d'ailleurs mérite quelque estime, elle est du moins fort au-dessous de la vogue et des éloges pompeux qu'elle obtint à l'instant où elle parut. On a imprimé en l'an IX (1802), les œuvres mêlées et posthumes de Fabre d'Eglantine, 2 vol. in-8.°

FABRETTI, (Raphaël) né à Urbin en Ombrie, l'an 1619, mort à Rome le 7 janvier 1700, à So ans, fut secrétaire du pape Alexandre VIII, chanoine de la basilique du Vatican, et préfet des archives du château SaintAnge, sous Innocent XII. Il s'adonna à l'étude de l'antiquité, et il ne lui manqua rien de ce qui doit faire un habile homme en ce genre; connoissance de l'Histoire Grecque et Romaine, des langues, des critiques, des philosophes; correspondances avec les Savans, etc. On a de lui plusieurs ouvrages en latin, estimés des antiquaires. 1. De aquis et aquæ-ductibus veteris Romæ, à Rome, 1680, in-12. II. De Coiumnd Trajani, cum Alphonsi Ciaconii Historia utriusque belli Dacici à Trajano gesti, etc.; à Rome, 1683, in-fol. III. Inscriptionum antiquarum Explicatio, à Rome, 1599, in-fol. Ce livre est regardé comme un trésor par les savans qui s'occupent de l'antiquité. Le ministre Protestant, Elie Benoit, n'en pensoit pas précisément de même...

[ocr errors]

Si quelqu'un, dit-il, a la curiosité de voir comment les antiquaires se servent des inscriptions, et quelles conjectures ils y appuient pour en tirer ce qui leur plaît, il n'a qu'à lire le recueil de Raphaël Fabretti, imprimé à Rome en 1699 chez Dominico-Antonio Ercole. Il y trouvera aussi un grand nombre

[ocr errors]

de précieux monumens et de rares inscriptions, dont tout le mérite consiste en ce qu'elles ne servent à rien. Dans les inscriptions et dans les médailles, l'orthographe est souvent mauvaise, la syntaxe mal observée les barbarismes très-communs, et mille fautes commises contre le langage. Cependant, c'est une des sources d'où les critiques tirent le plus souvent les preuves de leurs conjectures pour la correction des auteurs.» Fabretti avoit un esprit vif, une conception facile et une mémoire excellente. Il aimoit l'étude avec passion; et ce qu'il y a de singulier, c'est que, loin d'affaiblir son tempérament, qui fut très-foible jusqu'à l'âge de 30 ans, elle le fortifia.

FABRI, Voyez I. FÊVRE et Peiresc.

[ocr errors]

FABRI, (Honoré) né dans le diocèse de Bellai en 1606, Jẻsuite en 1626, professeur de philosophie à Lyon, mourut le 9 mars 1688 à 82 ans à Rome où il fut long-temps pénitencier. C'étoit un homme extrêmement laborieux. Il embrassa toutes sortes de connoissances. philosophie, théologie, morale; et il laissa des écrits sur toutes ces matières. La plupart sont dans l'oubli. On prétend qu'il enseigna la circulation du sang avant le célèbre Harvée. On a de lui: I. Nolæ in Notas Willelmi Wendrokii, sous le nom de Bernard Strubrock, insérées dans le Recueil ou la grande Apologie de la Doctrine morale de la Société de Jésus Cologne, 1672, in-folio, et ensuite mise à l'Index à Rome II. Summula Theologiæ, in-4.o III. Un Dialogue en faveur de la Probabilité, réfuté par l'abbé Gradi, bibliothécaire du Vatican,

Rome 1659, in-S.o Ce dialogue, et ses écrits contre les solitaires de Port-Royal, lui firent donner par ces Messieurs le titre d'Avocat des causes perdues. Le Père Fabri étoit plus propre pour la physique et les mathématiques, que pour la théologie. Ses écrits dans le premier genre sont : I. Une Physique en latin, Lyon, 1669, 4 vol. in-4.° II. Dialogi Physici, Lyon, 1669, in-8.° III. De plantis, de generatione animalium et de homine; Paris, 1666, in-4.° Il veut prouver, page 204 de ce traité, qu'il avoit enseigné la circulation du sang, avant que le livre de Guillaume Harvée eût pu tomber dans ses mains. IV. Synopsis Optica, Lyon, 1667, in-4.°

I. FABRICE, (André, professeur de Louvain, conseiller des ducs de Bavière et prévôt d'Ottingen, natif d'un village du pays de Liége, mourut en 1581. On a de lui, Harmonia Confessionis Augustanæ, à Cologne, 1587, in-folio, et d'autres ouvrages où l'on trouve de l'érudi→ tion.

II. FABRICE, (George) né à Kemnitz dans la Misnie en 1516, mort le 5 juillet 1571, à 55 ans, a laissé des Poésies Latines, imprimées à Basle en 2 vol. in-8°, en 1567. On y remarque beaucoup de pureté et de naturel. Il a été, principalement, attentif sur le choix des mots : il n'en emploie aucun dans ses poëmes sacrés, qui ressente la fable et le paganisme. On a encore de lui; I. Un Art Poétique, en 7 livres, en latin, 1589, in-8. II. Une Collection des Poëtes Chrétiens Latins, in-8°, à Basle en 1562. On lui a reproché d'avoir altéré quelquefois les

auteurs qu'il publioit. III. Une Description de Rome. IV. Origines Saxonica, Leipzig, 1606, en 2 vol. in-folio compilation estimée par les savans. On y trouve les portraits des électeurs de Saxe, gravés par Wolfg. Killian. V. Rerum Misnicarum libri septem. Ce sont des annales de la ville de Meissen, réimprimées à Leipzig en 1660, in-40, et remplies de profondes recherches. VI. Rerum Germaniæ et Saxoniæ volumina duo, Leipzig, infolio, 1609, etc. etc.

III. FABRICE HILDAN, (Guillaume) fut un savant chirurgien Allemand au commencement du 17e siècle. Ses Ouvrages ont été imprimés à Francfort, 1682, in-folio, avec figures.

FABRICE ou LE FÊVRE, (François) Voyez FABRICIUS, n° III.

[ocr errors]

I. FABRICIUS, (Caïus) surnommé Luscus, consul Romain l'an 282 avant Jésus-Christ, mérita les honneurs du triomphe par plusieurs victoires sur les Samnites les Brutiens et les Lucaniens. Le butin qu'il remporta dans ces victoires étoit si considérable, qu'après avoir récompensé les soldats, et restitué aux citoyens de Rome ce qu'ils avoient fourni pour la guerre, il lui resta quatre cents talens, qu'il fit porter à l'épargne le jour de son triomphe. Député deux ans après vers Pyrrhus, il refusa les présens et les honneurs de ce prince, qui vouloit corrompre sa fidélité. Ce roi cut bientôt un nouveau sujet d'ad

miration. Son médecin vint offrir à Fabricius, pour lors consul, d'empoisonner son maitre, pouryu qu'on lui payât ce parricide.

[ocr errors]

Le généreux Romain renvoya le monstre à Pyrrhus, pour être puni comme il le méritoit.... Les Samnites lui ayant offert une somme considérable, il répondit à leurs ambassadeurs, en portant la main à ses oreilles, à ses yeux et à sa bouche: Tant que je pourrai commander à toutes ces parties-là, vos offres me sont inutiles.... Pyrrhus, étonné de son désintéressement voulut éprouver son intrépidité. Fabricius n'avoit jamais vu d'éléphant. Pyrrhus ordonne d'armer le plus grand de ces fiers animaux, de le mettre dans le lieu où il de voit se trouver avec l'ambassa deur Romain, et de le tenir là derrière une tapisserie. Cet ordre est exécuté; et dès que Pyrrhus et Fabricius furent ensemble, on tire la tapisserie, et cet animal énorme paroît tout-à-coup, levant sa trompe sur la tête de Fabricius, et jette un cri épouvantable. Fabricius se retournant tranquillement, sans témoigner ni surprise ni crainte dit à Pyrrhus en souriant: Ni votre Or ne m'émut hier ni votre Eléphant ne m'étonne aujour d'hui. Le philosophe Cinéas, un des courtisans du roi d'Epire, soutenoit à la table du prince, et au milieu de la joie d'un festin, que le souverain bien de l'homme consistoit dans une vie voluptueuse et éloignée des af faires publiques. Il disoit avec plusieurs sectateurs d'Epicure, que la divinité se suffisant à ellemême, indifférente par conséquent à ce qui se passe ici bas, ne prenoit aucun intérêt aux actions des hommes. Pendant que Cinéas parloit encore: O grand Hercule, s'écria Fabricius, puissent les Samnites et Pyrrhus suivre cette doctrine pendant qu'ils fe

[ocr errors]

ront la guerre aux Romains!... Pyrrhus, qui avoit eu d'autres occasions de remarquer la sagesse et la prudence de Fabricius, lui promit qu'après avoir fait sa paix avec Rome, il lui donneroit la première place parmi ses amis et tous ses capitaines, s'il vouloit le suivre en Epire. « Pyrrhus, lui répondit le géné– reux Romain avec sa franchise ordinaire, vous êtes sans doute un prince illustre un grand guerrier; mais vos peuples gémissent dans la misère. Quelle témérité de vouloir me mener en Épire! Doutez-vous que, bientôt rangés sous ma loi, vos peuples ne préférassent l'exemption des tributs aux surcharges des impôts, et la sureté à l'incertitude de leurs possessions? Aujourd'hui votre favori, demain je serois votre maître. Voy. aussi l'article ÉPICURE vers le milieu. Fabricius fut censeur l'an 277 avant Jésus-Christ, avec Emilius Papus, homme aussi austère que lui. Le premier avoit pour toute argenterie une petite salière dont le pied n'étoit que de corne; l'autre, un petit plat pour présenter ses offrandes aux Dieux. Les deux censeurs cassèrent de concert un sénateur nommé Cor nélius Rufinus, qui avoit été deux fois consul et dictateur, parce qu'il avoit chez lui dix livres d'argent en vaisselle de table. « Admire qui voudra, dit Saint-Evremont, la pauvreté de Fabricius ; je loue sa prudence, et le trouve fort avisé de n'avoir eu qu'une salière d'argent pour se donner le crédit de chasser du sénat un homme qui avoit été deux fois consul, qui avcit triomphé, qui avoit été dictateur.» Quoi qu'il en soit de cette réflexion, et des motifs de Fabricius, cet illustro

Romain vécut et mourut pauvre. Il se nourrissoit des herbes qu'il cultivoit lui-même; et le sénat fut obligé de marier ses filles aux dépens du public.

II. FABRICIUS-VEÏENTO ,

auteur Latin sous Néron, vers Fan 49 de Jésus-Christ, fit des libelles diffamatoires contre les sénateurs et les pontifes, et fut chassé d'Italie pour ses crimes. Tacite remarque, que ce Fabricius étant préteur, atteloit des chiens aux chariots, au lieu de chevaux. Ses livres furent brûlés par ordre de Néron, comme des

satires atroces.

III. FABRICIUS ou LE FÊVRE, (François) né à Duren, dans le duche de Juliers, fut principal du collège de Dusseldorp au duché de Clèves, et mourut en 1573 dans sa 47° année. On a de lui des Commentaires sur plusieurs auteurs anciens, et quelques autres ouvrages. I. Mar ci Tullii Ciceronis Historia per Consules descripta, Cologne 1564, et insérée par l'abbé d'Oli vet à la fin de son édition de Cicéron: II. Pauli Orosii historiarum libri septem, Cologne, 1582, in-12 : édition estimée pour les notes historiques et chronologiques. Le Père André Schott la fit réimprimer en 1615, à Mayence, avec les remarques de Fabricius et de Lautius. III. In

[ocr errors]

Terentii comedias annotationes, Anvers, 1565.

IV. FABRICIUS, (JeanAlbert) né à Leipzig en 1667, s'acquit de bonne heure la réputation de littérateur poli et de savant profond. Il avoit un esprit facile, une mémoire heureuse et beaucoup de pénétration.

Après avoir fait ses études aveo distinction dans sa patrie, il se rendit à Hambourg, où Mayer lui confia le soin de sa biblio thèque. La mort de Vincent Plac cius ayant fait vaquer la chaire de professeur d'éloquence dans cette ville, Fabricius l'obtint. Cette place le fixa à Hambourg, et il y passa le reste de sa vie, chéri et honoré. En 1719, le landgrave de Hesse-Cassel lui offrit deux postes importans; la chaire de premier professeur de théor logie à Giessen, et la place de surintendant des églises de la confession d'Ausbo g. Fabricius fut tenté de les accepter; mais les magistrats de Hambourg plus ardens à le retenir qu'il n'étoit à les quitter, augmen tèrent en 1720 ses gages de deux cents écus. Cette attention le fixa à Hambourg. Il y mourut le 3 avril 1736, à 68 ans. C'étoit un homme modeste, malgré l'étendue de ses connoissances. Sa douceur le faisoit aimer autant que ses lumières inspiroient l'estime. Peu de savans ont été plus laborieux; il suffisoit à tout leçons publiques ༡ correspondances littéraires, compositions d'ouvrages. Outre une mémoire prodigieuse et une facilité extrême à écrire il ne laissoit perdre aucun instant. «D'ailleurs, dit Niceron, comme il avoit eu en vue dès sa première jeunesse, les principaux ouvrages qu'il a composés, il avoit fait de bonne heure des recueils sur ces matières, dans lesquels il avoit tout marqué avec la dernière exactitude, et il n'avoit plus qu'à les mettre en ordre ; ce qu'il faisoit en peu de temps, la vivacité de son esprit ne lui permettant pas de languir long

[ocr errors]

temps sur un même ouvrage. Ajoutons encore qu'il trouvoit des secours dans ses disciples, et qu'ils l'aidoient souvent, surtout pour les tables de ses livres. Au reste, s'il recevoit des secours des autres, il en donnoit aussi volontiers à ceux qui lui en de mandoient, et les aidoit de ses conseils et de ses soins. Sa modestie lui fit refuser une place dans l'académie des Sciences de Berlin, et une autre dans la société royale de Londres, qu'on lui offrit avec empressement. Persuadé que plus on sait de choses, plus on con..oît qu'on en ignore, il ne se choquoit point lorsqu'on lui montroit quelques fautes dans ses ouvrages, se contentant de dire , que s'il étoit besoin, il en feroit bien voir lui-même d'autres.» Ceux qui l'ont fait connoître le plus avantageusement dans la république des lettres, sont : 1. Codex apocryphus Novi Tes tamenti collectus, castigatus, à Hambourg, en 3 vol. in-80, 1719. C'est une collection curieuse et exacte de beaucoup de morceaux inconnus au commun des lec teurs, et même au commun des savans. On y trouve une notice de tous les faux Evangélistes, des faux Actes des Apôtres, et des Apocalypses, dont l'Eglise fut inondée dans sa naissance. Ce recueil estimé est enrichi de plusieurs remarques critiques, pleines de justesse et d'érudition. II. Bibliotheca Græca, 14 vol. in-4°, publiés à Hambourg depuis 1705 jusqu'en 1728. Cette notice des anciens auteurs Grecs, de leur vie, de leurs ouvrages, est précieuse aux philosophes. Il n'y a d'ailleurs presque aucun volume, qui ne contienne quelques écrits, ou entier ou en partie, des auteurs Grecs anciens et me

dernes. Il faut que le premier volume soit de 1718 ou au moins de 1708: édition plus ample que celle de 1705. Les volumes suivans sont semblables, quoique réimprimés. Le célèbre Allemand Harles vient de donner une nouvelle édition complète de cette bibliothèque, et y a ajouté les supplémens inédits de Heumann: Le septième volume a paru à Hambourg en 1801. III. Bibliotheca Latina Ecclesiastica, Hambourg, in-fol. 1718. C'est le recueil des écrits latins sur les matières ecclésiastiques. IV. Memoria Hamburgenses, 7 volum. in-8°, augmenté d'un huitième en 1745, par Evers, gendre de Fabricius. On y trouve la vie et les éloges des illustres Hambour→ geois. V. Codex pseudepigraphus Veteris Testamenti, in-8°, deux vol., 1722 et 1723. L'auteur a exécuté à l'égard de l'ancien Testament, ce qu'il avoit pratiqué à l'égard du nouveau dans son Codex apocryphus. VI. Une savante édition de Sextus Empiricus, grecque et latine, Leipzig, 1718, in-folio; et du Gallia Orientalis, du Père Colomies 1709, in-4. VII. Un Recueil en latin des Auteurs qui ont prouvé la vérité du Christianisme, 1725, in-4.° VIII. Un excellent ouvrage en allemand, traduit en françois sous ce titre Théologie de l'Eau, 1743, Paris, in-8°, avec de nouvelles remarques communiquées au traducteur. IX. Les Ecrivains de l'Histoire d'Alle magne et du Nord, publiés par Lindenbrogius; auxquels il joignit les Origines de Hambourg par Lambeccius, et les Inscriptions de cette même ville, par Anckelman: le tout orné de notes savantes et d'appendices, in-fol X. Une édition du Theatrum

[ocr errors]
« PrécédentContinuer »