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avoit découvert cet attentat, obtint des titres de noblesse et une pension de mille écus. Cette récompense étoit assez considérable pour un homme de la lie du peuple; mais elle le lui parut trop peu, et il se plaignit amèrement ses murmures obligèrent les sénateurs de l'exiler dans l'isle d'Augusta. S'étant sauvé de cette isle, il périt en passant dans la Dalmatie.

FALKEMBERG, (Jean de) religieux dominicain au commencement du xve siècle, se mêla des querelles des chevaliers Teutoniques avec le roi de Pologne. Il écrivit contre ce prince un mauvais livre, qui le fit mettre en prison à Constance, où se tenoit alors le concile général. Ce libelle est adressé à tous les rois, princes, prélats, et généralement à tous les Chrétiens, Falkemberg y promet la vie éternelle à tous ceux qui se ligueront pour exterminer les Polonois et Ladislas leur roi. La condamnation du libelle fut résolue unanimement dans le concile.

Mais elle ne fut confirmée dans aucune session publique, malgré les sollicitations des Francois, qui s'étoient joints aux Polonois; parce que les principes de Falkemberg étoient les mêmes que ceux de Tean Petit, autre prédicateur de l'homicide.

FALKLAND, (Lucius Cary, vicomte de) secrétaire d'état en Angleterre durant les convulsions des guerres civiles du règne de Charles I, n'avoit que 33 ans lorsqu'il fut tué à la bataille de Newbury, l'an 1643. Il mourut, dit Clarendon, avec toute l'innocence de mœurs qu'on conserve dans la première jeunesse, et avec les lumières et les vertus,

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qui ne sont ordinairement que le fruit du dernier âge. Ce citoyen éclairé, vertueux et ferme, étoit inquiet pour sa patrie, et sembloit autant redouter la prospérité excessive de son parti, que celle de la faction opposée. Souvent, au milieu de ses intimes amis, après un profond silence et de fréquens soupirs il répétoit tristement le mot de Paix. Pour se justifier de ce qu'il exposoit plus librement sa personne aux dangers de la guerre, que sa place ne sembloit le permettre, il disoit: Qu'il se croyoit autre, de peur que son impaobligé d'être plus hardi qu'un tience pour la Paix ne le fit soupçonner de timidité ou de poltronnerie. Franc et droit au milieu d'une cour corrompue, il ne voulut ni employer les espions, ni faire ouvrir les lettres des personnes suspectes, ni se servir blesse ou la méchanceté des homd'aucun de ces moyens que la foimes rendent quelquefois nécessaires aux administrateurs des états. Falkland, zélé parlementaire quand il avoit cru la liberté civile embrassé, dit l'abbé Millot, le attaquée par la couronne, avoit parti du roi, quand on voulut

anéantir la monarchie et la constitution. Il gémissoit sur les maux où il fut tué : je prévois, dit-il, publics; et le jour de la bataille que beaucoup de maux menacent ma patrie: mais j'espère en étre quitte avant cette nuit.

FALLET, (Nicolas ) fut auteur de quelques Poésies qui furent distinguées. La comédie Françoise lui doit la tragédie de Tibère et la comédie Italienne, l'opéra comique des deux Tuteurs. Ils est mort en ventose de l'an dix presque subitement,

ses autres ouvrages sont. 1. Mes Prémices, 1773. II. Le Phaeton, poëme imité de l'allemand, 1775, in-8.0 III. Mes Bagatelles, 1776. IV. De la Fatalité, 1779. V. Les Aventures de Chéréas et de Callirrhoé, traduites du grec, En général, les productions de cet écrivain sont foibles, et ne se lisent qu'une fois.

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FALLOPE, ( Gabriel) médecin Italien, étoit profondément versé dans la botanique l'astronomie, la philosophie, et sur-tout dans l'anatomie. Il naquit à Modène en 1523, et mourut à Padoue en 1562, à 39 ans, suivant le P. Niceron; mais M. Eloy place sa naissance en 1490, et le fait mourir à 73 ans ; ces dernières dates paroissent moins sûres. Quoi qu'il en soit, ce médecin parcourut une partie de l'Europe, pour se perfectionner dans son art. Il étoit méthodique dans ses leçons, prompt dans ses dissections, et heureux dans ses cures. Quoiqu'il passe pour avoir découvert cette partie de la matrice qu'on nomme la trompe de Fallope, il faut avouer qu'elle n'étoit pas inconnue aux anciens. Il s'est attribué quelques autres découvertes, qu'on lui a contestées. Ses nombreux Ouvrages ont été recueillis en 4 vol. in-fol. à Venise en 1588-1606. C'est la meilleure édition. On trouve dans le premier volume ses Institu— tions et ses Observations anatomiques, ses Traités des remèdes simples, des eaux minérales, des métaux et des fossiles. Le second volume renferme ses Traités des plaies, des ulcères, des tumeurs, des cautères, des os etc. Voy. GUILLANDINO.

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FALLOURS, (Samuel) peintre Hollandois, a peint les Cu

riosités naturelles, poissons, écrevisses, crabes, qui se trouvent sur les côtes des isles Moluques, et les a fait imprimer à Amsterdam, 1718, 2 tomes en un vol. in-fol.; 43 planches dans le premier, et 57 dans le second. Ce livre est rare; mais il ne faut se fier, ni à la vérité des enluminures, ni à celle des figures.

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FALS, (Raimond) né à Stockholm en 1658, passa à Paris en 1683 et s'attacha à Cheron, médailleur du roi. Les médailles sorties de ses mains lui méritèrent une pension de 1200 liv. Cet habile artiste mourut à Berlin en 1703, à 45 ans.

FANNIA, femme de Caïus Titinnius, bourgeois de Minturne, avoit été connue pour une femme galante avant son mariage. Titinnius ne laissa pas de l'épouser, dans le dessein de faire divorce avec elle, et de ne lui point rendre sa dot. A peine avoit-il eu le temps de la connoître, qu'il l'accusa d'adultère, et il ne manqua pas de preuves. L'affaire fut portée devant Marius, qui, pénétrant le dessein que Titinnius avoit eu en épousant Fannia, prononça que Titinnius rendrait la dot, et que Fannia payeroit une amende de 4 sous d'or. Quelque temps après. Marius ayant été déclaré ennemi de la république, fut obligé de s'enfuir de Rome. On le prit dans les marais de Minturne, et il fut mis chez Fannia, qui, loin de le maltraiter, lui rendit toutes sortes de bons offices.

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nia contre la somptuosité de la table. Cette loi fixoit les sommes qu'on pouvoit dépenser pour les repas. On fut obligé de la renouveler 20 ans après. Le luxe faisoit tous les jours de nouveaux rava→ ges, et ce luxe étoit une suite de la trop grande puissance des. Romains. Scipion le reconnois soit lui-même et s'en plaignoit. Il réforma la formule de la prière qu'il étoit d'usage de prononcer à la clôture du lustre, par laquelle on demandoit aux Dieux, qu'ils augmentassent la puissance de la république : il en substitua une autre, par laquelle on les prioit de vouloir bien la maintenir toujours dans le même état.

II. FANNIUS, (Caïus) auteur Latin sous Trajan, composa une Histoire, en 3 livres, des cruautés de Néron, et des dernières heures de ceux que ce monstre faisoit exécuter à mort, ou qu'il envoyoit en exil. Les savans, et sur-tout les philosophes, ne sauroient trop regretter la perte de cet ouvrage intéressant.

III. FANNIUS CEPION, complice d'une conjuration contre Auguste, qui fut découverte, se donna lui-même la mort,

Hostem cùm fugeret, se Fannius ipse peremit:

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thèque publique, qu'Augustę avoit fait construire dans le temple d'Apollon, Horace, son con-' temporain, lui donne le nom de parasite, et le raille cruellement.

FANSHAW, (Richard) Anglois, envoyé des rois Charet à celle de Portugal, mourut les I et II à la cour d'Espagne à Madrid en 1666. Il se distingua dans ses ambassades, ainsi que sur le Parnasse. On a de lui quel-. ques Ouvrages en vers et en prose; Londres 1646, in-4o, qu'on a lus autrefois.

FANTET, Voyez LAGNY.

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FARDELLA, (Michel-Ange) né à Trapani en Sicile l'an 1650, d'abord Franciscain, ensuite prêtre séculier devint professeur d'astronomie et de physique dans l'université de Padoue, et mourut à Naples en 1718, à 68 ans. On a de lui des ouvrages peu connus en France, sur les sciences auxquelles il s'étoit consacré. C'étoit un homme d'un esprit vif et d'une imagination féconde mais très-distrait. Quoiqu'il eût des appointemens considérables, sa générosité envers ses amis et son caractère indolent ne lui permirent jamais d'être riche.

I. FARE, (Ste) vierge d'une famille noble de Brie, soeur de St. Faron évêque de Meaux, et de Changluse évêque de Laon, bâtit le monastère de Faremoutier, en fut abbesse, et mourut vers 655, après une vie de près de 60 ans, remplie par la vertu et la mortification.

II. FARE, Voyez LAFARE.

FAREL, ( Guillaume) né à Gap en 1489, vint de bonne heure à Paris, régenta quelque

temps au collège du cardinal le Moine. Jacques le Févre d'Etaples, son ami, lui inspira les nouvelles erreurs, que Luther répandoit en Allemagne et Zuingle en Suisse. Farel fut ministre à Genève avant Calvin, et y prêcha la Réforme. Chassé de cette ville en 1538, il se retira à Basle, puis à Neuchâtel, où il mourut en 1565 à 76 ans. Ce novateur se maria à l'âge de 69 ans. Son savoir, qui étoit médiocre, fut terni par son opiniâtreté, et par son penchant pour toutes sortes d'opinions. On a de lui: I. Le Glaive de l'esprit ; ouvrage qui, malgré la singularité de son titre, offre d'assez bonnes choses contre les libertins. II. De la sainte Cène du Seigneur. III. Des Thè¬ ses. Ce ministre fut accusé par ceux de son parti, de renouveler les erreurs de Paul de Samosate; mais un synode de Lausanne le lava de cette imputation.

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FARET, (Nicolas ) né vers l'an 1600 à Bourg-en-Bresse fut un des premiers membres de l'académie Françoise, et rédigea les statuts de cette compagnie naissante. Il fut secrétaire du comte d'Harcourt; et ami de Vaugelas, de Boisrobert, de Coëffeteau de Saint-Amand. Il mourut à Paris, en 1640, à 46 ans. C'étoit un homme de bonne mine, assez gros, haut en couleur; et comme son teint annonçoit qu'il étoit bien nourri, et que son nom rimoit à cabaret, on lui donna la réputation d'un agréable débauché. On a de lui de la mauvaise prose, et de plus mauvais vers. I. L'Histoire Chronologique des Ottomans, à la fin de l'histoire de Georges Castriot, Paris, 1621, in-4.o II. L’Histoire d'Eutrope, traduite assez

mal en françois, Paris 1621, in-16. III. L'Honnête-Homme, tiré de l'italien de Castiglione in-12. IV. Des Lettres nouvelles, qui n'apprennent rien: elles sont recueillies de divers auteurs. Il y en a dix seulement de Faret. V.Des Poësies plates, etc.

FARGIS (Charles d'Angennes du) d'une famille ancienne, fut conseiller d'état sous Louis XIII, et son ambassadeur en Espagne. Il conclut le traité de Monçon, en 1616; mais, comme il ne suivit pas les instructions du P. Joseph, il fut obligé de faire réformer ce traité sur les nouvelles instructions qu'il reçut.-Sa femme, Magdeleine de SILLY, comtesse de la Rochepot, fut dame d'atour de la reine Anne d'Autriche, dont elle eut toute la confiance. Elle ne put voir les chagrins que le cardinal de Richelieu causoit à sa maitresse, sans entrer dans quelques intrigues contre lui. Ce ministre la contraignit de se défaire de sa charge et elle alla chercher un asile dans les pays étrangers. Beringhen, valet de chambre du roi, qui passoit pour être l'amant de Mad. du Fargis, et qui partageoit ainsi les confidences de la reine, eut ordre en même temps de sortir du royaume. Mad. du Fargis mourut à Louvain, au mois de septembre 1639. On trouve dans le Journal du cardinal de Richelieu, et dans sa Vie par le Clerc (1753, 6 vol. in-12,) des Lettres en chiffres de Mad. du Fargis, qui furent interceptécs, et qui la firent condamner à être décapitée par arrêt de la chambre de justice de l'arsenal, 1631. Elle eut un fils, mort de ses blessures au siége d'Arras, le

en

août 1640, sans avoir été marié, et une fille religieuse à Port-Royal, morte en 1691.

FARIA DE SOUSA, (Emmanuel) gentilhomme Portugais, chevalier de l'ordre de Christ, mourut à Madrid en 1649, à 59 ans, dans un état qui n'étoit guères au-dessus de l'indigence. Les lettres lui firent trop négliger la fortune. Il avoit fait un voyage à Rome, où il s'acquit la considération des savans qui étoient auprès du pape Urbain VIII. Faria étoit un homme un peu singulier. Il s'habilloit plutôt Comme un philosophe 9 que comme un homme qui avoit vécu à la cour. Son humeur indépen➡ dante et son abord sévère furent, sans doute, un obstacle à sa fortune. Il étoit cependant fort agréable et fort enjoué avec ses amis. On a de lui: I. Histoire de Portugal, conduite jusqu'au règne du cardinal Henri, impri mée plusieurs fois. La dernière et la meilleure édition est de 1730, in-folio, avec une continuation, et d'autres pièces curieuses. II. L'Europe, l'Asie et l'Afrique Portugaises, en six volumes in-fol. 2 pour l'Europe, 3 pour l'Asie, un pour l'Afrique. L'Asia Portuguesa est l'histoire des Portugais aux Indes orientales, depuis leur premier voyage en 1497, jusqu'en 1640. Cet ouvrage exact et curieux a été traduit en italien, en françois et en anglois. Faria a encore laissé 7 vol. de Poésies.

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FARINA, Voy. I. BORROMÉE.

FARINACCIO, (Prosper) célèbre jurisconsulte, naquit à Rome en 1554, et y brilla dans le barreau. Il se plut à défendre Jes causes les moins soutenables.

Cette manie, funeste à bien des
familles, jointe à la rigueur et à
la sévérité excessive avec les-
quelles il exerça la charge de pro-
cureur-fiscal, fit naître des mur-
mures, et lui suscita des affaires.
Cet homme, si rigoureux pour
les autres, étoit très-indulgent
pour lui-même. Le pape Clém
ment VIII disoit de lui à ce
sujet, en faisant allusion au nom
de Farinaccio: « La farine est
excellente, mais le sac qui la con-
tient ne vaut rien..... » Ce juris
consulte mourut à Rome le même
jour qu'il étoit né, le 30 octobre
1618, à 64 ans. Ses Ouvrages ont
été recueillis en 13 vol. in-folio,
vantes; ils sont recherchés par
à Anvers, 1620, et années sui
des jurisconsultes Ultramontains.
Voici ce qu'ils renferment: De-
cisiones Kota 2 vol... Roto
novissimæ, I vol.
Rotæ recen-
tissima, 1 vol. Repertorium ju-
diciale, vol. De Hæresi, 1 vol.
Consilia, 2 vol. Praxis crimina
lis, 4 vol. Succus Praxis crimi➡
nalis, vol.

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