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lum & terram: »Dans le commencement » Dieu créa le ciel & la terre.» La même fimplicité regne dans l'expofition des détails: Que la lumiere foit, & elle fut. Que la terre produife toutes fortes de plantes & d'animaux, l'air toutes fortes d'oifeaux, l'eau toutes fortes de poiffons, & cela fut.

Falloit-il expliquer de quelle maniere les êtres fe formoient, tracer des commencemens de fyftêmes fur l'organisation des germes, & la confervation des efpeces, fur le principe de vie répandu dans la nature, & communiqué en différens degrez aux différentes efpeces de végétaux & d'animaux; pour amufer la vaine curiofité d'un efprit orgueilleux & inquiet, qui oublie fon objet principal, la fin à laquelle il est destiné, pour des fpéculations ftériles? Dieu ne l'a point voulu ; parce que ces connoiffances n'appartiennent qu'à l'Ouvrier; & comme l'homme n'eft point chargé de combiner les parties, ni d'entretenir ou de diftribuer le mouvement qui détruit & répare tout dans la nature, ni d'organifer aucun gerine, il étoit inutile de lui donner la fcience des principes. Il femble qu'il étoit de la

gran

deur & même de la bonté de Dieu, de fe réferver à lui feul le mot de cette grande énigme, & de ne laiffer à l'homme que le foin de jouir, & de rendre graces à fon

Bienfaiteur.

Les récits touchants font traitez avec la même fimplicité que les récits fublimes. La vie de Joseph qui eft un modéle en ce genre, doit tout à la naïveté & aux fituations qu'elle présente. Vraies beautez, que l'art ne peut remplacer par aucun effort.

:

La narration du Nouveau Testament a le même caractère: on n'y affecte point de montrer de la fcience ou de l'érudition, d'appuyer avec une forte d'affectation fur les faits, d'aider par des réflexions le lecteur à fentir l'étendue & le poids des chofes le même efprit qui dicte le texte, en fera l'interprete pour les lecteurs de bonne foi. Y voit-on jamais cette efpece d'inquiétude qui accompagne l'auteur, lorfqu'il n'eft guidé que par fa propre critique dans le choix des faits & des circonftances? On fent au contraire, la fécurité de la plume, qui retrace les événemens. Ils fauront fe défendre par eux-mêmes contre l'incrédulité. Qui

peut nier qu'il ne foit né à Bethlehem un enfant extraordinaire, annoncé par les Prophétes? Des Sages d'Orient font venus pour lui rendre hommage. A qui fe font-ils addreffez? Au roi Herode, qui n'étant pas en état de leur indiquer les lieux, affemble les Docteurs de la Loi, pour apprendre d'eux ce que les Prophétes ont annoncé à ce fujet. Cette notorieté ne fuffit pas. Les Mages fe rendent à Bethlehem : le Roi foupçonneux attend leur retour: & fe voyant trompé dans fon attente, il explique l'Oracle du ciel à fa maniere: il craint que cet enfant ne lui ôte un jour le diadême, il veut le faire périr; mais ne fachant point ce qu'il est devenu, il commande qu'on égorge tous les enfans des environs de Bethlehem, qui pouvoient être du même âge, afin que l'enfant perfécuté fût enveloppé dans le maffacre général. Des cris aigus s'élevent contre cette inhumanité, tout l'empire Romain les a entendus, & il a frémi d'horreur. Qu'avoit befoin l'hiftorien de cet événement, de rien joindre du fien à la fimple vérité, pour la rendre plus vraifemblable?

Dans les autres Hiftoires il y a des vui

deur & même de la bonté de Dieu, de se réserver à lui feul le mot de cette grande énigme, & de ne laiffer à l'homme que le foin de jouir, & de rendre graces à fon Bienfaiteur.

Les récits touchants font traitez avec la même fimplicité que les récits fublimes. La vie de Joseph qui est un modéle en ce genre, doit tout à la naïveté & aux fituations qu'elle préfente. Vraies beautez, que l'art ne peut remplacer par aucun effort.

La narration du Nouveau Teftament a le même caractère: on n'y affecte point de montrer de la fcience ou de l'érudition, d'appuyer avec une forte d'affectation fur les faits, d'aider par des réflexions le lecteur à fentir l'étendue & le poids des chofes le même efprit qui dicte le texte, en fera l'interprete pour les lecteurs de bonne foi. Y voit-on jamais cette efpece d'inquiétude qui accompagne l'auteur, lorfqu'il n'eft guidé que par fa propre critique dans le choix des faits & des circonftances? On fent au contraire, la fécurité de la plume, qui retrace les événemens. Ils fauront fe défendre par eux-mêmes contre l'incrédulité, Qui

peut nier qu'il ne foit né à Bethlehem un enfant extraordinaire, annoncé par les Prophétes? Des Sages d'Orient font venus pour lui rendre hommage. A qui se font-ils addreffez? Au roi Herode, qui n'étant pas en état de leur indiquer les lieux, affemble les Docteurs de la Loi, pour apprendre d'eux ce que les Prophétes ont annoncé à ce fujet. Cette notorieté ne fuffit pas. Les Mages fe rendent à Bethlehem : le Roi soupçonneux attend leur retour: & fe voyant trompé dans fon attente, il explique l'Oracle du ciel à fa maniere il craint que cet enfant ne lui ôte un jour le diadême, il veut le faire périr; mais ne fachant point ce qu'il est devenu, il commande qu'on égorge tous les enfans des environs de Bethlehem, qui pouvoient être du même âge, afin que l'enfant perfécuté fût enveloppé dans le maffacre général. Des cris aigus s'élevent contre cette inhumanité, tout l'empire Romain les a entendus, & il a frémi d'horreur. Qu'avoit befoin l'hiftorien de cet événement, de rien joindre du fien à la fimple vérité, , pour la rendre plus vrai

femblable?

Dans les autres Hiftoires il y a des vui

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