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A de feu, il fut fait prifonnier les armes à la main;) le feu roi lui donna la charge de commiffaire general de la cavalerie legere de France, le fit marêchal de camp & l'échangea contre un officier general ennemi, en 1709. lieutenant general, & en 1713. mestre de camp general de la cavalerie legere de France. Il a commandé, ou en Flandres ou en Allemagne, la cavalerie des armées qui y ont fervi depuis 1707. jufqu'à la derniere paix de 1714. Pendant les 36. années qu'il a fervi, il s'eft trouvé aux batailles de Stafarde, de Stinkerque & de Nerwinde, de Spire, d'Hochtet, de Malplaquet & de Denain ( à ces dernieres commandant la cavalerie) & aux fieges de Namur, de Charleroy, d'Ath, de Kell, de Brifac, de Landau premier fiege, de Douay, de Bouchain, du Quefnoy, & de Landau deuxième fiege (à ces derniers montant la tranchée comme officier general.) Sa maison qui eft des plus anciennes d'entre la nobleffe de Bourbonnois, & qui vers la fin de l'an 1400. s'eft transplantée en Touraine au château & feigneurie de la Valliere, nom fous lequel depuis elle a été connue, a produit des grands perfonnages, entr'autres des ancêtres de notre trés-cher & bien amé le marquis de la Valliere, dont il descend de mâle en mâle, & de meres, toutes d'ancienne noblefle, & de ceux de fa maifon qui ont rendu de fignalez fervices à l'état ou qui ont fait de grandes alliances, font Perrin I. qui fut homme de valeur & de diftinction à la guerre, & qui à caufe de fon château & de fa feigneurie de la Baume, paroifle d'Aveudre fur l'Allier en Bourbonnois, fit fa foi & hommage l'an 1301. au feigneur de Clermont, comme époux de la dame de Bourbonnois, par laquelle foi & hommage inferée au feuillet 90. verfo d'un regiftre couvert de bois, qui eft dans la chambre des Comptes des ducs de Bourbonnois à Moulins, il eft qualifié damoifeau. Jean & Henry fes fils qui furent executeurs du teftament de Philippes de Buffy, font auffi qualifiez damoifeaux par l'acte du 10. decembre 1354. (Guichenon, hiftoire de Breffe, en fait mention. ) Perrin deuxième, fils de Jean, auffi homme de guerre, jura fa foi & hommage au duc de Bourbonnois le 8. janvier 1410. pour les mêmes château & feigneurie de la Baume. Perrin troifiéme qui fous le regne de Charles VII. étoit gouverneur des châteaux d'Aveudre & de Chaudes-Aigues, fut chargé de la défense de toute la province de l'Allier, depuis le port Barreau jufqu'à Bec d'Allier, dans les temps que les Anglois & les Bourguignons tenoient les châteaux & les pays de la Ferté, de faint Pierre le Moutier, de Nevers, D de Meaux, de Cuffy & de la Charité; laquelle frontiere il garda & défendit fi valeureufement que les ennemis ne purent rien entreprendre fur lui, qui au contraire les défit en une action, quoiqu'il fut inferieur en nombre à eux; il eut tant comme ancien noble, que comme chef experimenté à la guerre, le commandement de la nobleffe de fon pays de Bourbonnois & lorfque Charles VII. envoya une armée à Aveudre aux ordres du comte de Montpenfier & de la pucelle d'Orleans, il commanda l'avant-garde de l'armée qui alla à faint Pierre le Moutier, avec laquelle avantgarde il donna un tel affaut en arrivant devant cette ville, qu'il gagna le boullevard de la porte de S. Babille, & la força à fe rendre au roi, dans laquelle ville il entra avec la pucelle d'Orleans par la porte de Bourbonnois, enfin il fecourut d'hommes & de vivres l'amiral de Culant, qui affiegeoit Cuffy fuivant la lettre qu'il lui en écriE vit, dattée devant cette place le 4. juin 1425. laquelle lettre & une autre que lui écrivit Marie de Berry, ducheffe de Bourbonnois & d'Auvergne, le s. du même mois de juin 1425. pour qu'il empêchât le tranfport des bleds & autres vivres qu'on faifoit fortir alors de Bourbonnois, avec lefdites foi & hommage de 1301. & de 1410. & les preuves des deux côtez des chevaliers de Malte. Jacques-Guy & François de la Baume-le-Blanc de la Valliere des. . . . & quatorze avril 1625. font parmi les titres de nobleffe de notre trés-cher & bien-amé le marquis de la Valliere. Ce Perrin troifiéme épousa Jeanne d'Autour fille du feigneur de Nefle, d'ancienne noblefle de Bourbonnois; leur fils aîné Jean premier & leur petit-fils Jean deuxième furent auffi avec distinction gouverneurs des châteaux d'Aveudre & de Chaudes-Aigues. Guillard neveu de Jean premier, fe fignala en plufieurs rencontres, particulierement à la bataille de Marignan où il combattit prés du fieur de Roye qui y fut tué. Laurent fils d'autre Laurent, feigneur de Choily & de la Valliere, fut tué au fiege d'Oftende. Charles feigneur de la Gafferie, fut tué au fiege de Spire. François de la Bauinele-Blanc de la Valliere, chevalier de Malte, marêchal des camps & armées, gouverneur des ville & château de Fleix en Catalogne, meftre de camp d'un regiment d'infanterie de vingt compagnies, & capitaine d'une compagnie de chevaux legers s'eft fignalé en beaucoup d'occafions, & lorfqu'il fut tué au fiege de Lerida, il étoit nommé lieutenant general & pour commander l'armée de Catalogne aprés le depart

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de monfieur le prince qui devoit revenir en France. Louis feigneur de Boille, fur
tué au fiege de Damvilliers. Gilles fut évêque de Nantes; ces quatre derniers étoient A
fils de Jean & de Françoise de Beauvau, & grands oncles dudit fieur marquis de
la Valliere, Laurent III. marquis de la Valliere, baron de la Mailonfort, gouverneur
d'Amboife, fon aycul, commandant la Meftre de camp general de la cavalerie, fou-
tint au paffage de Bray tout l'effort des ennemis, par-là il favorifa la retraite de
l'armée. Il rompit à la journée d'Avein le bataillon du general Lamboi. Les batailles
de Sedan & de Rocroy ont rendu fon nom illuftre, & le château d'Amboise a
prouvé fa fidelité. Il époula Françoise le Prevot, fille de Jean Chevalier, feigneur
de la Coutelaie, de la Riviere, de la maifon du Pleffis-au-Prevot; feu Jean-Fran-
çois, marquis de la Valliere fon pere, gouverneur & grand fenechal de la province
de Bourbonnois, capitaine commandant les chevaux-legers de Monfeigneur le Dau-
phin notre ayeul, & marêchal des camps & armées , a donné des preuves d'une B
haute valeur & d'une fage conduite à la guerre, dans les commandemens des troupes,
tant en Hollande les années 1665. & 1666. qu'en Berry & Nivernois & en Bour-
bonnois les années 1674. & 1675. étant mort en 1676. peu avancé en âge. Les
rares qualitez du feu marquis de la Valliere lui procurerent l'honneur des bonnes
graces & de la confiance du feu roi, le feu marquis de la Valliere avoit épousé
Gabrielle Glé, comtesse de la Cottardaie, barone de Becherel, &c. d'une grande mai-
fon de Bretagne, elle fut dame du Palais de la Reine notre trés-honorée bifayeule;
Louife de la Baume-le-Blanc de la Valliere, fille de Jean & de Françoife de Beau-
vau, épouía Charles de Beauvau, marquis de Rivarennes, ledit Jean feigneur de
la Valliere & de la Gafferie, de Boiffe, de Montreuil & de Reugny, baron de
la Papelardiere, dite Maifonfort, gouverneur d'Amboile & de Tours, & fa femme
Françoise de Beauvan, font le bifayeul & la bifayeule dudit fieur marquis de la C
Valliere, ils le font auffi de notre trés-chere & trés-amée tante la princeffe de Conty
premiere douairiere, à caufe de notre coufine Louife-Françoife de la Baume-le-
Blanc, ducheffe de la Valliere fa mere, tante paternelle dudit fieur marquis de la
Valliere, en faveur de laquelle notredite coufine la duchefle de la Valliere, le feu
roi érigea au mois de may 1667. les grandes terres des baronies de S. Criftophe,
premiere de la Touraine, de Chateaux, premiere d'Anjou, & de Courcelle auffi
en Anjou, avec leurs feigneuries, circonftances & dépendances, pour ne faire qu'un
feul corps & une feule terre au titre & dignité de duché & Pairie de France, fous
le nom de la Valliere, lequel duché a fubfifté jusqu'en l'année 1698. que notre trés-
chere & trés-amée tante la princeffe premiere douairiere de Conty en a fait donation
entrevifs par confentement du feu roi porté par les lettres patentes du mois de may
de la même année 1698. enregistrées tant en notre parlement qu'en notre chambre
des comptes les 4. & 6. juin fuivant, audit fieur marquis de la Valliere, qui a l'hon- D
neur d'être fon coufin germain maternel, en faveur de fon mariage avec dame Marie-
Therefe de Noailles, dame du palais de la dauphine notre mere, fille de feu notre
trés-cher & bien-amé Jules duc de Noailles, Pair & marêchal de France, com-
mandeur de nos ordres, premier capitaine de nos gardes du corps, gouverneur de
Rouffillon, general de nos armées, & de notre trés-chere & amée coufine Marie-
Françoife Princeffe de Bournonville, à prefent ducheffe & maréchalle de Noailles.
Par les confiderations de ce que deffus, mais principalement pour commencer à
continuer par nous les mêmes marques d'amitié, d'eftime & de confideration que
le feu roi avoit juftement pour notredite tante la princeffe premiere douairiere de
Conty & les prouver à la pofterité, nous eftimons devoir faire revivre ledit duché &
Pairie de la Valliere en la perfonne de fondit coufin germain maternel ledit sieur mar-
quis de la Valliere. A ces caufes, de l'avis de notre trés-cher & trés- amé oncle
le duc d'Orleans regent, & de notre grace. fpeciale, pleine puiffance & autorité E
royale, Nous avons rétabli, & par ces prefentes fignées de notre main, retabliffons
l'union ci-devant faite des terres & baronies de S. Chriftophe en Touraine, Châ-
teaux & Courcelles en Anjou, fiefs & seigneuries en dépendantes, lefquelles en tant
que,
befoin feroit, Nous avons unis & uniflons pour ne compofer à l'avenir qu'un
feul & même corps de terre que Nous avons rétabli, & de nouveau créé & érigé,
& par cefdites prefentes créons & érigeons en titre, nom, dignité & prééminence
de duché-Pairie, voulons qu'elle foit dorénavant appellée duché & Pairie de la Val-
liere, pour par ledit Charles-François de la Baume-le-Blanc de la Valliere, fes en-
fans & defcendans mâles nez & à naître en legitime mariage, proprietaires dudit
duché-Pairie de la Valliere, jouir du nom, titre, qualité & dignité de duc & Pair
de France,

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de France, aux honneurs, autoritez, rangs, féances, privileges, prérogatives, prééminences, franchises, libertez & autres droits qui appartiennent à ladite qualité & dignité, & dont les autres ducs & Pairs de France ont joui, ou dû jouir de tout temps & ancienneté, tant en justice, jurifdiction, féance en notre cour de parlement de Paris, & autres nos cours, avec voix déliberative, tant à l'audience, que chambre du Confeil, qu'en tous autres endroits quelconques, foit en affemblée de noblefle, faits de guerre, qu'autres lieux, & actes d'honneur, de féance & de rang. Voulons & nous plaît que toutes les caufes civiles & criminelles, mixtes & réelles qui concerneront tant ledit fieur de la Valliere que les droits dudit duché-Pairie foient traitées & jugées en notre cour de parlement de Paris en premiere inftance, & que les comptes & procez d'entre les vaflaux & jufticiables dudit duché-Pairie reffortiffent par appel en notredite cour, & à cet effet avons diftrait & exempté ledit duché & les dépendances, & par ces prefentes diftrayons & exemptons du reffort de tous juges & jurisdictions, où les appellations defdits officiers avoient B coutume de reflortir, fans préjudice neanmoins des cas royaux, dont la connoiffance demeurera à nos juges qui avoient coutume d'en connoître, le tout à la charge d'indemnifer nos officiers, fi fait n'a été, voulons que ledit Charles-François de la Baume-le-Blanc de la Valliere, tienne ledit duché-Pairie de Nous, nuëment & en plein fief, à caufe de notre couronne, & qu'il releve de notre tour du louvre, fous une feule foi & hommage, que ledit Charles-François de la Baume-le-Blanc de la Valliere nous fera & prêtera le ferment de fidelité, ainfi qu'il eft accoutumé. Voulons auffi que tous les vaffaux le reconnoiffent comme duc de la Valliere & Pair de France, & lui rendent en ladite qualité les devoirs, aufquels ils font tenus; Voulons auffi que lui & tous fes fucceffeurs audit duché & Pairie puiffent établir un fiége de duché-Pairie en la ville de la Valliere, dans lequel il y aura un bailly, un lieutenant, un procureur, un greffier, & le nombre de notaires, procureurs & fergens accoutumez, pour y exercer la juftice, fans neanmoins qu'en confequence de la prefente érection en duché-Pairie, ladite terre de la Valliere, fes dépendances & annexes puiflent au défaut d'enfans & defcendans mâles dudit fieur de la Valliere être par nous, ou les rois nos fucceffeurs réunies à la couronne, en consequence des édits, declarations & ordonnances des années 1566. & 1579. 1582. & 1587. & toutes autres faites fur l'érection des duchez-Pairies, aufquelles & aux dérogatoires des dérogatoires y contenus nous avons dérogé & dérogeons par ces prefentes en faveur dudit Charles-François de la Baume-le-Blanc de la Valliere & de les fucceffeurs, pourquoi nous avons difpenfé & difpenfons ledit duché de la rigueur defdits édits & declarations, mais à la charge qu'au défaut de fucceffeurs males en ligne directe & en loyal mariage dudit fieur de la Valliere; le titre de duché fera éteint, & lefdites terres réunies retourneront en leur premiere nature, titre & qualité. Si donnons en mandement à nos amez & feaux confeillers les gens tenans notre cour de parlement & chambre des comptes à Paris, & tous nos autres officiers & jufticiers qu'il appartiendra que ces prefentes ils ayent à faire lire, publier & registrer, & de leur contenu faffent jouir & ufer ledit Charles-François de la Baume-le-Blanc de la Valliere, fes enfans & defcendans mâles en loyal mariage, pleinement, paisiblement & perpetuellement, ceffant & faifant cefler tous troubles & empêchemens, & nonobftant toutes chofes à ce contraires, aufquelles nous avons dérogé & dérogeons par cefdites prefentes: Car tel eft notre plaifir. Et afin que ce foit chofe ferme & ftable à toujours nous avons fait mettre notre fcel à celdites prefentes. Donné à Verfailles au mois de fevrier l'an de grace 1723. & de notre regne le huitième. Signé, LOUIS. Et plus bas par le roi, le duc d'Orleans E regent prefent. Signé, PHELYPPE AUX. Enfuite eft écrit, vifa figné, FLEURIAU.

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Regiftrées, ouy la procureur general du roi pour jouir par ledit impetrant, fes enfans & defcendans mâles nez & à naître en legitime mariage, proprietaires dudit duché & Pairie de la Valliere de leur effet & contenu, & être executées felon leur forme & teneur, fuivant l'arrêt de ce jour. A Paris en Parlement le vingt-deux fevrier mil fept cent trois. Signé, GILBERT.

Et ledit jour, le roi feant en fon lit de juftice, ledit Charles-François de la Baume-leBlanc de la Valliere a été reçu en la qualité & dignité de duc de la Valliere, Pair de France, fait le ferment accoutumé, juré fidelité au roi, fuivant l'arrêt de ce jour. A Paris en Parlement, le roi y feant, le vingt-deux fevrier 1723. Signé, GILBERT.

Regiflrées en la Chambre des comptes, Ouy le procureur general du roi pour jouir par l'impetrant, fes enfans & defcendans mâles nez & à naitre en loyal mariage, proprietaires dudit duché-Pairie, de l'effet & contenu en icelles felon leur forme & teneur, fuivant & aux charges portées par l'arrêt fur ce fait le vingt-huit may 1723. Signé, NOBLET. Ces prefentes ont été registrées au duché-Pairie de la avril 1723.

Et fur l'autre feuille eft écrit. Valliere, l'audiance tenant le douze

Arrêt d'enregistrement des lettres de duc & Pair de France, pour Charles-François de la
Baume-le-Blanc de la Valliere, du 22. fevrier 1723.

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Extrait des Regiftres du Parlement.

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la cour, toutes les chambres affemblées, les lettres patentes du roi en forme d'édit, données à Versailles au mois de fevrier 1723. Šigné, LOUIS. Et plus bas par le roi, le duc d'Orleans regent prefent, PHELYPPEAUX, & fcellées du grand fceau de cire verte en lacs de foye, obtenues par Charles-François de la Baume-le-Blanc, chevalier, marquis de la Valliere, gouverneur & grand fenechal de la province de Bourbonnois, lieutenant general des armées du roi, ci-devant meftre de camp general de la cavalerie legere de France, par lefquelles pour les caufes y contenuës, le feigneur roi a rétabli l'union cy-devant faite des terres & baronies de S. Chriftophe en Touraine, Chateaux & Courcelles en Anjou, fiefs & seigneuries C en dépendantes, lefquelles entant que befoin feroit, il a unies pour ne compofer à l'avenir qu'un feul & même corps de terre, qu'il a rétabli & de nouveau créé & érigé en titre, nom, dignité & preéminence du duché-Pairie veut qu'elle foit dorénavant appellée duché-Pairie de la Valliere, pour par l'impetrant, fes enfans & defcendans mâles nez, & à naitre en legitime mariage, proprietaires dudit duchéPairie de la Valliere, jouir du nom, titre, qualité & dignité de duc & Pair de France; aux honneurs, autoritez, rang, féances, privileges, franchises, libertez & autres droits qui appartiennnent à ladite qualité & dignité, & dont les autres ducs & Pairs de France ont joui ou dû jouir de tout temps & ancienneté, tant en justice, jurifdiction, féance en la cour & autres cours, avec voix déliberative, tant à l'audiance, que chambre du confeil, qu'en tous autres endroits quelconques, foit affemblée de nobleffe, faits de guerres, qu'autres lieux, & acte d'honneur, de féance & de rang. Veut & lui plait que toutes les caufes civiles & criminelles, mixtes & réelles qui concerneront tant ledit impetrant, que les droits dudit duché-Pairie, foient traittées & jugées en la cour en premiere inftance, & que les caufes & procés d'entre les vaffaux & jufticiables dudit duché-Pairie, reffortiffent par appel en ladite cour, & à cet effet a diftrait & exempté ledit duché & fes dépendances du reflort de tous juges & jurifdictions, ou les appellations defdits officiers avoient coutume de reffortir, fans préjudice neanmoins des cas royaux, dont la connoiffance demeurera aux juges qui avoient coutume d'en connoître, le tout à la charge d'indemnifer les officiers dudit feigneur roi, fi fait n'a été ; Veut que ledit impetrant tienne ledit duché-Pairie de lui nuëment & en plein fief, à caufe de fa couronne, & qu'il releve de fa tour du Louvre fous une feule foi & hommage, que ledit impetrant fera & prêtera le ferment de fidelité, ainfi qu'il eft accoutumé; Veut auffi que tous les vaffaux dudit impetrant le reconnoiffent comme duc de la Valliere & Pair de France, & lui rendent en ladite qualité les devoirs aufquels ils font tenus; Veut auffi que E lui & tous fes fucceffeurs audit duché-Pairie puiflent établir un fiege de duchéPairie en ladite ville de la Valliere, dans lequel il y aura un bailly, un lieutenant, un procureur, un greffier & le nombre de notaires, procureurs & fergens accoutumé, pour y exercer la juftice, fans neanmoins qu'en confequence de ladite érection en duché-Pairie ladite terre de la Valliere, fes dépendances & annexes, puissent au défaut d'enfans & defcendans mâles dudit impetrant être par ledit feigneur roi ou les rois fes fucceffeurs, réunies à la couronne, en confequence des édits, déclarations & ordonnances des années 1566. 1579. 1582. & 1587. & toutes autres faites fur l'érection des duchez-Pairies, aufquelles & aux dérogatoires des dérogatoires y contenues, ledit feigneur roi a dérogé en faveur dudit impetrant & de les fucceffeurs, pourquoi il a difpenfé ledit duché de la rigueur defdits édits & declarations, mais à la charge qu'au défaut de fucceffeurs mâles en ligne directe & en

A loyal mariage dudit impetrant le titre de duché fera éteint, & lefdites terres réunies retourneront en leur premiere nature, titre & qualité, ainfi que plus au long le contiennent lesdites lettres à la cour adreffantes. Veu auffi la requête prefentée à ladite cour par ledit impetrant à fin d'enregistrement defdites lettres patentes, conclufions du procureur general du roi, ouy le rapport de Me. Ambroife Ferrand, confeiller, la matiere mile en déliberation, la cour a ordonné, que lesdites lettres patentes feront enregistrées au greffe de la cour, pour jouir par ledit impetrant, fes enfans & defcendans mâles nez & à naître en légitime mariage, proprietaires dudit duché & Pairie de la Valliere, de l'effet & contenu en icelles, & être executé felon leur forme & teneur. Fait en parlement le 22. fevrier 1723. Signé, GILBERT.

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Reception au Parlement de Charles-François de la Baume-le-Blanc de la Valliere,
en qualité de duc & Pair de France.

Du 22. fevrier 1723.

Extrait des regiftres de Parlement.

EU par la cour, les grand'chambre & tournelle aflemblées, l'information faite d'office à la requête du procureur general du roi le 22. fevrier present mois 1723. de l'ordonnance d'icelle par le confeiller à ce commis, des vie, mœurs, converfation, religion catholique, apoftolique & romaine, fidelité au fervice du roi, valeur & C experience au fait des armes de Meffire Charles-François de la Baume-le-Blanc, chevalier, marquis de la Valliere, gouverneur & grand fenêchal de la province de Bourbonnois, lieutenant general des armées du roi, ci-devant meftre de camp general de la cavalerie de France, pourfuivant fa reception en qualité & dignité de duc de la Valliere, Pair de France. Les lettres patentes du roi, données à Versailles au mois de fevrier 1723. Signées, LOUIS. Et plus bas, par le roi, le duc d'Orleans regent prefent, PHELYPPEAUX. Et fcellées du grand fceau de cire verre en lacs de foye, obtenues par ledit ficur de la Valliere, par lefquelles pour les caufes y contenues, le feigneur roi auroit rétabli l'union ci-devant faite des terres & baronies de faint Chriftophle en Touraine, Châteaux & Courcelles en Anjou, fiefs & seigneuries en dépendantes, lefquelles en tant que befoin feroit, il auroit uni pour ne composer à l'avenir qu'un feul & même corps de terres, qu'il auroit retabli, & de nouveau créé & érigé en titre, nom, dignité & prééminence de duché-Pairie, pour par l'impetrant, les enfans & defcendans mâles nez & à naître en legitime mariage, proprietaires dudit duché-Pairie de la Valliere, jouir du nom, titre, qualité & dignité de duc & Pair de France, ainfi que plus au long contiennent lefdites lettres à la cour adreffantes. L'arrêt d'enregistrement d'icelles dudit jour 22. fevrier 1723. L'extrait & acte de fuplement des ceremonies de baptême audit fieur de la Valliere du 10. novembre 1672. par lequel appert icelui être né le 23. janvier 1670. & avoir été ondoyé le lendemain 24. par permiffion de l'archevêque de Paris, ledit extrait delivré par le fieur Delabrue curé de la paroiffe de faint Germain l'Auxerrois de cette ville de Paris le 16. fevrier 1723. Enfemble la requête prefentée à la cour par ledit fieur marquis de la Valliere, afin d'être reçû en ladite qualité & dignité de duc de la Valliere, Pair de France. Conclufions du procureur general du roi : Quy le rapport de Me. Ambroise Ferrand confeiller, la matiere mife en deliberation : la Cour ordonne que ledit Charles-François de la Baume-le-Blanc de la Valliere, fera reçû en la qualité & dignité de duc de la Valliere, Pair de France, en prêtant par lui le ferment accoutumé, de bien & fidellement fervir, affifter & confeiller le roi en fes trés-hautes & importantes affaires; & prenant féance en la cour, d'en tenir les deliberations clofes & fecrettes, rendre la juftice aux pauvres comme aux riches, garder les ordonnances, & en tout le comporter comme un bon, fage, vertueux & magnanime Pair de France doit faire. Fait en Parlement le 22. fevrier 1723. Signé, GILBERT,

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