Images de page
PDF
ePub

si considérable, dans une saison ardente, au milieu d'un pays barbare, il lui a fallu faire preuve d'un zèle, d'une activité et d'une énergie qui tiennent autant au sentiment du devoir qu'à la trempe du caractère, et dont bien peu d'hommes peutêtre auraient été capables.

En résumé, les travaux de M. Eug. Flandin nous paraissent tout à fait dignes de l'approbation de l'Académie; ils justifient pleinement la confiance du gouvernement, comme ils obtiendront celle de la science, et ils forment dès à présent une belle matière pour une publication aussi importante que neuve. Mais nous pensons, et l'Académie reconnaîtra sans doute avec nous, que les bases de cette publication ne sauraient être arrêtées qu'en présence de M. Botta, à qui doit en être réservé l'honneur, avec la rédaction du texte, comme la juste conséquence et la récompense légitime de sa belle et grande découverte.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INSTITUT ROYAL DE FRANCE.

La séance publique annuelle des cinq académies de l'Institut a eu lieu, le vendredi 2 mai, sous la présidence de M. Halévy, président de l'Académie des beauxarts. La séance s'est ouverte par un discours de M. le président, suivi du rapport sur le concours de 1845 pour le prix fondé par M. le comte de Volney, et de la proclamation du prix. On a ensuite entendu la lecture d'une description de l'Acropole d'Athènes, par M. Raoul-Rochette, et de trois mémoires : le premier, de M. Naudet, sur l'administration des postes chez les Romains; le second, de M. Giraud, sur les lois de la Grèce ancienne; le troisième, de M. Dutrochet, sur les mouvements révolutifs spontanés de certaines plantes. Quelques fables inédites, lues par M. Viennet, ont terminé la séance.

Le prix de linguistique, fondé par M. de Volney, a été accordé à M. Fréd. Pott, professeur à l'université de Halle, pour son ouvrage sur les Bohémiens, intitulé : Die Ziguener in Europa und Asien. Halle, 1844, 2 vol. in-8°.

La commission annonce qu'elle décernera, pour le concours de 1846, une médaille d'or de la valeur de 1,200 francs à l'ouvrage de philologie comparée qui lui en paraîtra le plus digne parmi les ouvrages, tant imprimés que manuscrits, qui lui seront adressés.

Il faudra que les travaux dont il s'agit aient été entrepris à peu près dans les mêmes vues que ceux dont les langues romane et germanique ont été l'objet depuis quelques années. L'analyse comparée de deux idiomes, et celle d'une famille entière de langues, seront également admises au concours. Mais la commission ne peut trop recommander aux concurrents d'envisager le point de vue comparatif et historique des idiomes qu'ils auront choisis, et de ne pas se borner à l'analyse logique, ou à ce qu'on appelle la grammaire générale.

Les mémoires manuscrits, envoyés avant le 1 mars 1846, et les ouvrages imprimés qui seront envoyés avant la même époque, pourvu qu'ils aient été publiés, depuis le 1 janvier 1845, seront également admis au concours.

ACADÉMIE FRANÇAISE.

M. Soumet, membre de l'Académie française, est mort à Paris le 1 avril. Dans sa séance du 8 mai, l'Académie française a élu MM. de Vigny et Vitet aux deux places vacantes dans son sein par le décès de MM. Étienne et Soumet.

ACADÉMIE DES SCIENCES.

M. Breschet, membre de l'Académie des sciences, section de médecine et de chirurgie, est mort à Paris, le 11 mai.

ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES.

Dans sa séance du 12 avril, l'Académie des sciences morales et politiques a élu M. le vicomte Alban de Villeneuve à la place vacante, dans la section de morale, par le décès de M. Lakanal.

La même Académie a tenu, le samedi 17 mai, sa séance publique annuelle, sous la présidence de M. de Rémusat. Après le discours d'ouverture, prononcé par le président, et l'annonce des prix mis au concours, M. Mignet, secrétaire perpétuel, a lu une notice historique sur la vie et les travaux de M. Simonde de Sismondi. Un seul prix a été décerné cette année. Il a été obtenu par M. Willin, auteur d'un mémoire sur la philosophie allemande. Une mention honorable a été accordée à M. Guiraud. Les questions mises au concours pour les années 1846, 1847 et 1848, ont été annoncées dans l'ordre suivant :

Section de philosophie. - L'Académie rappelle qu'elle a proposé, pour sujet d'un prix à décerner en 1846, la théorie de la certitude,» dont nous avons publié le programme l'année dernière.

Elle propose, pour l'année 1848, le sujet suivant: Examen critique de la philosophie scolastique.» Programme. « 1° Les concurrents renfermeront leurs recherches dans l'étude de la philosophie scolastique en France, et particulièrement dans l'université de Paris, la France ayant été, au moyen âge, la lumière de l'Europe, et l'université de Paris, la mère de toutes les autres universités, françaises et étrangères. 2o Les concurrents s'attacheront aussi à la grande époque, à l'époque classique de la philosophie scolastique, à savoir, celle qui remplit le x et le XIV siècle, qui commence à l'introduction en France de la Métaphysique et de la Physique d'Aristote, et des commentateurs anciens de ces deux ouvrages, par le moyen de traductions latines, et qui se termine à peu près au concile de Florence et à la prise de Constantinople, c'est-à-dire à l'introduction en Europe des autres monuments et des autres systèmes de la philosophie grecque. 3° Parmi les discussions des écoles rivales au XIII et au xiv siècle, les concurrents sont invités à donner une attention toute particulière à la querelle du réalisme, du conceptualisme et du nominalisme. 4° Les concurrents ne se borneront point à retracer l'histoire des écoles et des systèmes; ils rechercheront la part d'erreur et surtout la part de vérité que ces systèmes et ces écoles peuvent contenir; ils s'appliqueront à dégager et à mettre en lumière ce qui, soit parmi les principes, soit parmi les procédés, soit parmi les résultats que nous a légués la philosophie scolastique, pourrait encore être mis à profit par la philosophie de notre temps. 5° L'Académie recommande aux concurrents de se renfermer dans le domaine de la philosophie proprement dite, et de rester étrangers à celui de la théologie, autant, du moins, que le per

mettra le lien intime de ces deux sciences au moyen âge.» Le terme de ce concours est fixé au 31 août 1847.

Section de morale. L'Académie, n'ayant jugé digne du prix aucun des mémoires qui lui ont été adressés pour le concours de cette année sur la question suivante: «Rechercher quelle influence les progrès et le goût du bien-être matériel exercent sur la moralité d'un peuple, a prorogé le terme de ce concours jusqu'au 31 octobre 1846.

[ocr errors]

Elle rappelle qu'elle a proposé, pour l'année 1846, le sujet de prix suivant: Rechercher et exposer comparativement les conditions de moralité des classes ouvrières agricoles et des populations vouées à l'industrie manufacturière. » Les mémoires devront être déposés avant le 30 septembre 1845.

Section de législation, de droit public et de jurisprudence. - L'Académie a retiré du concours la question relative à la théorie du contrat d'assurance, qui avait été proposée pour cette année, et l'a remplacée par le sujet suivant : « De l'origine des actions possessoires et de leur effet pour la défense et la protection de la propriété. » Ce prix, qui est de la somme de 1,500 francs, sera décerné en 1847. Les mémoires devront être parvenus avant le 31 octobre 1846.

L'Académie rappelle qu'elle a mis aussi au concours de 1847 cette question : Retracer les phases diverses de l'organisation de la famille sur le sol de la France depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours. »

Section d'économie politique et de statistique. - L'Académie rappelle qu'elle a proposé les deux sujets de prix suivants :

Pour le concours de 1846: « Déterminer, d'après les principes de la science et les données de l'expérience, les lois qui doivent régler le rapport proportionnel de la circulation en billets avec la circulation métallique, afin que l'État jouisse de tous les avantages du crédit sans en avoir à redouter l'abus; »

Et pour 1847 Rechercher, par l'analyse comparative des doctrines et par l'étude des faits historiques, quelle a été l'influence de l'école des physiocrates sur la marche et le développement de la science économique, ainsi que sur l'administration générale des Etats en ce qui touche les finances, l'industrie et le commerce. » L'Académie remet au concours, pour 1847, la question suivante, qu'elle avait proposée pour cette année : « Déterminer les faits généraux qui règlent les rapports des profits avec les salaires, et en expliquer les oscillations respectives. » Section d'histoire générale et philosophique. L'Académie avait proposé, pour 1845, un prix sur la question suivante: «Faire connaître la formation de l'administration monarchique depuis Philippe-Auguste jusqu'à Louis XIV inclusivement; marquer ses progrès; montrer ce qu'elle a emprunté au régime féodal, en quoi elle s'en est séparée, comment elle l'a remplacé. » Le seul mémoire qui ait été adressé à l'Académie n'ayant pas été jugé digne du prix, la question est remise au concours pour l'année 1847. Les mémoires devront être parvenus avant le 31 octobre 1846.

L'Académie décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1848, un prix de 1,500 francs sur cette question : « Démontrer comment les progrès de la justice criminelle, dans la poursuite et la punition des attentats contre les personnes et les propriétés, suivent et marquent les âges de la civilisation, depuis l'état sauvage jusqu'à l'état des peuples les mieux policés. Programme. La civilisation s'estime surtout par le progrès de la raison publique dans les institutions qui régissent les Etats, et ce progrès n'est jamais plus sensiblement marqué que dans celles de la justice criminelle. L'un des objets les plus éminents de la société civile est de substituer à la lutte des forces individuelles, dans le conflit des passions et des inté-

[ocr errors]

rêts, une volonté impartiale qui prononce et une puissance supérieure qui fasse
respecter les arrêts, pour empêcher ou pour réparer les torts de dol et de violence.
Il y a des peuples chez lesquels la notion de cette destination de la société civile
n'existe pas encore; un instinct d'association les a réunis, mais la civilisation parmi
eux est à peine naissante. Plus tard, la notion se forme et s'établit moins de droit
que de fait, c'est-à-dire moins par une convention préméditée et formelle d'équité
que par l'exercice d'un pouvoir qui s'est imposé aux autres. Elle va se développant
toujours et se fortifiant, mais elle demeure longtemps enveloppée de préjugés, de
prétentions et d'abus, qui en faussent les applications dans la procédure criminelle
et dans la pénalité, jusqu'à ce qu'enfin les enseignements de la saine philosophie
pénètrent jusque dans les esprits du vulgaire, éclairent l'opinion publique, et
obligent la législation à se conformer aux règles de sa nature et à ne se pas détour-
ner de sa fin. C'est la maturité de la civilisation. On se gardera, particulièrement
en ce qui concerne la vie primitive des nations, de s'arrêter à des spéculations
abstraites et hypothétiques; on devra exposer un ensemble de faits puisés dans
les récits de l'antiquité et dans les relations authentiques des voyageurs qui ont
visité les peuples du nouveau monde. Il est superflu de recommander l'étude de la
législation des barbares et de celle du moyen âge, avant d'arriver au dernier terme
de comparaison, savoir, l'époque où la raison publique fait prévaloir les vrais prin-
cipe d'ordre social dans les lois et l'administration de la justice criminelle. Les
concurrents ne doivent pas s'y méprendre : l'Académie leur demande, non point
une histoire des lois criminelles chez les différents peuples des temps anciens et
des temps modernes, mais une définition, nettement caractérisée et mise en lu
mière par d'éminents exemples, des phases successives de cette législation dans
l'histoire de l'esprit humain. Ce sera un ouvrage théorique par la généralité des
considérations, historique par les procédés de la démonstration. Il faut qu'un des-
sein de philosophie didactique préside à la composition, en trace le plan, et que
tous les éléments en soient empruntés à l'histoire. Le prix est de la somme de
1,500 francs. Les mémoires devront être parvenus avant le 31 octobre 1847.

B

D

L'Académie avait remis au concours, pour cette année, la question suivante,
comme sujet du prix quinquennal de 5,000 francs, fondé par M. le baron Félix de
Beaujour: Rechercher quelles sont les applications les plus utiles que l'on puisse
faire de l'association volontaire et privée au soulagement de la misère. Aucun des
mémoires adressés à l'Académie ne lui ayant paru mériter le prix, elle a retiré la
question du concours, et y a substitué le sujet suivant, qu'elle propose pour l'an-
née 1848 Examen critique du système d'instruction et d'éducation de Pestalozzi,
considéré principalement dans ses rapports avec le bien-être et la moralité des classes
pauvres. Les mémoires devront être parvenus avant le 31 octobre 1847.

[ocr errors]

TABLE.

Introduction à l'histoire du buddhisme indien, par M. E. Burnouf (2′ article de
M. Biot)...

Page 257

Lexicon manuale hebraicum et chaldaicum, auctore J. B. Glaire (3° article de
M. Quatremère)......

269

Antonio Perez et Philippe II (7° article de M. Mignet)..

Rapport fait à l'Académie des inscriptions au sujet de l'ancienne Ninive.
Nouvelles littéraires...

PIN DE LA TABLE.

281

312

317

JOURNAL

DES SAVANTS.

JUIN 1845.

Histoire de la CHIMIE, depuis les temps les plus reculés jusqu'à notre époque, comprenant une analyse détaillée des manuscrits alchimiques de la Bibliothèque royale de Paris, un exposé des doctrines cabalistiques sur la pierre philosophale, l'histoire de la pharmacologie, de la métallurgie, et, en général, des sciences et des arts qui se rattachent à la chimie, etc., par le Dr Ferd. Hoefer. 2 vol. in-8°, 1842. Paris, au bureau de la Revue scientifique, rue Jacob, no 30,

I" ÉPOQUE.

TROISIÈME ARTICLE.

3 SECTION. Du 111° siècle au 1x siècle après J. C.

Nous avons examiné précédemment les deux premières sections de la première époque de l'histoire de la chimie du D' Hoefer. Nous consacrons cet article à la 3° section, qui, commençant au m° siècle, finit au 1x de l'ère chrétienne. A cette section appartiennent les détails relatifs à l'origine de la chimie proprement dite, l'exposé de procédés et de recherches d'un ordre particulier, qui ont pour caractère spécial d'avoir donné, après plusieurs siècles, les matériaux dont la coordination. a enfin constitué la chimie telle que nous l'avons définie dans notre premier article.

'Cahiers de février 1843 et de février 1844.

« PrécédentContinuer »