Images de page
PDF
ePub

des dédicaces; des préfaces; des errata; des reliures; prix payés aux auteurs pour leurs ouvrages; des autographes; histoire de la liberté d'écrire; des pamphlets et des libelles.

Lettres inédites de Henri IV, précédées d'une lettre d'Antoine de Bourbon, recueillies et publiées par J. F. Eusèbe Castaigne, bibliothécaire de la ville d'Angoulême. Angoulême, imprimerie de Lefraise et compagnie, 1844, in-8°. - Ces lettres de Henri IV, au nombre de sept, sont tirées, les unes des archives particulières des familles du Bois de Bellegarde et Terrasson d'Ardenne, les autres des archives départementales de la Charente. Sans offrir peut-être un grand intérêt historique, elles formeront un utile appendice au précieux recueil de la correspondance de Henri IV, que M. Villemain a fait entreprendre et dont l'exécution est confiée à M. Berger de Xivrey. M. Castaigne a joint au texte de ces lettres des notes sur les fails, les lieux et les personnes qui y sont mentionnés.

Histoire du consulat et de l'empire, faisant suite à l'Histoire de la révolution française, par M. A. Thiers. Tome IV. Paris, imprimerie de Plon frères, librairie de Paulin, 1845, in-8° de 620 pages. On trouve dans ce volume la suite du récit des événements du consulat, depuis l'élévation du général Bonaparte à la dignité de premier consul à vie jusqu'à la mort du duc d'Enghien. Il comprend les livres XV à XVIII, intitulés : Les sécularisations; Rupture de la paix d'Amiens; Camp de Boulogne; Conspiration de Georges.

ANGLETERRE.

The archeological journal, published under the direction of the central committee of the British archæological association for the encouragement and prosecution of researches into the arts and monuments of the early and middle ages. (Mars 1844 à janvier 1845.) Londres, librairies de Longman, Brown, Green et Longmans; Paris, librairie de Dumoulin, in-8° de 420 pages.-Ce journal, dont le tome I vient d'être terminé, fait connaître les travaux de la société archéologique anglaise, et contient un grand nombre d'articles relatifs à l'étude de l'architecture, de la numismatique et de l'iconographie du moyen àge. On peut citer parmi ces articles un catalogue des emblèmes des saints, une notice descriptive des monuments ecclésiastiques de Paris, rangés par ordre chronologique; des recherches sur les antiquités de l'Irlande et de l'île d'Anglesey; des extraits de quelques manuscrits du moyen âge qui peuvent intéresser l'histoire des monuments figurés de cette époque; enfin une histoire de l'architecture militaire, principalement en ce qui concerne la Grande-Bretagne. Chaque numéro est suivi d'une revue bibliographique, où les ouvrages publiés en France occupent une grande place.

:

ALLEMAGNE.

Beiträge zur Kunde mittelalterlicher Dichtung aus italianischen Bibliotheken; avec cet autre titre Notices et extraits de manuscrits inédits des bibliothèques de Venise, Florence et Rome, relatifs à l'histoire littéraire de la poésie romane, par Adelbert Keller. A Manheim, chez Frédéric Basserman, et à Paris, chez J. Renouard, 1844, in-8° de 718 pages. On remarquera, parmi les extraits publiés par M. Keller, des fragments d'un poëme en vers de huit syllabes sur la croisade de Philippe Auguste et de Richard Coeur-de-Lion, par un contemporain nommé

Ambroise; des chansons du XIII° siècle, tirées du manuscrit 1490 du Vatican; un poëme allégorique composé, en 1457, par le roi René, et dédié par lui au duc de Bourbon; et un poëme catalan de Raimond Lulle, adressé au roi de Majorque.

Jacobi a Voragine Legenda aurea, vulgo historia lombardica dicta, ad optimorum librorum fidem recensuit, emendavit, supplevit, potiorem lectionis varietatem adspersit, interpunxit, notas historicas, prolegomena et catalogum sanctorum bibliographicum adjecit D' J. G. Th. Græsse, potentissimi regis Saxonum bibliothecarius. Dresde et Leipzick, in-8°, fascicules 1 et 2, 384 pages; Paris, chez F. Klincksieck. Beiträge zur Geschichte der falschen Dekretalen. Matériaux pour l'histoire des fausses décrétales, par le D' H. Wasserschleben. Breslau, 1844, in-8° de 92 pages; Paris, chez F. Klincksieck.

Abriss einer kirchlichen Kunst-archäologie des Mittelalters. Plan d'une archéologie des monuments religieux du moyen âge, par H. Otte. Deuxième édition, revue et augmentée. Nordhausen, 1845, in-8° de v-174 pages avec planches; Paris, chez Klincksieck.

Der Ritter-orden des heiligen Johannes von Jerusalem. L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, par Paul Sauger. Carlsruhe, 1844, in-12 de x-254 pages, avec un appendice de 83 pages contenant des pièces justificatives et 4 planches; à Paris, chez Klincksieck.

Flore und Blanceflor, altfranzösischer Roman. Flore et Blanchefleur, ancien roman français, édité par Immanuel Bekker, Berlin, 1844, in-12 de 112 pages; Paris, chez Klincksieck.

BELGIQUE.

Compte rendu des séances de la commission royale d'histoire, ou recueil de ses bulletins. Tome I (du 4 avril 1834 au 5 août 1837), 2° édition. Bruxelles, imprimerie et librairie de Hayez, 1844, in-8° de vIII-357 pages.

Chronologie historique des sires de Diest en Brabant, par M. le baron de Reiffenberg. Bruxelles, imprimerie et librairie de Hayez, in-8°.

ERRATUM DU CAHIER DE JUIN.

Page 327, ligne 11, effacez « après avoir rappelé que.»

TABLE.

Sancti Gregorii Nazianzeni opera omnia quæ exstant, edente et accurante D. A. B.
Caillau. Tomus secundus (1" article de M. Villemain)....

Page 385

Cinq inscriptions et cinq villes en Asie Mineure, etc., par Johannes Franz, avec une carte de Phrygie, par H. Kieppert (1" article de M. Letronne)... Lexicon manuale hebraicum et chaldaicum, auctore J. B. Glaire (4° et dernier article de M. Quatremère ) . . . . . . .

398

409

Polyptyque de l'abbé Irminon, publié et enrichi de Prolégomènes, par M. Guérard (2 article de M. N. de Wailly)....

423

Nouvelles littéraires...

441

FIN DE LA TABLE.

JOURNAL

DES SAVANTS.

AOUT 1845.

Histoire de la poésie française à l'époque impériale, ou exposé, par ordre de genres, de ce que les poëtes français ont produit de plus remarquable depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'aux premières années de la Restauration, par Bernard Jullien, docteur ès lettres, licencié ès sciences. Bar-sur-Seine, imprimerie de Saillard; Paris, librairie de Paulin, 1844, 2 vol. in-12 de XIII-468 et 486 pages.

PREMIER ARTICLE.

la

Les quinze années de notre histoire comprises entre 1799 et 1814, ces années du consulat et de l'empire, si remplies de grands événements et de grands spectacles, ont-elles été complétement vides de poésie, comme il paraît convenu de le dire? Les œuvres en vers de cette époque méritent-elles tout le mépris qu'on leur prodigue au nom de formes nouvelles qui vieilliront à leur tour et pourront bien, délaissées par mode, éprouver elles-mêmes les dédains, les mépris des générations futures? Ces questions, auxquelles tout homme désintéressé dans les querelles littéraires qui s'agitent, tout homme qui n'a rien à gagner à l'abaissement, à la dégradation systématiques du passé, est naturellement amené, M. Bernard Jullien s'en est préoccupé il les a traitées dans des leçons faites avec succès à l'Athénée royal en 1842 et 1843, et rassemblées, l'année dernière, dans les deux volumes dont on a lu le titre en tête de cet article.

Nous n'avons pu le transcrire sans faire connaître par avance la manière dont M. Jullien a considéré son sujet, et la méthode qu'il y a appliquée. Il a pris pour point de départ l'ordre des genres, assez généralement adopté, décomposant tout le domaine poétique en poésie lyrique, poésie narrative, poésie expositive, poésie dramatique, et subdivisant ensuite chacune en un certain nombre de départements particuliers qu'il est inutile d'énumérer.

Il n'y a rien à dire contre cette classification, sinon que, sous le terme nouveau de poésie expositive, qu'il a substitué au terme plus reçu de poésie didactique, M. Jullien a confondu plusieurs ordres d'ouvrages qui n'ont entre eux rien de commun. Du poëme didactique, soit sérieux, soit badin, du poëme descriptif, qui en est une sorte de corruption, on arrive par une progression naturelle à l'épître, à la satire, et même à l'épigramme. Il n'en est pas de même pour l'élégie et son annexe l'héroïde, pour le poëme bucolique, pour les compositions de toutes formes comprises sous le nom général de poésies fugitives: les faire aussi entrer dans cette classe, grâce à l'extension commode de cette appellation inusitée de poésie expositive par laquelle on la désigne tout exprès, c'est un procédé arbitraire, artificiel, auquel résiste la nature des choses. L'élégie, expression personnelle, intime, de la douleur et de la joie, de la passion, particulièrement de la passion amoureuse; l'héroïde, qui ne diffère de l'élégie que par la substitution d'un personnage fictif à la personne du poëte, procèdent certainement beaucoup plus de la poésie lyrique que de la poésie didactique et satirique. Le poëme bucolique, récit ou dialogue, quelquefois mélange de l'un et de l'autre, participe de la poésie narrative et de la poésie dramatique. Il en est de même de l'apologue, qui, toutefois, par son affabulation, se rattache en quelque chose à la poésie qui enseigne. Quant à ces petites productions si variées de dimension, de forme, d'esprit, que les anciens confondaient sous le titre général d'épigrammes, que nous appelons, nous, sans trop les distinguer non plus, poésies fugitives, pour quelques-unes desquelles M. Jullien, ennemi du néologisme, a eu tort de forger le nom de piécines ou de piécettes, elles ont toutes quelque chose ou de lyrique, ou de narratif, ou de didactique, ou de dramatique; mais elles échappent, par le choix ou le mélange capricieux de ces caractères, à la rigueur des classifications. Je conclus qu'en dehors des quatre livres de son ouvrage qui correspondent aux quatre genres principaux distingués par lui, M. Jullien eût pu réserver un cinquième livre pour quelques genres secondaires, difficiles à classer.

Il n'eût pas évité par là toute difficulté. Les genres et les espèces,

pour ainsi dire, de la littérature poétique bien déterminés, il reste encore à distribuer dans ce cadre la variété des productions; or il y en a dont la place n'est rien moins qu'évidente. La théogonie d'Hésiode, les fastes d'Ovide sont-ils du genre épique ou du genre didactique? On y raconte sans doute, mais surtout dans le dessein d'instruire; comme lorsque, dans son cinquième chant, Lucrèce retrace les annales générales de l'humanité. Pour mon compte j'en ferais volontiers des poëmes didactiques d'une forme narrative, et, à la place de M. Jullien, j'eusse pris le même parti pour la Navigation d'Esménard, où l'histoire de la navigation est exposée dans une intention toute didactique, qu'on a généralement regardée comme un poëme didactique. M. Jullien comprend cet ouvrage parmi des épopées de sujet complexe, de forme collective, qu'il appelle, d'un nom emprunté à l'antiquité, mais détourné de sa signification primitive, des poëmes cycliques.

Ces réserves faites, et je n'y attache pas une grande importance, je reviens à la marche suivie par M. Jullien dans l'inventaire qu'il se proposait de dresser des productions poétiques de l'époque consulaire et impériale, ou, comme il dit, pour abréger, impériale. Ayant arrêté ses divisions, ses subdivisions, il a recherché, en s'aidant de tous les secours que pouvaient lui fournir les documents de la bibliographie et de la critique, combien d'écrivains trouvaient place dans chacune; il a donné succinctement leur histoire, la date, le titre, quelquefois les éditions diverses, enfin l'analyse de leurs ouvrages. Cette analyse, il l'a toujours entremêlée d'extraits assez nombreux, assez caractéristiques, pour les bien faire connaître, propres à justifier le jugement qu'il en portait, à permettre au lecteur de les juger lui-même.

Les citations forment la part la plus considérable du livre, et ce n'est pas la moins importante. On y peut prendre rapidement une connaissance assez exacte et assez complète d'une littérature déjà bien éloignée de nous par la révolution de quelques années, dont une grande partie a péri, dont le reste est négligé, qu'on attaque et que souvent on défend sans la connaître.

Élevé dans l'estime de cette littérature, et ayant pris la plume pour la défendre contre ce qui lui semblait, et ce qui me semble à moi-même, en bien des cas, ou une prévention injuste ou un dénigrement calculé, M. Jullien l'a toutefois appréciée avec impartialité. Dans ses jugements, énoncés simplement, et même d'un style quelquefois bien familier, il m'est arrivé de le trouver trop sévère pour les poëtes ses clients. En général, c'est l'esprit de sa critique, de donner moins d'attention, dans une composition, dans un morceau, au mérite de l'ensemble qu'à

« PrécédentContinuer »