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le Trône en 1385 au Roi Dom Jean I, et lui imposèrent des conditions qu'il accepta, et garda. Les Portugais donnèrent le Trône en 1640 à Dom Jean IV., qui respecta aussi, et garda religieusement les franchises et les libertés de la Nation. Les Portugais, jusqu'en 1698, ont toujours eu des Etats Généraux, où on traitait des affaires les plus importantes de la Politique, de la Législature et des Finances; et dans cette période, qui comprend plus de 5 siècles, les Portugais se sont élevés au faîte de la gloire et de la grandeur, et se sont rendus dignes du rang distingué que, malgré l'envie et la partialité, ils occuperont toujours dans l'histoire des Peuples Européens. Ce qu'ils veulent donc aujourd'hui, ce qu'ils désirent, n'est point une innovation: c'est la restitution de leurs anciennes et salutaires institutions, corrigées et appliquées suivant les lumières du siècle, et les circonstances politiques du monde civilisé; c'est la rentrée dans les droits inaliénables que la Nature leur avait accordés, comme elle les accorde à tous les Peuples; droits qu'ils exerçaient, dont ils étaient jaloux, et n'ont été privés que depuis un siècle, ou par le système erroné du Gouvernement, ou par les fausses doctrines avec lesquelles les lâches adulateurs des Princes ont confondu les véritables et saines notions du droit public.

Le nom de rebellion, la qualification d'illégitimité ont été également employées pour en noircir la gloire des Portugais ; pour rendre odieux leurs mouvemens patriotiques; pour attribuer au crime leur noble hardiesse. Mais la rebellion est la résistance au pouvoir légitime, et ce n'est pas un pouvoir légitime celui qui n'est pas réglé par la Loi, qui n'agit pas suivant la Loi, et ne tend point au bien des gouvernés et à leur bonheur: il n'y a d'illégitime que ce qui est injuste, et d'injuste que ce qui se fait sans droit, ou contre le droit.

Avec de pareilles dénominations, Philippe IV. chercha à décrier, dans les Cours de l'Europe, le glorieux soulèvement des Portugais en 1640. La justice prévalut; Dom Jean IV. cessa d'être rebelle et usurpateur; les Portugais, qui le firent Roi, furent des héros bien méritans de la patrie, et l'Auguste Maison de Bragance commença à faire les délices de la Nation. Nous ne prétendons point mettre en parallèle cette époque avec la présente dans toutes ses circonstances. Nous sommes bien loin de vouloir comparer le caractère du Roi Dom Philippe IV., avec celui de Dom Jean VI.; les sentimens du premier envers les Portugais, avec les vertus qu'ils reconnaissent eux mêmes dans le second; avec la tendresse et la bienveillance dont ils lui sont redevables. Mais il n'en est pas moins vrai que la Nation souffrait à présent la même pauvreté, la même décadence, les mêmes vices, la même oppression qu'à cette époque. Ses droits sont les mêmes; leur développement, regardé alors comme légitime, ne saurait aujourd'hui être criminel.

Ceux qui attribuent ce développement, dans les circonstances actuelles du Portugal, aux résultats d'une faction, honorent à coup-sûr beaucoup trop ce nom; parcequ'il n'y a jamais eu de faction, ni aussi

sacrée dans ses principes; ni aussi désintéressée dans ses intentions; ni aussi modérée dans ses procédés; ni si unanimement désirée, approuvée, applaudie. Il n'y a jamais eu de faction, qui dans le court espace de 37 jours, changeat la face d'une Nation entière, et d'une Nation qui se pique de religion et de loyauté, sans repandre une seule goute de sang; sans donner lieu à la moindre insulte contre l'autorité; à la moindre attaque de la propriété publique, ou particulière; sans occasionner la plus legère disgrace, ou desordre; pas même un accident désagréable. Il n'y a jamais eu de faction qui excitat si justement l'admiration, et méritat les applaudissemens des étrangers, qui l'ont vue commencer, qui ont observé ses progrès et son esprit, et qui ne peuvent s'empêcher de rendre l'hommage qui est dû au caractère noble, généreux et paisible des Portugais, tout comme ils ne pouvaient s'empêcher de s'apitoyer sur leur triste décadence, et malheureuse situation.

D'après tout ce qu'on vient de dire, les Portugais ne sauraient douter que leurs mouvemens patriotiques ne doivent mériter non seulement les égards les plus favorables, mais encore la plus juste louange, tant dans l'opinion publique des Nations éclairées, que dans les Cabinets des Souverains, qui régissent les divers Peuples de l'Europe.

Il serait assurément bien douloureux pour la Nation Portugaise que des grands et des puissans Monarques, avec lesquels elle a entretenu dans tous les temps des relations amicales, fidèlement et religieusement gardées et respectées, abusassent maintenant de leur force et de leur supériorité pour la subjuguer, et lui imposer des Lois; ou employassent leur influence pour réprimer le noble et courageux effort d'un Peuple par trop humilié et malheureux, qui se trouvant, par sa position géographique, dans l'impossibilité d'étendre son pouvoir, de se dilater en coquêtes; de troubler les autres Peuples dans la libre et paisible jouissance de leurs droits et de leurs institutions, ne peut qu'intenter, et n'intente en effet que l'amélioration de son sort, la réforme de son administration intérieure, le recouvrement des droits sacrés que la nature lui avait accordés, dont il a joui, et dont aucun pouvoir ne doit le dépouiller; et finalement, la révendication à la Couronne de son Auguste Prince de l'indépendance, de la splendeur et de la gloire, qui dans des temps plus heureux formaient son plus bel ornement.

Jamais la Nation Portugaise ne s'est mélée des affaires intérieures des autres Nations de l'Europe. Elle reconnait et respecte les droits qui appartiennent aux Peuples indépendans, et doit espérer que ceux qui lui sont propres seront également reconnus et respectés par la même raison. Comment donc pourrait-elle voir, sans beaucoup de chagrin, qu'au mépris de ces droits, on abusat du pouvoir et de la force, pour la tenir dans l'humiliation et l'abattement; pour la rendre victime d'un pouvoir illimité et arbitraire, et pour lui enlever le rang distingué qui, par les qualités éminentes de ses habitans, lui revient parmi les Nations civilisées? Sera-t-il possible que ceux-là même qui naguère

dédaignaient la Nation Portugaise par sa décadence, et qui voulaient presque la réléguer aux frontières de l'Afrique, entreprissent aujourd' bui de la forcer à rester dans cet état d'abjection.

La prudence reconnue, la sagesse et la magnanimité des Princes de l'Europe; le respect qu'ils professent aux principes sévères de la morale publique et de l'impartiale justice; la juste déférence à l'opinion générale des hommes libres de toutes les Nations, et même la considération particulière que doit mériter un Peuple illustre, à qui le monde moderne doit, en grande partie, sa civilisation et ses progrès, sont en vérité des motifs de sûre confiance pour la Nation Portugaise, qui ne lui permettent pas de douter des dispositions pacifiques des Souverains, qui à la face de l'Europe ont établi pour base de leurs procédés les saintes maximes de la fraternité universelle, si recommandées dans le code sacré de l'Evangile.

Néanmoins, si malgré toutes ces considérations, leur espérance se trouvait frustrée, les Portugais, après avoir invoqué l'arbitre suprême des empires, comme témoin de leurs intentions, et comme protecteur de la justice de leur cause, emploieraient pour leur juste et nécessaire défense tous les moyens et toutes les forces qu'ils ont à leur disposition; ils soutiendraient leurs droits avec toute l'énergie d'un Peuple libre, avec tout l'enthousiasme qu'inspire l'amour de l'indépendance. Chaque Citoyen deviendrait soldat pour repousser l'aggression inique, pour maintenir l'honneur national, pour venger la Patrie outragée; et à la dernière extrémité, ils verraient ravager leurs champs, dévaster leurs Provinces, réduire leurs habitations à la plus déplorable ruine; exterminer jusqu'à leur nom, plutôt que de se soumettre à un joug étranger, ou de recevoir la loi des Nations, qui lui sont à la vérité supérieures en forces et en pouvoir, mais point en honneur, ni en dignité.

Le Peuple qui veut être libre, ne laisse jamais de l'être. Ce principe adopté en théorie est derivé de l'élasticité naturelle du cœur humain et confirmé par des faits illustres de nos jours. Les Cabinets de l'Europe sont assez clairvoyans pour juger jusqu'à quel point peuvent se développer les ressources d'un Peuple honorable et vaillant, quand il se voit attaqué injustement dans ses droits les plus sacrés, et qu'il combat pour sa liberté et son indépendance. Les événemens récens de la dernière guerre ont montré à l'Europe étonnée que le caractère national des Portugais n'a point dégénéré de ce qu'il était du temps des Romains et des Arabes, et dans des époques plus modernes, et non moins glorieuses. Il se déploierait donc avec autant d'énergie et de constance, quand ce Peuple illustre eut à défendre tout ce qu'une Nation sensée et réfléchie peut tenir pour son plus vrai et plus solide intérêt. Le Peuple Portugais aura une juste liberté, parcequ'il veut l'avoir. Mais si, à force de malheur, la fortune lui refusait ce sort, il sera plutôt détruit que vaincu, ou subjugué. Aucun de ses Concitoyens ne survivra aux ruines de sa Patrie, aux ruines du bonheur public. Mais que les

Monarques et les Peuples prennent bien garde que l'injustice et l'immoralité d'une guerre, quelqu'heureux qu'en soient apparemment les résultats, ne peuvent jamais laisser d'être punies tôt ou tard par les lois invariables de l'ordre éternel, que le Suprême Arbitre du monde a prescrites à tous les êtres, et auxquelles ni la force, ni la grandeur, ni aucun pouvoir sur la terre, ne sauraient jamais se soustraire. Lisbonne, le 15 Décembre 1820.

CORRESPONDENCE between The United States and Spain. and Great Britain, on the subject of the African Slave Trade.-1818 to 1820.

Report of the Secretary of State.

Department of State, 4th January, 1821. THE Secretary of State, to whom has been referred the Resolution of the House of Representatives, of the 4th ult. requesting the communication to that House of any Correspondence that the President does not deem it inexpedient to disclose, which may have existed between the Executive of The United States, and the Government of any of the Maritime Powers of Europe, in relation to the African Slave Trade, has the honour of submitting Copies of the Papers requested by the Resolution. With the exception of a Note from the late Spanish Minister Onis, communicating a Copy of the Treaty between Spain and Great Britain, on this subject, the only Government of Europe with whom there has been such Correspondence is that of Great Britain; and these Papers contain all that has passed between them on the subject, in writing. Since the arrival of Mr. Canning, various informal Conferences between him and the Secretary of State have been held, in which the proposals, on the part of Great Britain, have been fully discussed, without effecting a removal of the objections upon which the President had, in the first instance, found himself under the necessity of declining them. They have not yet terminated, nor have any written Communications passed on the subject, with the exception of the Note from Mr. Canning, and the answer to it, herewith submitted, both of a date subsequent to that of the Resolution of the House.

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SIR,

Washington, Dec. 20. 385
Washington, Dec. 30. 385

(1.)-Don Luis de Onis to Mr. Adams.—(Translation.)

Washington, 14th May, 1818. THE introduction of Negro Slaves into America was one of the earliest measures adopted by the august Ancestors of the King, my Master, for the improvement and prosperity of those vast Dominions, very shortly after their discovery. The total inaptitude of the Indians to various useful, but painful labours, the result of their ignorance of all the conveniences of life, and their imperfect progress in civil society, made it necessary to have recourse to strong and active labourers for breaking up and cultivating the earth. With the double view of stimulating them to active exertion, and of promoting the population of those Countries, a measure was resorted to by Spain, which, although repugnant to her feelings, is not to be considered as having originated the system of Slavery, but as having materially alleviated the evils of that which already existed, in consequence of a barbarous practice of the Africans, upon saving the lives of a considerable portion of the captives in War, whom they formerly put to death. By the introduction of this system, the Negroes, far from suffering additional evils, or being subjected, while in a state of Slavery to a more painful life than when possessed of freedom in their own Country, obtained the inestimable advantage of a knowledge of the true God, and of all the benefits attendant on civilization.

The benevolent feelings of the Sovereigns of Spain did not, however, at any time permit their Subjects to carry on this trade but by special License; and in the years 1789, 1798, and on the 22d of April, 1804, certain limited periods were fixed for the importation of Slaves. Although the last term had not expired when His Majesty our Lord Don Ferdinand the VIIth was restored to the Throne, of which a perfidious Usurper had attempted to deprive him; His Majesty, on resuming the reins of Government, soon perceived that those remote Countries had become a prey to civil feuds; and, in reflecting on the most effectual means of restoring order, and affording them all the encouragement of which they are susceptible, His Majesty discovered that the numbers of the Native and Free Negroes had prodigiously

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