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ECOLEIAN

28.9.1915

LA CRITIQUE

DE

L'ÉCOLE DES FEMMES,

COMÉDIE

EN UN ACTE ET EN PROSE,

Représentée à Paris, sur le théâtre du Palais-Royal, le 1er juin 1663.

A LA REINE MÈRE.

MADAME,

Je sais bien que Votre Majesté n'a que faire de toutes nos dédicaces, et que ces prétendus devoirs dont on lui dit élégamment qu'on s'acquitte envers elle, sont des hommages, à dire vrai, dont elle nous dispenseroit très-volontiers: mais je ne laisse pas d'avoir l'audace de lui dédier la Critique de l'École des Femmes ; et je n'ai pu refuser cette petite occasion de pouvoir témoigner ma joie à Votre Majesté sur cette heureuse convalescence qui redonne à nos vœux la plus grande et la meilleure princesse du monde, et nous promet en elle de longues années d'une santé vigoureuse. Comme chacun regarde les choses du côté de ce qui le touche, je me réjouis, dans cette allégresse générale, de pouvoir encore avoir l'honneur de divertir Votre Majesté : elle, Madame, qui prouve si bien que la véritable

dévotion n'est point contraire aux honnêtes divertissements; qui, de ses hautes pensées et de ses importantes occupations, descend si humainement dans le plaisir de nos spectacles, et ne dédaigne pas de rire de cette même bouche dont elle prie si bien Dieu je flatte, dis-je, mon esprit de l'espérance de cette gloire ; j'en attends le moment avec toutes les impatiences du monde ; et, quand je jouirai de ce bonheur, ce sera la plus grande joie que puisse recevoir,

!

MADAME,

De Votre Majesté,

le très-humble, très-obéissant et très-fidèle serviteur,

MOLIÈRE.

PERSONNAGES.

URANIE.

ÉLISE.

CLIMÈNE.

LE MARQUIS.

DORANTE ou LE CHEVALIER.

LISYDAS, poète.

GALOPIN, laquais.

La scène est à Paris, dans la maison d'Uranie,

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