Jean Calas et sa famille: étude historique d'après les documents originaux, suivie des dépêches du Cte de Saint-Florentin, ministre secrétaire d'Etat et d'autres fonctionnaires publics et des lettres de la soeur A.-J. Fraisse, de la Visitation, à Mademoiselle Anne Calas

Couverture
Joel Cherbuliez, éditeur 10, rue de la Monnaie, 10, 1858 - 522 pages

À l'intérieur du livre

Autres éditions - Tout afficher

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 230 - C'est qu'on prétend ici qu'il est très innocent, et qu'il en a pris Dieu à témoin en expirant. On prétend que trois juges ont protesté contre l'arrêt. Cette aventure me tient au cœur; elle m'attriste dans mes plaisirs; elle les corrompt.
Page 247 - ... je me chargerai de la reconnaissance : je suis trop heureux de l'exercer envers un talent aussi beau qu'est le vôtre. Ce procès d'ailleurs si étrange et si capital peut vous faire un honneur infini ; et l'honneur dans votre noble profession amène tôt ou tard la fortune. Cette affaire, à laquelle je prends le plus vif intérêt, est si extraordinaire, qu'il faudra aussi des moyens extraordinaires. Soyez sûr que le parlement de Toulouse ne donnera point des armes contre lui. Il a défendu...
Page 241 - Mes divins anges , je me jette réellement à vos pieds et à ceux de M. le comte de Choiseul. La veuve Calas est à Paris, dans le dessein de demander justice ; l'oserait-elle si son mari eût été coupable? Elle est de l'ancienne maison de Montesquieu , par sa mère ( ces Montesquieu sont de Languedoc ) ; elle a des sentiments dignes de sa naissance , et au-dessus de son horrible malheur. Elle a vu son fils renoncer à la vie , et se pendre de désespoir ; son mari , accusé d'avoir...
Page 205 - On lui jette un empoisonneur, un parricide, un sacrilège : il le saisit, il l'étend, il le lie sur une croix horizontale, il lève le bras : alors il se fait un silence horrible, et l'on n'entend plus que le cri des os qui éclatent sous la barre et les hurlements de la victime. Il la détache, il la porte sur une roue : les membres fracassés s'enlacent dans les rayons, la...
Page 242 - Courteilles : comment peut-on tenir contre les faits avérés que ces pièces contiennent? et que demandons-nous? rien autre chose sinon que la justice ne soit pas muette comme elle est aveugle; qu'elle parle, qu'elle dise pourquoi elle a condamné Calas. Quelle horreur qu'un jugement secret, une condamnation sans motifs! y at-il une plus exécrable tyrannie que celle de verser le sang à son gré, sans en rendre la moindre raison? Ce n'est pas l'usage, disent les juges. Eh! monstres! il faut que...
Page 238 - ... pardonnerez, à moi particulier, de vous parler de mes espérances et de ma joie. M. le comte de Choiseul ne sera-t-il point curieux de savoir de M. de Saint-Florentin la vérité touchant l'horrible aventure des Calas , supposé que M. de SaintFlorentin en soit instruit ? Peut-être ne sait-il autre chose sinon qu'il a signé des lettres de cachet. On croit à Paris que c'est une bagatelle de rouer un père de famille , et de tenir tous les...
Page 457 - Les médecins et chirurgiens resteront dans la chambre de la question, tant que la question durera, pour veiller soigneusement qu'il ne vienne faute de l'accusé; et resteront encore dans ladite chambre quelque temps après que l'accusé sera sur le matelas, pour lui donner le soulagement nécessaire, et même le saigner s'ils l'estimaient à propos, ce qui arrive assez souvent, sans qu'il soit besoin que les juges y soient présents *. » Ce fut seulement en 1780, par une déclaration datée du...
Page 75 - Vaisse, mou mari, mon fils et moi ; les deux premiers se mirent sur le sopha, mon cadet sur un fauteuil, et moi sur une chaise, et là nous fîmes la conversation tous ensemble. Mon fils cadet s'endormit, et environ sur les neuf heures trois quarts à dix heures, M. La Vaisse prit...
Page 197 - Ce qui nous a pénétré de la plus vive douleur, c'est qu'en lisant ce Monitoire, nous y avons vu qu'on suppose, comme un fait prouvé ou du moins probable, que l'assassinat du défunt avait été délibéré dans une assemblée de Religion et que ses Parents avaient été chargés de l'exécuter. Voilà donc nos Assemblées religieuses accusées, par un tribunal de justice, avec approbation de l'Official et sous les yeux d'une Cour souveraine, d'être une espèce de cabale où l'on délibère le...
Page 198 - ... nous rassasie d'opprobres et de supplices; mais du moins qu'on respecte les maximes d'une morale qui n'a d'autre auteur que Jésus-Christ même. Qu'on nous punisse comme de mauvais raisonneurs, ou comme infracteurs de ces lois pénales que nous ne pouvons observer sans violer de plus augustes lois ; mais qu'on ne nous accuse pas d'être des pères dénaturés et de l'être en vertu des principes d'une religion toute . sainte...

Informations bibliographiques