L'oppresseur de vos droits, l'usurpateur... ALZOND E. Arrête. Tu parles d'un héros l'honneur de l'univers, Et joindre l'amour même à mes autres fureurs. Sans doute que l'amour jusqu'au sein des malheurs Il prit pour m'attendrir la voix de la victoire ; Et toutes les erreurs où m'entraînoit ma flamme? Parmi tant de beautés qui parent cette cour Si dans ces tristes lieux l'amour fit mes malheurs, SCENE IV. ALZONDE, sous le nom d'Aglaé; VORCESTRE. ALZONDE. Vous dont le cœur sensible a comblé tous les vœux Que porta jusqu'à vous la voix des malheureux, Dont vous pouvez changer la triste destinée. Je me dois aux climats où j'ai reçu le jour. Je sais qu'à plus d'un titre elle a droit de me plaire; VORCESTRE. Si par mes soins ici le ciel plus favorable Demande à quitter Londre, et, changeant de climats, Je croyois sa douleur par le temps assoupie : Ne peuvent exiger ces regrets superflus Qui consacrent aux morts des jours qui nous sont dus. L'abandonnerez-vous quand l'amitié fidele Doit par des nœuds plus forts vous attacher près d'elle? Pour l'arrêter ici, par zele, par pitié, Joignez à ma douleur la voix de l'amitié. Dans quel temps fuiriez-vous les bords de la Tamise! Sur ces côtes errant sans espoir, sans patrie, ALZONDE. L'amour de la patrie ignore le danger, Et les cœurs qu'il conduit ne savent point changer. VORCESTRE. Heureux ! que dites-vous ? apparence trop vaine! Le bonheur est-il fait pour le rang qui m'enchaîne ? Vous ne pénétrez point les sombres profondeurs Des maux qui sont cachés sous l'éclat des grandeurs. Quel accablant fardeau ! tout prévoir, tout conduire, Entouré d'envieux unis pour tout détruire, Responsable du sort et des évènements, Des miseres du peuple, et des brigues des grands; Tous les soins, tous les maux que l'empire partage : Sort toujours déplorable et toujours envié! D'un peuple toujours libre, et d'un roi citoyen. N'est que le triste droit d'apprendre à chaque instant Et de voir de plus près l'affreuse vérité |