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sonne ne m'a sollicité d'embrasser la défense de Regnault. Je ne le connais ni lai ni sa famille. C'est à son insu que j'ai rassemblé toutes les pièces; c'est à son insu que j'écris. Tout ce que j'ai dit, j'en suis seul responsable: et l'inconvénient, s'il en existait, ne doit peser que sur moi seul.

J'ai l'honneur d'être, etc.

BENJAMIN CONSTANT.

IINE LETTRE

A M. ODILLON-BARROT,

AVOCAT EN LA COUR DE CASSATION,

SUR LE PROCÈS

DE WILFRID REGNAULT,

CONDAMNÉ A MORT.

1

ME

IINE LETTRE

A M. ODILLON-BARROT,

Sur le Procès de WILFRID REGNAULT.

MONSIEUR,

Ma première lettre ne traitant que des formes sui vies dans le procès de Wilfrid Regnault, j'ai pu indiquer les signes manifestes de la prévention qui a dirigé la partie publique. J'ai pu relever l'inexactitude des renseignemens fournis par des hommes en place : j'ai pu affirmer que les jurés s'étaient laissé dominer par des préjugés résultant de ces renseignemens si déplorablement erronés. J'ai pu tout cela, Monsieur, pour justifier Regnault, et sans diriger sur d'autres aucune inculpation.

Forcé d'examiner maintenant le fond de cette horrible affaire, je voudrais m'imposer la même réserve. La tâche est difficile. J'aurais voulu qu'elle ne fût pas indispensable, et malgré des engagemens pris avec une sorte de solennité, qu'on pardonnera sans doute, puisqu'il s'agit de la vie d'un homme, j'aurais été heureux d'y renoncer. Car, si je ne puis démontrer que Regnault n'est pas coupable, sans renouveler. des soupçons dont il m'est douloureux d'être l'organe, mon mouvement n'est plus aussi complet, ma satisfaction n'est plus aussi pure. Il est bien différent de défendre ou d'accuser.

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