qu'une vifite Paftorale, non annoncée aupara. ,, vant, faite fans Secretaire & fans procès-verbal : toutes formalités requifes pour une vifite ,, juridique; dans laquelle d'ailleurs il n'a ,, point été queftion de ce qui fait la matiére du procès: les deux vifites de M. Pollet d'un autre côté n'ayant été faites, la premiére », que fur une commission où il n'eft pas

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dit

un mot ni de la Conftitution ni de fommations & de monitions à faire, & la feconde fur une autre commiffion qui fait mention à la vérité de la Conftitution, mais qui n'a pour objet que de faire fon rapport à M. l'Archevêque, & non de faire des monitions: toutes ces deux commiffions fignées de M. l'Archevêque feul, non contre-fignées d'un Secretaire, ni munies de fon Iceau: la deuxième en outre contredite dès le lendemain par un acte Capitulaire, ainfi qu'il eft rapporté plus haut. LeMémoire attaque enfuite l'Ordonnance par le fond, & en montre l'injuftice: Injustice de les accufer d'être contumaces & défobéiffantes aux Constitutions Apostoliques, puifqu'elles ont eu en 1669 témoignage de leur foumiffion de la bouche de M. de Péréfixe,' & que pour la nouvelle Constitution elles ont certificat de leur acceptation: Injustice de les taxer d'avoir mis une reftriction à leur fignature contre la défenfe des Papes. dans leurs Bulles, pufque la claufe fans déroger n'eft qu'une explication, ce qui n'eft ,, pas défendu par les Bulles: Injuftice de dire ,, que cette claufe eft illufoire, tendante à faire croire qu'il y a contradiction entre le Bref de Clément IX & la Constitution de Clément XI, parce qu'il a été auffi permis Tome III.

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,, aux Religieufes de faire mention de la paix de Clément IX, comme à Clément XI ,, de la rappeller expreffément dans fa Bulle; & fi elles l'ont mentionnée dans leur que " acte, ç'a été par l'intérêt perfonnel qu'elles ,, ont de fermer la bouche à leurs ennemis, ,, qui voudroient anéantir la paix de Clément ,, IX, ou interpréter fauffement la Bulle de ,, Clément XI, comme fi elle exigeoit quel,, que chofe de plus que Clément IX: Injustice enfin de leur demander un acte marqué & ju,, ridique de foumiffion, pendant qu'on ne le ,, demande à aucune Communauté, & que ,, la commiffion même du Sieur Pollet porte ,, qu'il n'exigera de P. R. que ce qu'on a exigé des autres Communautés, auxquelles ce,, pendant on n'a demandé aucun acte.

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Dans un autre écrit en forme d'obfervations fur la même Ordonnance, qui fut mis au jour peu de tems après, & qui eft imprimé auffi-bien que le Mémoire, on fait une autre remarque qui montre encore plus clairement, combien cette exaction d'un acte de foumiffion des Religieufes de P. R. en parti culier, les autorifoit à prendre leurs précautions contre toute furprife: C'est que leur foumiffion fous M. de Péréfixe étant encore exiftante dans le Greffe de l'Officialité de ,, Paris, M. le Cardinal pouvoit la confulter; ,, & comme il y auroit trouvé que M.de Péré

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fixe en fut content les Religieufes ne de,, voient plus lui être fufpectes, & il étoit contre toute équité de vouloir quelque chofe de plus: & que comme cependant on le faifoit, il étoit naturel aux Religieufes de ,, craindre quelque furprife. On conclut tant dans le Mémoire que dans les Obfervations,

,, que ce ne peut être fans une injustice ,, manifefte, que n'y ayant point de délit ,, conftant de la part des Religieufes, elles foient interdites des Sacremens, privées de ,, Voix active & paffive, dépouillées du droit d'élire une Abbeffe, réduites à n'avoir pour ,, Confeffeurs que deux hommes dont la partialité contre P. R. eft déclarée.

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Le 18 Février 1708 jour que les Religieufes faifoient l'Anniversaire de leur rétablissement par M. de Péréfixe dans l'ufage des Sacremens, elles priérent M. Chevrolat, l'un des deux Prêtres de faint Nicolas du Chardonnet, de dire une Meffe de la fainte Trinité en actions de graces de ce bienfait du Ciel. Il leur répondit qu'il n'en feroit rien; que pour elles elles feroient ce qu'elles voudroient. A Pâques les Religieufes préfentérent à l'Official de Lyon une Requête tendante à obtenir la Communion Pascale. La Primatie ne fervit pas mieux les Religieufes il n'y eut point de réponse. Après l'octave les deux Prêtres de faint Nicolas fe retirérent. Les Religieufes alors présentérent à M. l'Archevêque des Eccléfiaftiques de mérite pour remplacer ces deux Meffieurs. Mais il les refufa, difant qu'il falloit chercher quelque Prêtre Irlandois qui n'entendît point le François, de crainte qu'il ne fe gâtât avec elles. Il trouva bon cependant qu'elles priflent un Prêtre qui étoit Vicaire dans le Diocèse, nommé M. la Londe, à qui il donna les pouvoirs pour confeffer feulement les Converfes & les domeftiques, & leur adminiftrer les Sacremens. Cet Eccléfiaftique tint fidélement la condition de ne point adminiftrer les Religieufes de chœur, même à la mort; le Cardinal d'ailleurs étant demeuré inexorable envers deux

XII.

Deux Bulles

Religieufes qui moururent en ce tems-là, fa Sœur Marie Michel de fainte-Catherine le Vavaffeur, & la Sœur Anne de fainte-Reingarde Ferrier. Elles furent cependant adminiftrées en cachette par un Prêtre en habit Laïque.

Dans ce même tems les Religieufes appride Rome en rent qu'on follicitoit fortement à Rome une 1708 pour la Bulle de fuppreffion du titre de leur Abbaye & fuppreffion du de réunion de leurs biens à celle de Paris. Elles

Monaftére des écrivirent au Pape pour le fupplier de n'en

Champs.

point accorder fans les avoir entendues, pour des raifons qu'elles lui expoferoient, lorfque l'inftance qui étoit actuellement pendante à Lyon feroit jugée dans ce Tribunal, & portée enfuite à celui de Sa Sainteté. Elles eurent foin auffi de faire renouveller à la Daterie l'oppofition qu'elles y avoient déja formée. Le Pape répondit à leur Agent, qu'il leur feroit juftice. La réponse étoit équivoque. L'équivoque fur bientôt levée par une Bulle du 17 Mars 1708 adreffée à l'Official, par laquelle Sa Sainteté confentoit à la fuppreffion de la Maison de P.R. des Champs & à l'union de tous les biens à P. R. de Paris. Comme il fe trouva plufieurs chofes dans cette Bulle, qui ne plaifoient point à ceux qui l'avoient demandée, ils en follicitérent fortement une autre. Le Pape la refufa longtems, & l'accorda enfin quatre ou cinq mois après. C'étoit la même que la premiére, hors quelques changemens, & elle fut antidatée du même jour que la premiére. Voici les principaux articles qui furent changés. Dans la premiére le Pape dès l'entrée citoit tout au long la Bulle de Paul II. fur la grande attention & les précautions fingulieres que les Officiaux doivent apporter dans les

affaires où il s'agit d'aliéner les biens d'une Eglife, pour s'afsurer auparavant fi les causes alléguées dans la Supplique font exactement vraies, lefquelles il réduit à la cause unique d'une réelle utilité. Cela fentoit apparemment trop le fermon au goût des intéreffés dans l'affaire de P. R, & ils n'y trouvoient pas leur compte. Ainfi dans la feconde Bulle cette citation eft retranchée. Autre changement. La premiére ne parloit point d'héréfie Jansénien

ne,

de nid d'erreur & chofes femblables, qu'on trouve amplement articulées dans la feconde felon le défir des Promoteurs de l'affaire. Dans la premiére, le Pape fuppofoit que les Religieufes de P. R. des Champs demeureroient dans leur Maifon, où on leur fourniroit leur néceffaire leur vie durant. Comme le projet d'ici étoit leur difperfion & leur tranflation dans d'autres Couvens, la feconde Bulle s'en explique au gré des Solliciteurs. Au refte toutes les deux Bulles fourmillent de défauts; furtout à en juger par les principes que nous tenons en France. Qui ne feroit étonné par exemple d'entendre un Décret qui prononce, que les difpofitions qu'il renferme,, feront exécutées nonobftant toute oppofition, & ,, fous quelque prétexte que ce foit d'obreption, de fubreption, de défaut d'avoir cité ,, & entendu une des Parties, de décifion con,, traire foit des Papes prédéceffeurs, foit des Conciles particuliers, même de Conciles ,, généraux ?

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Les Religieufes ayant été informées de l'arrivée de la Bulle de la feconde édition, écrivi

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XIII.

Lettre des

rent au Pape, au Roi, au Nonce au Car- Religieufes au dinal de Noailles, & même au Cardinal d'E- Pape.

trées, le feul vivant des Prélats qui avoient