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En 1671. M. Doamplup, élevé à Bazas fous l'Evêque M. Litolfi-Maroni, puis Sacriftain à Maubuiffon fous la Mere des Anges, & enfuite à P. R. de Paris durant 24. ans. Il fe retira en 1670. à P. R. des Champs, 11 vécut à Paris & aux Champs en parfait Solitaire.

M. Félix Ler, Curé de Magni, qui fucréda à M. Rétard en 1663, & qui ne rougit point de recommander fouvent à fes Prônes les Religieufes de P. R. fes paroiffiennes, pendant les quatre années de leur Captivité.. Les Religieufes le firent apporter dans sa maladie au Monaftére, afin qu'il y fut mieux foigné.

En 1672. M. Giroût, Prêtre Chanoine de faint Nicolas du Louvre, qui par humilité. n'eft jamais monté à l'Autel, & qui s'étant démis de fon Bénéfice, a paffé sa vie, folitaire à P. R. des Champs, & Sacriftain des Religieufes.

En 1674. M. le Duc de Liancour qui ne furvécut que de fept femaines fon épouse ; je viens de rapporter la mort de l'un & de

l'autre.

M. Arnauld d'Andilli, dont j'ai aussi rapporté la mort plus haut.

M. le Cerf, Prêtre de l'Oratoire, Curé en différens endroits, Solitaire à P. R. à l'âge de 72. ans, mort âgé de 76. ans dans l'état de pénitent. Il s'étoit réduit à la Communion laïque, & a demandé en mourant à être en->› terré dans le Cimetiere des Domestiques, & enfeveli avec le plus mauvais drap de la maifon.

En 1675. le Frere Florent Guais, Novice de l'Abbaye de faint Ciran fous M. de Bars

cos; qui avoit fervi P. R. pendant vingt ans en qualité de Pourvoyeur. Il entra dans le Monaftére de faint Ciran dix-huit mois avant fa mort, & Y mourut Novice dans les exerci ces d'une auftére pénitence.

En 1676. M. Fournier, Chapelain perpétuel de la fainte Chapelle de Paris, ami & bienfaiteur de la Maison de P. R. qui y avoit demeuré étant Précepteur des enfans de M. Gédoin.

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Le Marquis de Sévigné, qui quitta le fervice & fe bâtit à la Maifon de Paris un logis pour y vivre pénitent & retiré. Il fe montra généreux ami de P. R. dans le tems de la de perfécution, & ne rougit point de paffer pour tel. A la paix de l'Eglife il vint à la Maifon des Champs pour y continuer fa pieufe retraite. Ce fut lui qui fit bâtir à neuf la plus grande partie du Cloître des Religieufes. Il eft mort âgé de 66. ans.

M. Van-Mol, Médecin de la Faculté de Montpellier, Solitaire à P. R. pendant quinze mois jufqu'à fa mort. Son renouvellement finit à fa mort, enforte que fa Communion en viatique fut fa premiére Communion de puis qu'il s'étoit mis en pénitence.

M. Varet, Prêtre, Grand-Vicaire de Sens fous M. de Gondrin. Il vifitoit fouvent la Maifon de P. R. qu'il chérifoit, & il y mourut d'une maladie qui lui furvint dans un féjour qu'il y fit. Il eft mort à 44. ans.

M. d'Epinoi, fils de Madame de St-Ange la Sœur Anne de fainte-Eugénie. Il fréquentoit P. R. & vivoit dans la retraite & dans les exercices de la pénitence. Il a fouhaité d'être porté & enterré à P. R.

En 1677. M. Gibron, Officier d'armée ¿

Solitaire tout jeune à P. R. où il faifoit la
cuifine des gens de la Ferme des Granges;
mort à 28. ans.

M. l'Evêque d'Alet, Pavillon,
Pavillon, ami de

P. R.

En 1678. M. de Barcos, neveu de M. de faint Ciran & fon fuccefleur dans fon Abbaye; après avoir été quelque-tems Directeur de P. R. & compagnon de combat de M. Arnauld, il alla fe renfermer dans fon Abbaye, & y établit une austére réforme. Il y eft mort.

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En 1679. M. de la Petitiere Militaire, retiré à P. R. où il avoit appris le metier de cordonnier, & l'a exercé jufqu'à fa mort. Je reprens la relation des morts des ReliMort de la gieufes depuis 1679. jufqu'à la fin.

XXXV.

Sœur fainte
Marcelline
Wallon.

En 1681, mourut à l'âge de trente ans la Sœur Elizabeth de fainte-Marcelline Wallon, niéce de M. de Beaupuis, dont il fera beaucoup parlé dans l'Hiftoire des Solitaires. Elle étoit fille d'une mere très-chrétienne, qui étoit toute occupée au fervice des pauvres, & qui donna une excellente éducation à fix filles qui furent toutes Religieufes. Quoique la Sœur Elizabeth eût apporté dans le Couvent une grande innocence de moeurs, elle eut cependant un fingulier attrait pour la pénitence. Les péchés qu'elle n'avoit pas commis l'effrayoient, & lui faifoient répandre des larmes comme fi elle en eût été coupable; parce qu'elle en fentoit en elle le principe par les mouvemens involontaires de la cupidité & de l'amour propre. Cet efprit de pénitence fe produifoit par des œuvres. Elle étoit laborieufe ; elle embraffoit ce qu'il y avoit de plus dur dans le travail & dans les aufterités de la vie Religieufe.

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Religieufe. En maladie comme en fanté c'étoit la même émulation pour la fouffrance. Dans une grande maladie qu'elle ent deux ans avant fa mort une Sœur l'ayant trouvée un jour le vifage tout couvert de mouches, luż témoigna qu'elle étoit bien fâchée qu'il n'y eût perfonne auprès d'elle pour les chaffer. Mais la malade lui répondit avec une grande » douceur, que lorfque le Fils de Dieu étoit » fur la Croix, perfonne ne penfoit à lui épargner ces petites incommodités. Dans ce même-tems on la faigna du pied, & commo elle vit qu'on vouloit éviter de prendre un endroit qui étoit douloureux à caufe des cicatrices des faignées anciennes, la même pensée

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lui fit dire que les bourreaux qui cruci» fiérent J.C. n'avoient point choifi l'endroit où »ils placeroient les cloux dont ils lui avoient percé les pieds.

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Ces petites réflexions lui échapoient fans doute, & partoient de la plénitude de fon cœur car fi elle y eut réfléchi elle auroit plutôt caché fes difpofitions qu'elle ne les auroit manifeftées. Après qu'elle fut guérie, elle retomba dans une autre maladie qui étoit celle du poulmon, accompagnée d'une fiévre très-mauvaife. Elle fentoit auffi bien que les autres que ce mal la conduiroit au tombeau. La joie qu'elle conçut de voir approcher la bienheureuse éternité, lui donna un courage admirable pour fupporter tranquillement fes langueurs: il fembloit même que cela donnoit une nouvelle vigueur à fon corps, dont les forces cependant diminuoient de jour en jour. Elle paffa ainfi dix mois dans le Noviciat, où on l'avoit mife pour lui procurer une plus grande retraite ; & elle y édifia Tome III.Ę

les jeunes Sœurs par fon filence, fa foumiffion, fon exactitude à tout, fon affiduité au travail des mains. Quinze jours avant fa mort, elle ne fut plus en état de fuivre le chœur & le réfectoire, & les autres exercices. Lorsqu'il fut queftion de recevoir les derniers Sacremens, elle fouhaita de les recevoir dans l'Eglife. Elle s'y traîna, & au retour elle entra a l'infirmerie, fe regardant comme n'ayant plus rien à faire qu'à mourir. Elle ne vécut que trois jours, qu'elle paffa dans une prière continuelle.

XXXVI. Sa plus jeune fœur qui étoit Converse à Mort de la P. R. la fuivit de près : elle mourut trois mois Darie Wallon après, dans le mois de Mars 1682. Elle fe

Sœur fainte

nommoit Françoife de fainte-Daric Wallon. Quoiqu'elle eût déja fes Sœurs aînées Religieufes au nombre de cinq, trois à P. R. & deux à Liefle, on ne put jamais la détourner de l'être auffi. Elle entra donc & prit l'habi de Novice de choeur: mais au bout de quelque tems elle demanda celui de SourConverse,& on ne put le lui refufer; tant elle le demanda avec inftance. Encore eut-elle quelqu'hefitation à ce fujet, craignant qu'étant Sour Converse, & travaillant avec plufieurs autres à la cuifine, on ne la mît au deffus de fes compagnes. Voilà jufqu'où alloit fon éloignement de toute élévation. Mais elle fe raffura par cette penfée, qu'elle avoit fi peu de talens › que jamais on ne la chargeroit d'aucune espéce de fupériorité. Elle vécut cinq ans dans l'emploi de Saur Converfe avec une humilité qui n'a pas beaucoup d'exemple. Elle étoit fi pénétrée de mépris pour elle-même, que lorsqu'elle étoit humiliée, ou furchargée de travail, elle Le mettoit en efprit audeffus de ce que les auters

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