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L'empressement avec lequel on a recherché dans leur nouveauté les Épitres et Évangiles du républicain, par Henriquez, ne permet pas passer sous silence; cet estimable auteur a donné une foule d'opuscules utiles à l'instruction publique.

On remarque dans quelques autres ouvrages adressés au jury, mais à un degré inférieur, des morceaux qui ne sont pas sans mérite; de ce nombre sont les Principes de morale, par le citoyen Maublac, professeur de philosophie; l'Homme moral, par le citoyen Birol; le Vieillard de Vichi.

Les amis des lettres et des moeurs attendent avec impatience les Élémens de morale, dont la composition a été confiée, par décret de la Convention, à l'illustre et sensible auteur de Paul et Virginie.

IX.

L'agriculture, les arts et le commerce sont les bases naturelles de la prospérité de la France; cependant ni l'économie rurale, ni les arts, ni le commerce ne sont entrés, jusqu'à présent, dans l'instruction publique.

La Convention nationale avoit senti qu'il étoit du devoir du gouvernement de rappeler l'opinion publique aux objets dont il est essentiel qu'elle

s'occupe; elle a vu que le plus sûr moyen de la fixer sur un objet de si haute importance étoit de le lui présenter comme devant former une partie de l'instruction de tous les citoyens.

Le spectacle d'une population nombreuse de cultivateurs, enchaînés d'âge en âge par une routine aveugle, incapable de faire faire un seul pas à l'art qu'ils professent, pour qui leur voisinage est un monde entier, dont le langage technique offre des différences multipliées à l'infini, l'a convaincue qu'il falloit éclairer les habitans des campagnes sur les véritables principes des différentes branches de l'art agricole; mais elle a considéré en même temps que l'exemple étant le moyen le plus efficace d'instruire le cultivateur, elle ne pouvoit attendre de révolution utile en agriculture qu'en multipliant des exemples à offrir aux cultivateurs.

C'est dans cette circonstance que nous devons connoître les bienfaits d'une révolution qui ramène les propriétaires au soin de leurs domaines, qui inspire à chaque citoyen français le vœu de devenir cultivateur. Les propriétaires sont aussi naturellement appelés à donner aux habitans des campagnes l'exemple de la bonne culture, et plus cette propriété sera médiocre, plus cet exemple sera utile, parce que leurs voisins connoissant leurs facultés, vivant avec eux, sachant

tous les détails de leur économie, en concluront que s'ils se sont déterminés à adopter une méthode de culture, c'est qu'il étoit de leur intérêt de l'adopter.

Mais cette classe de nouveaux cultivateurs, dont l'exemple peut être si précieux, connoîtelle les saines méthodes de l'agriculture? ceux même dont l'éducation a été soignée sont entièrement étrangers à la connoissance de l'économie rurale. Ils ont donc besoin d'être instruits.... Puiseront-ils cette instruction dans les campagnes qu'il s'agit de régénérer, et où ils ne pourroient recevoir des leçons que des préjugés et de la routine? Une théorie saine résultant d'une pratique reconnue doit les préparer à recevoir les leçons de l'expérience et de l'observation.

Un livre élémentaire rédigé dans ces vues est donc un des moyens que le législateur a dû employer pour accélérer les progrès de l'agriculture. Nous étions d'autant plus fondés à en faire usage, que ce système d'instruction a depuis longtemps un succès complet chez les nations voisines qui l'ont adopté. La Convention nationale a donc demandé un livre élémentaire pour l'agriculture. Qu'avoient à faire les concurrens pour remplir les vues de la Convention?

Ils devoient, ou réunir dans un ouvrage trèscourt les notions générales d'agriculture qui con

viennent au premier degré d'instruction, ou présenter dans un ouvrage plus étendu, et destiné à un âge plus avancé, les principes généraux de la culture, et les principes particuliers pour chacune des productions qu'il est intéressant de cultiver.

Dans le premier cas, il falloit que l'ouvrage ne contînt que des définitions courtes et claires des objets que les enfans ont tant d'intérêt à connoître, et qui frappent continuellement leurs regards sans exciter leur attention.

Dans le second cas, le livre élémentaire tracé sur le plan le plus méthodique, entièrement fondé sur les faits, ne devoit en contenir que l'énoncé et les principes qui en résultent naturellement et sans effort, ainsi que les fleurs naissent de leur tige.

Les ouvrages présentés ne remplissent aucune de ces conditions, et il importe que quelque citoyen éclairé répare bientôt cette lacune dans le système de l'instruction publique.

Les élémens d'agriculture lus aux écoles normales par le citoyen Dubois paroissent fixer les suffrages de tous les connoisseurs éclairés et impartiaux. Nous regrettons que cet ouvrage n'ait pas été présenté au jury des livres élémentaires : ous ne doutons pas qu'il ne l'eût accueilli avec mpressement.

X.

La dixième et dernière classe, appelée convenablement mélanges, est celle qui réunit toutes les sortes d'ouvrages qui, n'appartenant en particulier à aucune des classes précédentes, ne laissent pas d'être de quelque utilité pour l'instruction publique. Un grand nombre d'ouvrages ont été placés dans cette classe; mais presque tous ont été rejetés.

La Gymnastique des enfans convalescens, infirmes, foibles et délicats, contient de bonnes vues; c'est dommage que ce traité soit écrit avec prétention; n'introduisons point ce style dans les écoles primaires.

Le Portefeuille des enfans a réuni tous les suffrages. Costumes, animaux, géographie, histoire, l'auteur donne habilement et avec ordre à ses tendres élèves des notions de tout ce qui intéresse dans la nature et les arts; ce sera l'Encyclopédie de l'enfance. Vous devez récompenser et soutenir tant de travail et de si fortes dépenses.

Il est un art trop négligé parmi nous, et dont le citoyen Turquin a présenté la théorie : c'est celui de la natation. Son ouvrage, adressé au jury des livres élémentaires, est écrit avec candeur. Cet estimable citoyen mérite d'être puissamment

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