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du vaillant Hector ] Ces funérailles d'Hector finiffent le Poëme de l'Iliade, dont le fujet n'eft que la colere d'Achille, & les maux qu'elle caufe aux Grecs; ainfi ce Poëme a toutes fes parties; il a, comme Ariftote l'enfeigne dans fa Poétique, un commencement Un milieu & une fin. Le commencement, c'eft Achille, qui irrité contre Agamemnon pafie de la tranquillité à la colere; le milieu, ce font les effets de cette colere, & tous le maux qu'elle produit ; & la fin, c'est le retour d'Achille à la tranquillité par la mort d'Hector qui a tué Patrocle. Cette fin eft très-jufte, puifque la tranquillité, où rentre Achille, eft l'effet de la vengeance qui a précédé, & qu'après cette vengeance on n'attend plus rien de fa colere. Homere a donc parfaitement rempli fon fujet, & il eft impoffible d'imaginer une action plus fuivie, plus complette, & dont les parties foient liées plus naturellement & plus nécèflairement. Mais, dira-t-cu, Achille étant appaifé & ayant rendu le corps d'Hector à Priam, voilà l'action de l'Iliade finie; pourquoi Homere décrit-t-il donc les funérailles d'Hector, & pourquoi marque-t-il fi exactement l'obfervation de la treve? cela n'eft plus de fon fujet. Le R. P. le Boffu a admirablement répondu à cette objection dans le 17. chap. de fon 2. liv. où il fait voir la différence qu'il y a entre le dénouement, & l'achevement de l'action. Celuici eft proprement la fin de l'autre, & il y a des actions qui demandent néceflairement cette fin; telle eft l'action qui fait le fujet de l'Iliade. Il étoit de la derniere conféquence pour l'achevement de l'action, de perfuader aux lecteurs, que la colere d'Achille étoit entiérement appaifée. Ce héros, dans toute la fuite du Poëme, avoit paru fi fougueux fi déraisonnable, & fi injufte quelque grande & exacte qu'ait été la précaution du Poëte, l'on pouvoit néanmoins se défier d'une fi étrange humeur, tant que le corps de fon ennemi feroit en état de recevoir quelque infulte. On alloit rendre à ce corps des honneurs qui pouvoient faire craindre de fa part quelque emportement. Ainfi ce Poëte s'eft cru obligé de pouffer les funérailles & l'obfervation de la treve jufqu'à la fin, pour nous perfuader entiérement de la tranquillité & du repos de celui dont il avoit entrepris de chanter L'action & la colere.

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, que

Fin du Troisieme & dernier Tome de L'ILIADE,

CONCLUSION.

VOILÀ tout ce que j'ai pu faire pour l'intelligence de l'Iliade, mais comme pour expliquer les principales beautés de ce Poëme, j'ai été obligée de remonter à la fource des idées de ce grand Poëte, & de montrer la conformité qu'il a en beaucoup de chofes avec nos Livres faints, il a fallu citer beaucoup de paffages de l'Ecriture. Je déclare donc que dans tout ce que j'ai dit dans mes remarques, ou dans ma Préface, bien loin d'avoir voulu en aucune maniere déterminer le fens de ces textes facrés, ou faire aucune comparaifon de ces originaux qui méritent tous nos refpects, & qui doivent faire toute notre étude, avec ces copies, qui ne font dignes que de nous fervir d'amusement pour nous délaffer avec quelque utilité de nos occupations plus férieufes, je n'ai cherché qu'à faire fentir l'avantage inexprimable que ces vérités ont fur ces menfonges, & qu'à fortifier & à augmenter, s'il eft poffible, la vénération que nous devons avoir pour elles. Il m'a paru que rien n'étoit plus propre à ce deffein que de faire voir que la plupart de nos Livres faints font fort antérieurs à tout ce que le paganisme a de plus ancien & que les Païens ont été fi frappés des beautés qu'ils en ont connues quoiqu'ils ne les aient entrevues que comme à travers un nuage obfcur, qu'ils les ont copiées non-feulement dans leur philofophie & dans leur théologie, mais encore dans les fictions même de leur poéfie.

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337

TABLE

DES MATIERES

contenues dans l'ILIADE.

Les TOMES I. II. & III. font défignés par les lettres
A. B. C.; les PAGES par le premier chiffre, & les
NOTES par la lettre n. & par le chiffre qui la fuit.

A

BANTES; courage de ces peuples loué, A. 98. n. 78.
ABARBARÉE (la nymphe); remarque fur fon nom, A. 271.
11. 6.

ABIENS; quels peuples & pourquoi ainfi nommés, B. 119.

11. 4.

ACHAB, roi d'Ifraël, se plaignoit de ce que le prophete
Michée ne lui prophétifoit que des maux, A. 13. 11. 30.
Le même reproche fait à Calchas, ibid. Dieu lui envoie
l'efprit de menfonge pour le féduire, 59. 11. 2. Exemple
pareil dans Homere, ibid.

ACHELOüs; les fources de ce fleuve indiquées, C. 321.

71. 42.

ACHILLE, dans quelle vue il affemble les Grecs, A. 6. Son
caractere, 20. 11. 43. 21. n. 46.-23. n. 49. Il s'emporte
contre Agamemnon, 24. L'affront que lui fait Agamem
non, en lui enlevant Brifeïs, le jette dans une furieufe
colere, 34. Il pleure, ibid. n. 77. Il fe plaint à Thetis
35. Quelle eft la caufe de fes larmes, 36. n. 78. Son
tombeau, 317. n. 10. Il reçoit des ambaffadeurs, B. 22.
Il leur répond avec dureté, 31. Il a compaflion des Grecs,
140. Il accorde la demande de Patrocle, 327. O dres
qu'il lui donne, 328. Il est un héros vicieux, 320.11. 20,
Iliade, Tom. III,

P

Ses vices font cachés fous l'éclat d'une valeur extraor dinaire, ibid. Il harangue fes troupes, 335. Il fait des libations & des prieres à Jupiter, 337. Ses chevaux pleurent la mort de Patrocle, C. 29. Ses mœurs ne font pas bonnes moralement, 42. n. 56. Il fe défefpére luimême à la nouvelle de cette mort, 51. Quoique fans armes, il s'avance vers le foffé par l'ordre de Junon, 63. Il fe fait voir aux ennemis, & effet de cette vue, 64. La joie qu'il a en voyant les armes que fa mere lui apporte, 96. Il renonce à fa colere, 99. Sans attendre les préfens d'Agamemnon, il veut marcher au combat, 109. Il prend fes armes, 120. Plein de fureur, il marche à la tête de fes troupes, 123. Il a une longue converfation avec Enée. 136. Ils fe chargent, 141. Il alloit triompher de fon ennemi, mais Neptune le lui enleve, 146. De quelle maniere il fe dédommage de cette perte, 148. Il tue Polydore, 152. Il fe jette fur Hector, 153. Il est prêt de lui ôter la vie, ibid. Ce qui l'en empêche, ibid. Il fait un grand carnage des Troyens, ibid. & fuiv. II fépare les Troyens, 158. Il pourfuit ceux qui se jettent dans le fleuve Xanthe, 159. Il s'y jette après eux, & en fait un grand carnage, ibid. Il fait des prifonniers, 160. Il tue Lycaon, 161. Danger qu'il court, 170. Il s'adrefie à Jupiter, 172. Il furmonte la violence des vagues, 173. Il continue fes ravages, 186. La fable qu'il ne pouvoit être bleffé qu'au talon, n'étoit pas du tems d'Homere, 189. n. 45. Il poursuit Apollon, & donne par-là le tems aux Troyens d'entrer dans la ville, 191. Il s'emporte contre Apollon, 194. Il pourfuit Hector, zoz. Il refufe de traiter avec lui, 213. Il fe bat avec furie, 215. Il demeure vainqueur, 217. Indignes traitemens qu'il fait au corps d'Hector, 220. Ses regrets fur la mort de Patrocle , 229. L'ame de Patrocle lui apparoît, 233. Il coupe fes cheveux & les met fur fon ami. 239. Sacrifices qu'il fait, 240. Il termine fes funérailles par des jeux & des combats, 246. Autres indignes traitemens qu'il fait au corps d'Hector, 284. Thetis le difpose à rendre le corps d'Hector, 293. De quelle maniere il reçoit Priam , 312. Il lui rend le corps d'Hector, 319. Il confent à une treve, 325.

'Admirer; en quel fens on prenoit ce mot, B. 186. n. 41. ADRASTE; en quel fens il fut le premier roi de Sicyone, A. 101. n. 85.

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