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JABAJAHIS: hérétiques mahométans, qui nient la prescience de Dieu, et qui soutiennent qu'il gouverne le monde selon les occasions, sans avoir su de toute éternité ce qui devoit arriver; et qu'il en a acquis la connoissance, comme font les hommes, par l'usage et par l'expérience.

JABARIS ou GIABARIS : sectaires mahométans, qui, selon Ricaut, soutiennent que l'homme n'a aucun pouvoir, ni sur sa volonté, ni sur ses actions; mais qu'il est absolument conduit par un agent supérieur, et que Dieu, exerçant une puissance absolue sur ses créatures, les destine à être heureuses ou malheureuses, selon qu'il le trouve à propos. Quand il s'agit d'expliquer cette opinion, ils disent que l'homme est tellement forcé et nécessité à faire tout ce qu'il fait, que la liberté de faire bien ou de faire mal ne dépend pas de lui; mais que Dieu produit en lui ses actions, comme il fait, dans les créatures inanimées et dans les plantes, le principe de leur vie et de leur être. Cette doctrine de la prédestination est universellement reçue en Turquie et dans la plupart des pays maho

métans.

JAÇA. C'est sous ce nom que les habitans de l'île de Ceylan adorent le diable. On verra, dans le cours

de cet ouvrage, que cet être malfaisant, auquel on donne le nom de diable, reçoit les hommages de presque tous les peuples idolâtres; tandis que l'Etre suprême, dont ils ont tous une idée, reste toujours sans honneurs. Nous en avons déjà indiqué la raison. Les esprits foibles et grossiers sont moins frappés de l'espérance du bien que de la crainte du mal. Il y a des fêtes instituées en l'honneur du diable dans l'île de Ceylan. Les habitans lui bâtissent une cabane qu'ils décorent de feuillages et de guirlandes de fleurs. Pour meubler cette cabane, ils emploient plusieurs des ornemens qui sont dans les pagodes. Au milieu, ils dressent une table couverte de toutes sortes de mets; et, pendant que le diable est supposé manger, on lui donne un concert, dont le principal instrument est un tambour: on le réjouit par des chants et des danses. Après la fête, on distribue à la canaille les mets qui ont été offerts au diable.

JACCO pontife japonais, qui est comme le lieutenant du daïri. C'est à lui qu'on s'adresse pour obtenir les dispenses. Toutes les querelles qui s'élèvent sur la religion sont portées à son tribunal; et ses jugemens sont sans appel. Il examine les nouvelles sectes; et il n'y a que celles qui sont munies de son approbation qui puissent subsister dans l'Empire. En un mot, il exerce toute l'autorité, dont l'indolent daïri n'a que l'ombre.

JACOB. Voyez ISRAEL.

JACOBINS : surnom donné aux religieux de l'ordre de S.Dominique, parce qu'ils s'établirent à Paris, dans la rue S. Jacques. Voyez DOMINICAINS, et, au Supplé. ment, CONGREGATIONS RELIGIEuses.

JACOBITES: hérétiques répandus dans la Syrie, qui suivent la doctrine d'Eutychès et de Dioscore, et n'admettent en Jésus-Christ qu'une seule nature. Un fameux évêque de leur parti, nommé Jacques, qui

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florissoit dans le sixième siècle, leur a donné le nom de Jacobites. « Si l'on comprend sous le nom des Ja» cobites, dit le P. Richard Simon, tous les Monophysites du Levant (du grec póvos, seul, et qúois, na» ture), c'est-à-dire, ceux à qui l'on attribue l'hérésie » de ne reconnoître qu'une nature en Jésus-Christ, il » est certain que cette secte est fort étendue; car elle >> comprend les Arméniens, les Cophtes et les Abys» sins. Mais ceux qui s'appellent proprement Jaco» bites sont en très-petit nombre, et ils habitent prin»cipalement la Syrie et la Mésopotamie. Ils ne sont » tout au plus que quarante ou quarante-cinq mille » familles. Il y a de la division parmi eux touchant » la doctrine; car les uns sont latinisés, et les autres » demeurent toujours séparés de l'Eglise romaine. » Les Jacobites proprement dits sont distingués des autres Monophysites par certains usages et par quelques opinions particulières. Par exemple, avant de baptiser les enfans, ils ont coutume de leur imprimer le signe de la croix sur le bras, et même sur le visage. Ils sont ersuadés que les saints ne jouiront de la vue de Dieu qu'après le jugement dernier, et soutiennent que les anges sont composés de deux substances, le feu et la lumière.

JADDÈSES. C'est le nom que les insulaires de Ceylan donnent aux prêtres du troisième ordre, qui sont spécialement consacrés au culte des esprits ou génies. Les temples où ils exercent leurs fonctions ne sont proprement que des maisons bâties à leurs dépens, sur les murs desquelles ils font représenter des armes de toute espèce, telles que des épées, des hallebardes, des boucliers, avec diverses sortes de figures. Ces maisons se nomment jacco, ce qui signifie maison du diable. Le jaddèse, pour se préparer à célébrer la fête de son temple, ne fait pas d'autre cérémonie que de se raser la barbe avec soin.

JAGARNAT. Le dieu Vistnou est adoré sous ce nom par les Indiens, dans la ville de Jarganats, située dans le golfe de Bengale, où il a un temple superbe. « Il s'y fait tous les ans, dit le voyageur Ber» nier, une fête qui dure huit à neuf jours; et il s'y » trouve quelquefois plus de cent cinquante mille pé» lerins. On fait une superbe machine de bois, ornée » de toutes sortes de figures extraordinaires..... On la » pose sur quatorze ou seize roues, comme pourroient >> être celles des affuts de canon, que cinquante per» sonnes, plus ou moins, tirent et font rouler. Sur le » milieu est posé en évidence Jagarnat, richement » orné et paré, qu'on transporte d'un temple dans un >> autre. » Souvent des dévots, enflammés d'un saint zèle pour la gloire de Jagarnat, se jettent sous les roues du chariot, et s'y font écraser. Si l'on en croit le rapport du même Bernier, c'est une jeune fille encore parée de sa virginité, qui consulte l'oracle de Jagarnat. On la conduit au temple en triomphe, comme une épouse destinée à ce dieu: on la fait entrer dans le sanctuaire de Jagarnat; puis on la charge, en qualité d'épouse, de demander à son mari, au nom de tous les habitans du canton, si la récolte sera abondante, si le pays ne sera point désolé par quelque fléau, et autres choses qui intéressent le bien public. La jeune fille et le dieu restent seuls : du moins il n'y a qu'un prêtre pour servir d'interprète à Jagarnat, qui ne nuit pas, comme on peut croire, à la consom mation du mariage. Le lendemain on demande avec empressement à la nouvelle déesse quelles sont les réponses de son époux ; et on la conduit en procession à côté de Jagarnat.

JAGUES ou JAGAS. Voyez GIAGAS.

JAMIS. Ce mot en arabe signifie royal. C'est le nom que les Mahometans donnent aux mosquées bâties par les empereurs, qui leur ont assigné des revenus consi

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