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N 207

LE CHEVALIER NIGRA AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Paris le 8 juin 1866.

L'Empereur connaissant depuis quelques jours le projet de mouvement, ne m'ayant rien fait dire en contraire, vous êtes parfaitement en règle.

Décidez Bismarck à tirer l'épée, et, une fois la guerre éclatée, allez-y vivement comme si nous ignorions entièrement la démarche que l'Empereur fait à Vienne, pour nous assurer la Vénétie, en cas de victoire de l'Autriche sur la Prusse.

Signé NIGRA.

N 208

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 10 juin 1866.

Bismarck s'est montré extrêmement irrité contre le baron Manteuffel qui, au lieu d'agir énergiquement contre les Autrichiens en entrant dans le Holstein, s'est laissé enguirlander par le général Gablentz, et a laissé échapper cette occasion de conflit.

Comprenez-vous cela, m'a-t-il dit?...

Enfin, a-t-il ajouté, il y a encore la convocation des États qui peut probablement amener conflit.

Il faut encore attendre.

Signé: BARRAL

N° 209

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 10 juin 1866.

Dans une proclamation adressée hier à ses troupes à Olmütz, l'empereur d'Autriche dit qu'il attendra de pied ferme la première attaque.

Signé: BARRAL.

N° 210

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 10 juin 1866.

Voyage et proclamation de l'empereur d'Autriche à Olmütz sont

démentis.

Troupes autrichiennes ayant évacué Itzheoe; l'on doute fort que la convocation des États qui devait avoir lieu demain puisse faire surgir casus belli.

Situation devient de plus en plus embrouillée.
Dans tous les cas, nouveau temps d'arrêt.

Signé BARRAL.

No 211

LE CHEVALIER NIGRA AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Paris, le 11 juin 1866.

Le prince Napoléon a reçu le télégramme du Roi. Il a vu l'Empereur, qui lui a dit qu'il n'y a rien de nouveau de Berlin et de Vienne, et que l'Italie avait tout à gagner à attendre.

Le prince Napoléon télégraphiera à Sa Majesté.

Signé: NIGRA,

N° 212

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU CHEVALIER NIGRA, A PARIS

Florence, le 11 juin 1866.

Barral me mande que Bismarck est furieux contre Manteuffel, qui n'a pas su, en occupant le Holstein, provoquer un conflit.

Je ne vois pas trop comment Manteuffel pouvait tirer sur les Autrichiens qui se retiraient sans résistance. Quoi qu'il en soit, Barral signale un nouveau temps d'arrêt, disant que tout est plus embrouillé que jamais.

Le Roi ici me demande à chaque instant ce qu'en pense l'Empereur, et je crois qu'il a ce matin télégraphié au prince Napoléon.

D'un autre côté, je reçois de l'armée les plus vives instances pour que j'aille à mon poste.

N° 213

Signé: LA MARMORA.

LE COMTE DE LAUNAY AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Saint-Pétersbourg, le 11 juin 1866.

Les consuls demandent si le gouvernement du Roi, comme l'Autriche et la Prusse, fera déclaration que bâtiments ennemis seront respectés. Bruits de rapprochement entre Russie et Autriche, se rapportent à ce que Gortschakoff voulait faciliter à l'Autriche l'acceptation de la Conférence; mais ici l'on s'étonne du retard de la guerre inévitable.

Signé LAUNAY.

No 214

LE COMTE RATI AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

La séance est terminée maintenant.

Francfort, le 11 juin 1866.

L'Autriche, se basant sur l'article 19 de l'acte fédéral de Vienne, a positivement demandé la mobilisation des troupes fédérales (1).

On votera jeudi 14.

Le ministre de Prusse n'a rien répliqué.

L'Autriche se croit sûre du vote. L'article 19 abrége tout retard dans l'action militaire que l'on demande.

Signé: RATI.

N° 215

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 11 juin 1866.

Aujourd'hui, au moment où le commissaire autrichien se présentait à Itzheoe pour procéder à la réunion des États, il a trouvé l'autorité prussienne, qui lui a interdit l'accomplissement de sa mission.

Le commissaire autrichien a simplement protesté, et, comme il ne s'est produit aucun acte de violence, et que d'autre part les Autrichiens se sont mis immédiatement à évacuer Altona, abandonnant ainsi tout le Holstein à la Prusse, le casus belli se trouve de ce côté complétement écarté.

L'Autriche fait aujourd'hui même à la Diète proposition de mobiliser les contingents fédéraux.

Le ministre de Prusse a reçu ordre de garder une attitude passive. L'Autriche qui est décidée à tout supporter, plutôt que d'attaquer la première, veut à tout prix que la guerre prenne un caractère fédéral.

La question étant résolue en ce sens, l'on croit que, devenue mandataire de la Diète, l'Autriche prendra alors l'initiative des hostilités. Le vote, dit-on, est remis à jeudi prochain. L'on m'assure que le général Türr est ici.

Signé: BARRAL.

(1) Voir la motion de l'Autriche (Archives, 1866, t. III, p, 70).

N° 216

LE CHEVALIER NIGRA AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Paris, le 11 juin 1866.

Je verrai l'Empereur, et je vous télégraphierai ensuite.

Je le crois aussi perplexe que vous, en présence des atermoiements de la Prusse.

Signé: NIGRA.

N 217

LE CHEVALIER NIGRA AU Général de lA MARMORA

Paris, le 12 juin 1866

Aujourd'hui, Rouher doit faire au Corps législatif une déclaration plus accentuée que la précédente dans le sens de la neutralité de la France: ce qui ferait prévoir que la réponse de l'Autriche aux propositions portées à Vienne par Gramont n'est pas défavorable.

Mais cette réponse quelle qu'elle soit ne doit pas changer votre programme, qui doit être de pousser la Prusse à tirer l'épée et de la suivre aussitôt.

Signé : NIGRA.

N° 218

LE CHEVALIER NIGRA AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Paris, le 12 juin 1866.

Lettre de l'Empereur (1) lue aujourd'hui au Corps législatif est expli

cite pour la cession de la Vénétie.

Elle est très-favorable pour nous.

1) Voir Archives, 1867, tome 1, p. 193.

Signé: NIGRA.

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