Images de page
PDF
ePub

Quant aux armements prussiens, au sujet desquels on fait tant de bruit, ils ne dépassent pas les limites que j'ai rapportées à Votre Excellence, c'est-à-dire peu considérables, 8 ou 10,000 chevaux d'artillerie, voilà l'essentiel; puis 10 ou 15,000 hommes d'augmentation totale sur l'infanterie, répartis en six divisions.

Le comte de Barral me communique un télégramme de Votre Excellence, dans lequel elle me permet de m'éloigner de Berlin. Je la remercie, puisque.

Du reste, avec le désarmement imminent, il n'y a plus d'intérêts, etc.

Signé GOVONE.

No 79

LE MARQUIS D'AZEGLIO AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Londres, le 20 avril 1866.

Lord Russell m'écrit un mot, pour m'informer que, bien qu'il n'ait pas cru à propos de proposer à la Reine d'autoriser une dépêche officielle, pour que l'ambassadeur d'Angleterre propose au gouvernement autrichien que la cession de la Vénétie en de certaines éventualités soit adoptée en principe; pourtant lord Clarendon a donné pour instruction à l'ambassadeur d'Angleterre à Vienne de faire des efforts en voie privée et confidentielle dans ce but, et lord Russell a adressé ici au comte Apponyi une longue lettre dans le même sens, rédigée en langage amical.

Lord Russell désire que je vous informe de la manière dont lui et lord Clarendon envisagent la question et des démarches qu'ils ont faites

en ce sens.

Signé: D'AZEGLIO.

N° 80

LE COMTE DE BISMARCK AU BARON DE WERTHER A VIENNE

Extrait (1)

Berlin, le 21 avril 1866.

A ce point de vue, j'autorise Votre Excellence, au nom du Roi, à déclarer à M. le ministre des affaires étrangères de l'Empereur que le gouvernement royal accepte avec satisfaction la proposition contenue dans la dépêche du comte Mensdorff, du 18 avril. En conséquence, dès que le gouvernement royal aurait été authentiquement informé que S. M. l'Empereur a donné contre ordre pour les dislocations qui ont eu lieu, et prescrit que les mesures qui s'y rapportent ne soient pas mises à exécution, Sa Majesté ordonnera de suite la réduction des corps de troupes dont les effectifs ont été augmentés, à partir du 27 du mois dernier. Cet ordre, conformément aux instructions du Roi, sera exécuté dans la proportion et dans les délais où l'on reviendra sur les préparatifs correspondants de l'armée autrichienne. En ce qui concerne ces délais, le gouvernement royal attend des communications plus étendues du cabinet impérial. pour pouvoir suivre pas à pas les désarmements de l'Autriche.

N° 81

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Berlin, le 23 avril 1866.

Le ministre d'Autriche a dit hier à l'ambassadeur de France, qu'en présence des concentrations de troupes italiennes à Bologne et à Plaisance, l'Autriche ne pouvait pas rester sans prendre quelques mesures de précaution.

(1) Voir le texte entier, Archives, 1866, t. II, p. 391.

Signé BARRAL.

ARCH. DIPL. 1873. — IV,

81

N° 82

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU COMTE DE BARRAL, A BERLIN

Télégramme.

Florence, le 23 avril 1866.

Vous pouvez déclarer de la manière la plus formelle qu'il n'y a pas eu la moindre concentration de troupes, ni à Plaisance, ni à Bologne, ni nulle part, malgré que l'Autriche ait depuis le 17 appelé sous les armes les contingents.

Signé LA MARmora.

N° 83

LE COMTE DE LAUNAY AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Saint-Pétersbourg, le 2 avril 1866.

Comte Stackelberg télégraphie qu'on a reçu à Vienne des nouvelles inquiétantes de l'Italie, exigeant de renforcer les mesures défensives pour la Vénétie.

On espère ici (Saint-Pétersbourg) que ces mesures n'entraveront pas l'œuvre de pacification entre la Prusse et l'Autriche.

Signé LAUNAY.

N° 84

LE MARQUIS CENTURIONI AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Monaco, le 25 avril 1866.

Von der Pfordten vient de me montrer télégraphe de son ministre près la cour de Vienne, qui l'informe Autriche avoir suspendu ordre désarmement convenu pour aujourd'hui, à cause de rassemblement troupes à Bologne.

[ocr errors][merged small]

No 85

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU COMTE DE BARRAL A BERLIN

Florence, le 26 avril 1866.

On doit savoir à Berlin que depuis quatre jours l'Autriche rappelle toutes ses réserves et se met en Vénétie sur pied complet de guerre au lieu de commencer à désarmer le 25.

Le prétexte qu'on allègue à Vienne que l'Italie a rappelé des réserves et concentré des troupes à Plaisance et Bologne est inqualifiable. Voyez ce que le gouvernement prussien pense de tout ceci et ce qu'il compte faire.

Signé LA MARMORA.

NS 86

LE CHEVALIER NIGRA AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Paris, le 23 avril 1866.

Je vous envoie le courrier arrivé de Berlin. Je vois, d'après les dépêches de Barral, que les nouvelles d'Allemagne ont décidément un caractère pacifique. J'aurais cru que cette fois encore le comte de Bismarck aurait rejeté les propositions autrichiennes. Mais les hésitations...

Ce sera donc un nouveau mois à passer pour nous, plein d'incertitudes.

Du reste, il ne faut pas se dissimuler que, dans ce moment, la Prusse est très-impopulaire en France. Le comte Walewski m'a dit hier qu'il craignait des discussions très-violentes au Corps législatif... Les hommes d'affaires, les banquiers, les commerçants, les spéculateurs de tout genre sont très-hostiles à la guerre...

Il en résulte que le gouvernement français se confirme toujours plus dans l'attitude de neutralité et de liberté d'action qu'il a prise. · Signé NIGRA.

C

N° 87

LE CHEVALIER NIGRA AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Paris, le 24 avril 1866.

Je n'ai pu voir Empereur. J'ai vu Drouyn de Lhuys et je lui ai communiqué votre dernier télégramme sur les armements de l'Autriche. M. Drouyn de Lhuys en parlera demain à l'Empereur.

Mon opinion et celle de Drouyn de Lhuys sont que nous ne devons pas armer, que nous devons nous borner à faire constater armements de l'Autriche.

Il est d'une très-grande importance qu'il soit bien constaté que l'Autriche appelle, tandis que nous restons tranquilles.

Si l'Autriche prend l'initiative, nous pouvons compter sur la France et sur l'opinion publique.

Plût à Dieu que l'Autriche nous attaque; mais nous ne pouvons pas l'espérer.

Je crois plutôt que l'Autriche veut jouer avec nous la même comédie qu'elle vient de jouer habilement à Berlin. Elle veut nous forcer à désarmer et à déclarer nos intentions pacifiques, en se montrant prête à en faire autant et même avant nous.

[blocks in formation]

L'Empereur m'a fait dire par Drouyn de Lhuys que son avis que le gouvernement italien doit se borner à constater dans une dépêche circulaire d'une manière formelle, mais sans emphase, que l'Autriche a armé dans la Vénétie, tandis que nous n'avons pas ariné.

Cette dépêche devrait indiquer les faits d'une manière précise et

« PrécédentContinuer »