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n° 2, et on amorce l'hameçon avec un gros ver de terre. Il est bon d'observer ici que cette espèce de vers est la seule amorce qui convienne pour la pêche des tanches à la ligne: On choisit une eau dormante; et, après en avoir mesuré la profondeur, si on la trouve de quatre pieds, on laisse entre l'hameçon et le bouchon une distance de douze pieds, afin de pouvoir jeter le plomb un peu loin, et que l'hameçon aille bien au fond. Lorsqu'on a jeté le plomb, on ne s'occupe plus que d'examiner le bouchon': au moindre mouvement qu'on lui voit faire, on laisse filer trois ou quatre pieds de ligne, et si le bouchon est toujours entraîné, on est sûr que le poisson tient, avec sa bouche, le ver et l'hameçon ; c'est alors qu'on peut piquer en toute assu

rance.

A cette pêche on change souvent de place, parce qu'aucun appât n'attirant le poisson dans le même endroit, il faut nécessairement en changer, jusqu'à ce que l'on en trouve un où il y en ait.

On prend les tanches avec les verveux et les, louves ou tambours, en ayant soin de les garnir en dedans des intestins d'un liévre ou d'un lapin, seul appât capable d'attirer ce

poisson. On en pêche encore avec la senne et le tramail, et peu avec l'épervier: car dès que la tanche entend le moindre bruit, elle s'enfonce dans la vase, et l'épervier passe dessus sans l'atteindre.

LE VÉRON.

(Cyprinus Phoxinus.) Pl. 21, fig. 3, p. 214.

Ce petit poisson est aisé à distinguer par les dix rayons qui soutiennent les nageoires dorsale, anale et ventrale. Son corps est allongé, rond et couvert de petites écailles, et d'une matière visqueuse très-abondante. Sa queue est marquée d'une tache brune; sa tête est cuneiforme, ses mâchoires sont égales et bordées de rouge; sa ligné latérale est droite. Ses couleurs sont diversifiées par raies ou par taches. Sa tête est d'un vert foncé chez les uns on voit un mélange de bleu, de jaune et de noir; chez d'autres, de rouge, de blanc et de bleu; chez la plupart on voit des raies bleues allant du dos à la ligne latérale. Les nageoires sont bleuâtres et tachées de rouge.

On le trouve dans les rivières et ruisseaux de l'Europe. Il se plaît sur les fonds sablonneux et dans les eaux vives et courantes, et vient souvent à la surface et sur les bords de

l'eau les eaux dormantes et marécageuses lui sont mortelles; il meurt aussitôt qu'on le sort de l'eau. Il fraye en juin, et multiplie beaucoup malgré les nombreux ennemis qu'il a. Sa longueur n'excède jamais trois pouces. Les végétaux qu'il trouve dans l'eau sont sa principale nourriture.

On ne le mange que frit, comme le goujon, pour lequel il est presque toujours vendu.

On le pêche avec la ligne à ablettes, de la même mauière que cette dernière espèce (V. l'article Able), et on le prend avec l'épervier et le carrelet pêle-mêle avec les autres petits poissons.

DE LA VANDOISE.

(Cyprinus Leuciscus.) Pl. 21, fig. 7, p. 214.

.. Poisson du genre cyprin, distingué par onze rayons à la nageoire anale et dix à la dorsale. Il a le corps allongé, la tête petite, les écailles de moyenne grandeur, la nageoire de la queue fourchue. Il a le dos brun et le ventre blanc. Sa ligne latérale est courbée vers le bas. Il a rarement un pied de longueur. On le trouve dans les eaux pures et courantes de la partie méridionale de l'Europe. Il vit de cou

sins et de vers. Il fraye en juin : il dépose son frai sur les herbages. Il multiplie beaucoup, malgré les nombreux ennemis qui l'environnent, et desquels il ne peut se garantir que par la rapidité avec laquelle il nage, ce qui lui a fait donner le surnom de dard. Sa chair est légère et de facile digestion, mais extrêmement abondante en arêtes.

Pêche de la Vandoise.

On pêche la vandoise avec la ligne que j'ai décrite sous le nom de ligne à gardons, première partie, p. 10, en remplaçant les hameçons par ceux no 6. On cherche la vandoise sur les fonds de gravier et dans une profondeur d'eau de trois ou quatre pieds, et où elle soit vive et rapide. On amorce l'hameçon avec des vers de terre ou des vers de viande. On la pêche particulièrement avec un insecte que les pêcheurs nomment porte-bois : on trouve cet insecte sur l'eau des petits ruisseaux qui aboutissent à une rivière; il est enfermé dans une coque en forme de tuyau de plume, dont on le retire par la tête, si l'on veut l'avoir entier et propre à cet usage. En pêchant pendant le mois de juillet, époque où les vandoises venant de frayer sont affamées, si on

amorce l'hameçon avec cet insecte, on en prend aisément. On ne pratique cette pêche que le matin, et sans mettre de plomb à la ligne; aussitôt que le soleil paraît, il faut y renoncer. Il est bon d'observer que la vandoise étant très - adroite pour emporter les amorces, il faut être subtil pour la piquer: du reste, on l'attire avec toutes espèces d'amorces, parce qu'elle mange de tout, et la trouvant assez communément partout, il est rare de n'en point prendre de quelque manière que l'on pêche.

On la prend pêle-mêle avec les gardons et autres, dans tous les filets connus.

DU GARDON, ROSSE, ou CYPRIN ROSE.

(Cyprinus Rutilus.) Pl. 20, fig. 4, p. 188.

Ce poisson, du genre cyprin, est remarquable par ses nageoires rouges, douze rayons à la nageoire anale, et treize à la dorsale. Il tien le milien entre les carpes et les brêmes. Sa longueur commune est de dix pouces, rarement d'un pied. Il pèse d'une livre à une livre et demie. Ses écailles sont larges, son dos est rond et d'un noir verdâtre, son ventre blanc argenté, et toutes ses nageoires rouges;

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