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venant de la brême et du rotengle; il assure aussi que lorsque les pêcheurs en prennent une, ils la rejettent à l'eau, afin que les brêmes qui la suivent se rassemblent, et qu'ils en fassent une moisson plus abondante..

Les pêcheurs de Seine donnent aux jeunes brêmes le nom d'henriots, et aux moyennes celui de bremottes.

Lorsque la brême est bien nourrie, elle croît aussi vite que la carpe. Sa chair est blanche et de bon goût; ce qui arrive néanmoins suivant les lieux qu'elle habite: car elle a quelquefois un goût très-désagréable, lorsqu'on la pêche dans les étangs vaseux. On peut la transporter facilement, surtout pendant l'hiver; on peut même en peupler un étang, en empilant dans un seau d'eau des herbes sur lesquelles les femelles ont déposé leurs œufs.

Pêche de la Brême..

On ne fait pas de pêche particulière pour la brême; on la prend pêle-mêle avec les gardons, en amorçant comme pour ces derniers, et avec des jeux et des lignes dormantes. La pêche à la ligne commence en juin et finit en

septembre; mais c'est en juillet et août qu'elle est le plus abondante.

On pêche la brême avec la senne, l'épervier et les nasses; on amorce, le soir, avec du son ou du blé bien cuit, et l'on vient jeter l'épervier, le matin, à l'endroit amorcé; on est presque toujours sûr d'en prendre, mais avec d'autres poissons, tels que les gardons.. Ce poisson redoute singulièrement le bruit; Il se précipite au fond dès qu'il entend la moindre chose. Block assure, qu'en Suède, on a remarqué que le son d'une cloche suffisait pour faire déserter des bândes de brêmes; aussi dans les villages situés sur le bord des lacs, et dont les habitans sont en partie pêcheurs, on s'abstient de sonner les cloches pendant le temps du frai, même les jours de fête ; et quand on les pêche à la senne, on les fait fuir vers ce filet en battant du tambour,

On assure que, dans l'hiver, en faisant un trou à la glace, elles y viennent respirer en si grande quantité, que l'on peut chaque fois en prendre, avec une trouble, autant qu'un homme peut en soulever.

DU BROCHET.

(Esox Lucius.) Pl. 22, fig. 5.

Le brochet porte différens noms, suivant son âge on appelle brochetons, lancerons ou lançons, les plus petits; les moyens, brochets ou poignards, et les gros, brochets-carreaux; dans quelques provinces, on l'appelle encore poisson-loup, à cause de sa voracité et du ravage qu'il fait dans les eaux qu'il habite.

Ce poisson est du genre ésoce. On compte vingt rayons à la nageoire dorsale, et dix-sept à l'anale : ces nageoires sont brunes, et marquées de taches noires; les pectorales et ventrales ont une teinte rougeâtre; la queue est fourchue, et arrondie à ses angles.

Sa tête est grosse, aplatie antérieurement, et comprimée postérieurement sur les côtés. La bouche est très-large, et s'étend presque jusqu'aux yeux. La mâchoire inférieure dépasse la supérieure : la première est garnie par devant de dents fortes et petites, et par derrière de dents alternativement fixes et mobiles; la seconde n'a des dents que devant, ét elles sont très-petites : le palais et la langue en sont également garnis, et on en a compté

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