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ligne sur la surface de l'eau, ou de maintenir l'hameçon à la distance du fond qui est nécessaire à la pêche que l'on fait. Il convient seulement d'observer que, plus on met de plomb à la ligne, ce qui est toujours proportionné à la force du courant, plus il faut que le bouchon soit grand. Ainsi une flotte porte peu de plomb, et le bouchon, fig. 2, en porte le double de la flotte: ceux représentés par les fig. 3 et 4 en portent aussi davantage. En conséquence on se règle, pour le choix de la flotte ou des bouchons, sur la pesanteur du plomb, de façon que, la ligne étant dans l'eau, on aperçoive toujours l'extrémité supérieure de ces corps légers; car c'est d'après les mouvemens que l'on y remarque, que l'on sait que les poissons attaquent l'amorce dont l'hameçon est garni, et que l'on juge du moment favorable pour les piquer. D'ailleurs on vient de voir, dans l'article des lignes, que j'ai indiqué à chacune la flotte ou le bouchon qui lui est convenable.

Des Plioirs.

Le plioir, fig. 5, pl. 4, p. 20, est une moitié d'un morceau de roseau de trois à quatre pouces, échancrée à ses deux extrémités

pour recevoir les lignes, ficelles ou rallonges dont on peut faire usage; ce qui suppose autant de plioirs que l'on a de lignes à rouler dessus. Pour rouler une ligne sur un plioir, on commence par placer l'hameçon, de manière que la branche la plus courte, où est le dard, soit logée dans la cavité que forme le plioir, à sa face concave; on place ensuite la ligne dans la longueur du plioir, en l'engageant alternativement dans l'une et l'autre coche.

Les deux coches que l'on remarque aux parties latérales du plioir, servent à y engager l'extrémité de la ligne, pour qu'elle ne se déroule pas.

On fait encore des plioirs avec une petite planche longue, mince et étroite, aux extrémités de laquelle on pratique également deux échancrures pour loger les lignes.

Quant aux autres ustensiles dont j'ai parlé, j'en ai dit assez pour que l'on en connaisse l'usage. J'indiquerai cependant encore celui des fig. 6 et 7 de la pl. 3, p. 10: ces figures représentent deux mérillons, qui font l'effet d'un tourniquet, et que l'on place aux lignes dormantes à anguilles. On forme ces lignes de deux parties qui se trouvent réu

nies par un de ces mérillons, de façon que si une anguille se prend à l'hameçon, elle fait inutilement des tours et détours, le mérillon tournant, en suivant les mouvemens du poisson, empêche la ligne de se tordre et de se

rompre.

Il me suffit d'ajouter maintenant que, lorsqu'on va à la pêche, on doit être muni de tous les instrumens que j'ai décrits, et en avoir de rechange, afin de pouvoir parer de suite aux accidens.

La trousse, destinée à recevoir les différens ustensiles, doit être en cuir, pour que les hameçons ne s'y accrochent pas.

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Des Appâts naturels et artificiels, et de la manière d'amorcer les Hameçons.

Des Appâts naturels.

La voracité naturelle aux poissons les porte à attaquer goulument tous les objets qui se présentent à eux. Cette remarque a fait sentir l'avantage de les attirer dans un lieu, en y

jetant un appât qui leur convienne, et d'y pêcher ensuite avec des hameçons garnis d'une amorce qui, avalée par un de ces animaux aquatiques, servît en même temps à introduire dans sa bouche la pointe de fer qui doit le retenir. Mais tous les appâts ne sont pas indistinctement bons pour les mêmes poissons; les temps et les lieux où l'on pèche influent également sur le choix des amorces: c'est ce que je me propose de traiter dans ce chapitre d'une manière générale, renvoyant toujours, pour les détails, à la troisième partie.

En général, les vers de toute espèce sont les meilleurs appâts, particulièrement ceux qui se forment dans la viande corrompue, et qui résultent des œufs qu'y déposent les mouches bleues de la viande, que nous nommerons vers de viande, et que l'on connaît vulgairement sous le nom d'asticots; et ceux de terre, de l'espèce des lombrics, appelés achées, et quelquefois aiches, dont les pêcheurs ont fait le mot aicher qui signifie, pour eux,

amorcer.

Pour se procurer les vers de terre, on les cherche dans les jardins, sous les pots à fleurs, où il y a de l'humidité; ou bien, on se transporte dans un pré un peu frais, et, ayant en

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foncé un piquet en terre, on le tourne dans le trou de manière à faire décrire un cercle au bout que l'on tient dans la main; la pression que ce mouvement occasione à l'entour fait sortir les vers: on en obtient de même en foulant fortement la terre avec les pieds, ou en la frappant avec une batte.

On en ramasse encore une bonne quantité en répandant aux endroits où des petits trous indiquent leur présence, de l'eau salée, ou une forte décoction de feuilles de noyer. Comme, pendant la nuit, ils quittent leurs trous pour venir à la surface de la terre, on peut les ramasser, en s'éclairant avec une lanterne: on en trouve davantage après une petite pluie.

Dans toutes les voieries on se procure toujours abondamment des vers de viande. Mais si l'on veut en faire naître, on prend du foie de quelque quadrupède, que l'on suspend à un bâton en croix, au-dessus d'un pot ou d'un baril à demi rempli d'argile sèche : à mesure que les larves des mouches prennent de l'accroissement, elles tombent sur la terre; il s'en produit ainsi une grande quantité en trèspeu de temps.

De quelque espèce de vers dont on se serve

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