têtard a la forme ovoïde, terminé par une queue comprimée latéralement ; il a la bouche sous la poitrine, ce qui l'oblige, pour respirer ou pour prendre de la nourriture, à se retourner sur le dos. Le têtard reste deux ou trois mois dans cet état, en montrant d'intervalles en intervalles quelques-unes de ses parties mieux formées; et après ce temps, la peau qui l'enveloppe se déchire sur le dos, et il devient grenouille, mais conservant une queue qui diminue peu-à-peu, et finit par disparaître entièrement.

Le têtard se nourrit des plus petits insectes aquatiques et du mucus végétal, en dissolution dans les eaux où il se trouve.

Malgré les nombreux agens destructeurs qui font périr une immense quantité de grenouilles,soit à l'état de têtard, soit à celui d'animal parfait, cette espèce d'animaux multiplie considérablement et peut vivre un grand nombre d'années. Leur moyen de conservation est la faculté dont ils sont doués de pouvoir vivre à l'air et dans l'eau, et pour se défendre ils lancent par l'anus une eau âcre, arme bien faible à opposer à leurs ennemis.

Parmi les différentes espèces de grenouilles,

deux seulement méritent notre attention comme pêcheurs.

LA GRENOUILLE COMMUNE, Rana esculenta: elle est verte, tachetée de brun et rayée longitudinalement de trois lignes jaunâtres, le dessous est blanc marbré de brun. Sa longueur est de deux pouces noncompris les pates postérieures. Elle habite toutes les eaux stagnantes et marécageuses des bords desquelles elle s'éloigne rarement; on la voit sauter à l'eau dès que approche des mares et étangs. C'est cette espèce que l'on mange le plus communément dans les pays plats; abondant en eaux;

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Et LA GRENOUILLE ROUSSE, Rana temporaria: elle est jaunâtre, elle a une grande tache noire entre les yeux; les pates de devant sont brunes et quelques points de cette couleur sont semés sur le corps, le dessous est blane taché de hrun. On la trouvé dans les pays boisés et montagneux; elle vit pendant tout l'été hors de l'eau parmi les buissons et les plantes. Elle ne coasse pas comme la précédente, et pour cette raison, on la nomme la muette. Elle fait néanmoins entendre un petit grognement lorsqu'elle est en accouplement, et un cri aigu lorsque l'on la touche. La liqueur qu'elle lance alors par l'anus, est plus âcre et plus abondante

que celle de la précédente. Aux approches de l'hiver, elle se retire dans les fontaines et les étangs dont l'eau est pure: elle n'approche des mares que lorsqu'elle ne trouve point d'autres eaux. Elle ne s'enfonce point dans la vase et reste au fond de l'eau. C'est cette espèce que l'on mange particulièrement dans le centre de la France.

Pêche des Grenouilles.

Les grenouilles offrant un mets délicat et sain, sont assez recherchées, surtout en France où l'on ne mange que les pates postérieures qui sont en effet les parties les plus délicates et les plus charnues.

C'est principalement en automne qu'elles sont plus grasses et plus estimées; cependant on en pêche davantage dans le printemps.

On les prend à la ligne parce qu'elles sont très-voraces et on peut employer, pour amorcer l'hameçon, des vers, des mouches, des papillons, des scarabées, des hannetons, des entrailles de grenouille et, même un morceau de drap rouge. Cette pêche doit se faire en silence.

On les pêche encore avec une trouble ; et pour les attirer dans l'endroit où l'on veut pê

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cher,on en met une vivante dans un verre que l'on charge d'une pierre assez lourde pour l'empêcher d'en sortir: on dépose le verre sur le bord d'un étang. Les grenouilles attirées par les coassemens de la captive, accourent en foule et on en fait une récolte abondante.

On les pêche encore la nuit aux flambeaux; on choisit une nuit obscure et on entre dans l'eau pendant que d'autres pêcheurs, armés d'une torche de paille enflamméc, attirent les grenouilles qui sortent de leurs trous pour venir à l'éclat de la lumière: on les prend alors à la main, car elles ne cherchent pas à s'enfuir.

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Pour prendre la grenouille commune en automne, on se sert d'un rateau que l'on traîne sur le fond vaseux des mares, étangs ou ruisreaux marécageux et en tirant à soi on amène la vase et les grenouilles. ·

- Pendant l'hiver, on prend la grenouille rousse sous la glace à laquelle on fait des trous. Comme elle est à demi-engourdie par le froid, on la prend à la main, ce qui est d'autant plus facile que l'eau dans laquelle elle se retire est ordinairement limpide et qu'on la voit au fond se mouvant lentement.

CHAPITRE III.

Aperçu sommaire des saisons les plus favorables à la Pêche, et des lieux où chaque espèce de poissons abonde plus particulièrement.

Nous avons suffisamment expliqué ce qui concerne la composition des différens ustensiles de pêche, tant pour celle à la ligne que pour celle aux filets; nous avons aussi indiqué assez en détail les diverses sortes de pêches avec les lignes et les diverses manières de faire usage des filets; en traitant des poissons que l'on pêche en eau douce, nous avons également présenté les moyens employés pour les prendre; nous allons indiquer maintenant en général les pêches que l'on pratique dans chaque saison, les poissons que l'on prend aux différentes époques, les lieux où on les trouve en plus grande abondance, et enfin les temps les plus convenables à la pêche..!

Le temps le plus favorable à la pêche à la ligne est la belle saison; mais aussitôt que