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Fabrication des Filets.

n'y emploie presque jamais de fil simple; c'est toujours d'un fil bien retors dont on se sert, afin qu'il dure plus long-temps. On se procure donc de bonne filasse, bien fine, purgée de chénevottes, forte, bien mûre et point trop rouie; on en fait du fil de différentes grosseurs, suivant l'espèce de filet que l'on se propose de faire. Il est indifférent qu'elle soit filée au fuseau ou au rouet, pourvu que le fil qui en résulte soit bien uni, suffisammeut tors, sans l'être trop, parce qu'alors il n'a plus de force. Instrumens nécessaires à lacer ou mailler les Filets.

On se sert, pour fabriquer les filets, de ciseaux de moyenne grandeur, dont les lames sont ordinairement rondes à l'extrémité pour pouvoir les porter sur soi, sans crainte de se blesser ;

D'aiguilles de différentes grandeurs. (V. la pl. 9, p. 63.) Celle que représente la fig. 1re a neuf pouces de long et trois lignes d'épaisseur; quelques-unes ont une longueur de treize à quatorze pouces. L'aiguille, fig. 1re, sert à lacer; l'autre, fig. 2, qui n'a que six à sept pouces, sert à raccommoder les filets fins.

Les unes et les autres sont faites d'un bois

léger, tel que le coudrier, le fusain, le saule, le peuplier, etc.; elles se terminent en pointe par un bout, g. fig. 1re, pl. 9, ou elles forment un angle aigu: il faut que la pointe soit mousse et que tous ses angles soient arrondis, afin qu'il n'y ait aucune arête qui puisse accrocher et endommager le fil.

Elles sont évidées à jour, au point marqué c. d., dans une longueur de deux pouces et demi à trois pouces, suivant la grandeur des aiguilles, et au milieu est ménagée une baguette 1, appelée aussi languette, qui monte aux deux tiers de l'échancrure; elle est quelquefois faite en fer.

L'extrémité b de l'aiguille, opposée à celle où est la partie évidée, est entaillée d'environ un quart de pouce, et on la nomme coche ou talon.

Manière de couvrir les Aiguilles.

Pour charger, emplir ou couvrir l'aiguille, on prend un peloton de fil ou de ficelle, g; fig. 3, pl. 9, p. 63, et on en met le bout h sur l'aiguille au point marqué 7; posant le pouce de la main gauche dessus, et tenant le reste du fil de la main droite, on l'engage dans l'ouverture c. d. pour lui faire faire deux tours sur la languette.

On descend le fil pour l'engager dans la coche b, et, tournant l'aiguille de l'autre côté, on remonte le fil le long de l'aiguille pour le passer de nouveau dans l'ouverture c. d., puis encore dans la coche, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle soit suffisamment chargée, comme celle c. b., fig. 3, pl. 9, p. 63. Toutes les fois que l'on voudra passer le fil sur le tenon, il faudra le pousser avec le pouce, la pointe sortira et présentera la facilité de l'engager sans le mettre en double.

Quelques personnes préfèrent tourner l'aiguille de la main gauche, plutôt que de remonter le fil tantôt devant, tantôt derrière l'aiguille.

Des Moules.

Les filets sont d'un tissu trop lâche pour que les fils puissent se maintenir dans la situation réciproque qu'ils doivent avoir par le seul entrelacement; il a donc été nécessaire d'arrêter les fils les uns aux autres, en faisant des noeuds dans tous les endroits où ils se croisent, et il faut que toutes les mailles aient une grandeur semblable et déterminée. Pour y parvenir, on les travaille sur un morceau de bois rond ou plat, que l'on nomme moule. Pour les mailles qui on peu d'ouverture,

on se sert d'un moule rond, fig. 4, pl. 9, p. 63; mais lorsqu'elles doivent être grandes, attendu qu'un moule rond deviendrait trop gros, on en emploie un carré, fig. 5, pl. g.

Ces moules doivent avoir trois ou quatre lignes d'épaisseur, et être formés d'un bois léger, parce qu'il faut les tenir entre le pouce et le doigt index de la main gauche.

La circonférence des mailles d'un filet est égale à celle du moule sur lequel on l'a faite, et le quart du tour de ce moule égale la grandeur d'un des côtés de la maille. Supposant que l'on veuille qu'une maille ait un pouce en carré, c'est-à-dire que chacun des quatre fils - qui la composent ait un pouce de longueur d'un nœud à l'autre, le moule sur lequel on la fera devra avoir un diamètre de seize lignes, par conséquent une circonférence de quarante-huit, dont le quart est douze, longueur égale à la distance que je suppose exister entre deux nœuds, observant néanmoins qu'il n'est pas indispensable d'obtenir toujours cette précision géométrique.

Lorsque l'on veut faire de très - grandes mailles, et se dispenser néanmoins de se servir de gros moules, difficiles à manier, on fait

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