Maine de Biran: sa vie et ses pensées

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Didier, 1877 - 458 pages
 

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Page 195 - Ceux qui écrivent contre la gloire veulent avoir la gloire d'avoir bien écrit; et ceux qui le lisent veulent avoir la gloire de l'avoir lu; et moi qui écris ceci, j'ai peut-être cette envie ; et peut-être que ceux qui le liront l'auront aussi.
Page 220 - L'âme ne trouve rien en elle qui la contente; elle n'y voit rien qui ne l'afflige, quand elle y pense. C'est ce qui la contraint de se répandre au dehors , et de chercher dans l'application aux choses extérieures à perdre le souvenir de son état véritable. Sa joie consiste dans cet oubli ; et il suffit, pour la rendre misérable, de l'obliger de se voir et d'être avec soi.
Page 222 - Ils ont un instinct secret qui les porte à chercher le divertissement et l'occupation au dehors, qui vient du ressentiment de leurs misères continuelles; et ils ont un autre instinct secret, qui reste de la grandeur de notre première nature, qui leur fait connaître que le bonheur n'est en effet que dans le repos...
Page 25 - Ceux qui définissent l'homme une masse organisée et sensible qui reçoit l'esprit de tout ce qui l'environne et de ses besoins...
Page 194 - L'homme n'est qu'un roseau le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt; et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.
Page 222 - On croit chercher sincèrement le repos, et l'on ne cherche, en effet, que l'agitation. Les hommes ont un instinct secret qui les porte à chercher le divertissement et l'occupation au dehors , qui vient du ressentiment de leur misère continuelle; et ils ont un autre instinct secret , qui reste de la grandeur de leur première nature , qui leur fait...
Page 377 - ... intérieure d'un esprit supérieur à nous, qui nous parle, que nous entendons au dedans, qui vivifie et féconde notre esprit sans se confondre avec lui ; car nous sentons que les bonnes pensées, les bons mouvements ne sortent pas de nous-mêmes. Cette communication intime de ['Esprit avec notre esprit propre, quand nous savons l'appeler ou lui préparer une demeure au dedans, est un véritable fait psychologique et non pas de foi seulement.
Page 299 - J'ai alors le sentiment intime, la vraie suggestion de certaines vérités, qui se rapportent à un ordre invisible, à un mode d'existence meilleur, et tout autre que celui où nous sommes. Mais ce sont des éclairs qui ne laissent aucune trace dans la vie commune, ou dans l'exercice des facultés qui s'y rapportent ; je retombe après m'être relevé.
Page 128 - ... c'est celui qui, sans cesse occupé de l'analyse de ses affections, n'a presque pas un sentiment, pas une pensée dont il ne se rende compte à lui-même, attentif à proscrire tout ce qui pourrait contrarier le modèle de perfection qu'il s'est fait.
Page 7 - Il n'ya guère que les gens malsains qui se sentent exister, ceux qui se portent bien et les philosophes mêmes s'occupent plus à jouir de la vie qu'à rechercher ce que c'est, ils ne sont guère étonnés de se sentir exister. La santé nous porte aux objets extérieurs, la maladie nous ramène chez nous.

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