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géliques qu'il a envoyés porter le flambeau de la foi au Levant, dans les Indes, et en Amérique.

A quelque différence près que nécessitoient les localités, un même régime pour toutes les missions, maintient et nourrit dans chacune d'elles l'esprit de paix, de piété, de concorde et de cette sainte unanimité qui faisoit la gloire et assuroit le succès du ministère pastoral, dans les premiers siècles du christianisme. Dans toutes les missions, convaincu que l'homme apostolique ne peut puiser que dans ses communications fréquentes avec Dieu, ces lumières vives, ces secours surnaturels, cette onction douce et pénétrante qui forme le vrai caractère de l'éloquence sacrée, le missionnaire, malgré la multiplicité et la fatigue des fonctions variées de son ministère, ne manque jamais de ranimer sa foi, sa confiance en Dieu, son zèle et son courage dans l'exercice journalier de l'oraison. Le temps que les emplois du jour lui refusent, il le dérobe à son sommeil. C'est la manne céleste dont il sent la necessité de se nourrir. Par-tout l'amour de la pauvreté évangélique transforme en jouissances les privations que chaque missionnaire s'impose, et rallume dans son cœur la tendre charité pour les pauvres. Dans toutes les missions, mort à lui-même, ne vivant que pour les autres, leur consacrant ses veilles, son temps, sa santé, sa vie, le missionnaire compose son bonheur du désir immense de porter sa croix à la suite de Jésus-Christ, de souffrir pour sa gloire, et de verser son sang pour le salut des ames ensevelies dans les ténèbres de l'erreur et de l'idolâtrie.

Ceux qui ne croient plus que foiblement à la religion de leurs pères, les sages du jour surtout, qui, sans savoir ni la religion, ni ses fondemens, ni ses origines, blasphement ce qu'ils ignorent et se corrompent dans ce qu'ils savent, ne voudront voir sans doute, dans ces héros du christianisme que de pieux enthousiastes. Ah! que du moins ils conviennent, que si le missionnaire est fortement persuadé que l'homme est né pour un bonheur éternel, et qu'il n'y a de salut assuré que dans la religion chrétienne, l'acte par lequel cet homme courageux se condamne à tant de pénibles sacrifices, est audessus de tous les dévouemens. Même en blasphémant, le philosophe incrédule est forcé d'admirer.

Rappelons encore ici une grande vérité qu'il nous importe plus que jamais de bien méditer. Tout pasteur des ames est essentiellement missionnaire. L'esprit apostolique est de tous les siècles; il fait la destinée de la prédication de l'Evangile, soit chez les peuples chrétiens, soit chez les nations que l'on veut convertir à la foi. Ministres de Jésus-Christ, jetons les yeux sur l'état du christianisme et des mœurs en Europe, et tremblons. Les plus grands missionnaires ne se croyoient jamais assez saints, parce qu'ils savoient que c'est à la sainteté du prédicateur que Dieu attache principalement le succès de l'Evangile et l'œuvre du salut. Ils sont nos modèles, et si nous restons au-dessous des exemples qu'ils nous donnent, craignons de les avoir pour accusateurs au jugement de Dieu.

Les peuples doivent trembler encore davantage.

Qu'ils sachent que se plaindre de l'affoiblissement du zèle apostolique dans les ministres de sa religion, c'est le plus souvent s'accuser de ses propres crimés. La plus effrayante menace que Dieu fait aux nations indociles et corrompues dans leurs mœurs, est de les abandonner à leurs propres voies, en cessant de susciter parmi elles des pasteurs selon son esprit et

son cœur.

Nos alarmes sur l'affoiblissement de la foi et la décadence des mœurs, ne doivent pas nous rendre injustes. La religion compte encore dans son sein, beaucoup de ministres qui répondent à la sainteté et à l'étendue des devoirs de leur vocation. J'ai exposé à la fin du Discours préliminaire les principales qualités de l'homme apostolique; je laisse aux ames reconnoissantes, et qui s'affligent des maux de la religion, le soin de placer au bas du tableau que j'en ai tracé, le nom du pasteur que Dieu leur a donné dans sa miséricorde, pour les armer contre la séduction des scandales, et les préserver de la contagion du philosophisme qui nous a fait tant de mal, et qui nous menace encore. Voulons-nous voir s'accroître le nombre des ministres fidèles, sachons les mériter, les 'honorer, et mettre en rang de nos premiers devoirs, le respect et la considération qui sont dus à leur ministère. «Marchons dans les sentiers de nos pères; >> mais marchons dans les anciennes mœurs, comme >> nous voulons marcher dans l'ancienne foi ». ( Bossuet, sur l'unité de l'Église. p. 92.).

FIN DU TOME TROISIEME.

TABLE

DES MATIERES

Contenues dans le troisième Volume.

RELATION d'une persécution générale qui s'est
élevée contre la religion chrétienne, dans l'empire
de la Chine, en 1746.
Page I
Extrait d'une lettre du père Amiot, en 1752.

48

Extrait de la lettre du père Royer, en 1759. 59

Extrait d'une lettre écrite en juillet 1764, par le
père Lamatthe au père de Brassaud, en 1764.

66

Extrait de la lettre d'un missionnaire, écrite en
1768.

69

I12

Page 100

Extrait d'une lettre d'un missionnaire de Chine,
à M......, à Pékin, en 1777-
Lettre d'un missionnaire de la Chine, à Pékin, en
1778.
Extrait d'une lettre de M. François Pottiers, évé-
que d'Agathopolis et vicaire apostolique en Chine,
dans la province de Sutchuen, écrite en
écrite en 1782.

113

126

201

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