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neffes, & où l'on célebre fa fête le 3 d'Octobre OCTOB. 16 Eliphe, par fon zele pour la Religion Chrétienne, s'attira la haine des Juifs & des Païens, qui le firent arrêter fous le regne de Julien l'Apoftat. On le mit en prifon à Toul, mais on l'élargit peu de temps après. On l'emprifonna depuis une feconde fois, & il fouffrit diverfes fortes de tortures. Son courage & fes difcours toucherent plufieurs Idolâtres qui embrafferent la vraie Religion. Enfin on le condamna à perdre la tête, vers l'an 362. On l'enterra fur une montagne qui prit fon nom dans la fuite, & il s'opéra plufieurs miracles par fon interceffion. Son corps qui étoit dans l'Eglife bâtie fur fon tombeau, fut transporté à Cologne vers l'an 960, & déposé dans l'Abbaye de Saint-Martin, où il eft encore. Il fe trouva tout entier, à la réserve de la mâchoire inférieure, lorsqu'on fit l'ouverture de fa Châffe, à la fin du quinzieme fiecle; ce qui montre la fauffeté de l'opinion de ceux qui ont cru que fon chef étoit dans la Cathédrale d'Utrecht. Saint Aloph eft nommé en ce jour, dans le MartyroJoge Romain.

Voyez fa Vie par Rupert, Abbé de Duytz, près de Cologne. Cette Vie n'eft que du douzieme fecle, & ne paroît pas avoir été écrite d'après des Mémoires originaux. Voyez auffi Ufférius Antiq. Brit. & Baillet, fous le 16 d'Octobre.

SAINT MAIN BEUF,
EVEQUE D'ANGER S.

SAINT Magnebode, vulgairement appellé saint
Mainbeuf, naquit dans l'Anjou, de parens qui
furent attachés au fervice des Rois Chilpéric &
Clotaire. II. On le mit fous la conduite de faint

Lézin, Evêque d'Angers, qui lui conféra la Tonfure Cléricale. Ses vertus lui mériterent l'honneur OCTOB. 16, d'être élevé enfuite à la Prêtrife. Son Evêque l'envoya à Rome pour demander des Reliques de faint Jean-Baptifte; il fe propofoit d'en enrichir la nouvelle Eglife qu'il faifoit bâtir fous l'invocation du faint Précurseur. A fon retour d'Italie, Mainbeuf fut chargé de la conduite du Monaftere de Colonet. Tous les fuffrages s'étant réunis en fa faveur, après la mort de S. Lézin, il fut par fa modeftie & fon éloquence, faire tomber le choix du Clergé & du Peuple fur le faint Prêtre Cardulfe; mais le nouvel Evêque ayant tenu peu de temps le Siege d'Angers, on le força de lui fuccéder, l'an 606. Il fe montra digne difciple de faint Lézin, par la pratique de toutes les vertus épifcopales. Il affifta avec plufieurs autres faints Prélats, au Concile qui fe tint à Reims en 625. On met la mort au 16 Octobre 654. On l'enterra dans l'Eglife de Saint-Saturnin de Toulouse, laquelle prit enfuite fon nom, & eft préfentement Collégiale. Il est nommé dans le Martyrologe Gallican de du Sauffay, & dans les additions à celui d'Ufuard par Molanus.

Voyez Bollandus, ad diem 13 Febr. Mabillon Prælimin. Sec. 2. Ben. Baillet, & le P. Longueval, Hift. de l'Eglife Gallicane, T. 3. p. 472.

SAINT BERCAIRE, PREMIER ABBÉ DE HAUTVILLIERS, en Champagne.

BERCAIRE

ERCAIRE fortoit d'une famille illuftre de l'Aquitaine, & vint au monde vers l'an 636. Saint Nivard, Archevêque de Reims, fe chargea de

fon éducation, & le fit inftruire dans les Lettres OCTOB; 16 & dans la piété. L'éducation que reçut Bercaire,

lui infpira du mépris pour le monde, & il fe retira dans l'Abbaye de Luxeul, alors gouvernée par S. Valbert. Son humilité & fa fidélité à remplir fes devoirs le firent bientôt diftinguer des autres Religieux. Etant revenu à Reims, il engagea faint Nivard à fonder le Monaftere de Hautvilliers, où il alla vivre avec quelques autres Religieux. On l'obligea d'en prendre la conduite.

Animé d'un grand zele pour la gloire de Dieu, il fonda lui même deux Monafteres dans la forêt de Der, au Diocèfe de Châlons fur Marne, l'un appellé Puifye ou Montierender, pour des hommes, & l'autre nommé Pellemoutier, pour des filles: I enrichit ces Monafteres de Reliques qu'il avoit apportées de Rome & de Jérufalem, où il avoit été en pélerinage. Il donna à celui de Montierender où il fixa fa réfidence, plufieurs Terres qui lui étoient venues de fa famille. Mais il devint la victime de fon zele pour le falut des ames.. Le Moine Daguin, indigné d'une correction qu'il lui avoit faite, alla pendant la nuit le percer d'un coup de couteau. Le coupable lui ayant été préfenté, pour qu'il décidât lui-même de la puni-tion, il fe contenta de l'exhorter à la pénitence, & de lui confeiller de faire un pélerinage à Rome. Daguin fortit du Cloître, & n'y revint plus. Le Saint languit deux jours, & mourut le 27 ou le 28 Mars 696. Son corps, après diverses tranfJations, a été apporté à Montierender, où il fe garde encore. Saint Barcaire eft nommé fous les 16 d'Octobre dans les Martyrologes.

Voyez fa Vie, par Adfon, Abbé de Montierender; Mabillon, Sec. 2. Ben. Bulteau, Hift. de l'Ord. de S. Benoit, T. 1. p. 438. & Baillet, fous le 16 d'Octobre.

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SAINT AMBROIS,

EVÊQUE DE CAORS.

SAINT Ambrois fut placé fur le Siege de Caors
vers l'an 752. Il trouva fon Eglife dans l'état let
plus déplorable. Inutilement il employoit tous
les moyens que fon zele pouvoit lui inspirer pour
rétablir la difcipline & pour bannir la corruption
des mœurs; on ne fuivoit point fes exemples
on n'écoutoit point fes difcours. Voyant l'inutilité
de tous fes efforts, il alla fe cacher dans une
grotte, qui étoit à quelque distance de la ville.
H s'y confacra aux exercices de la priere & de la
pénitence, gémiflant fans ceffe fur l'endurciffe-
ment de fon peuple. On le découvrit quelque
temps après mais il fut impoffible de le faire
remonter fur fon Siege. Pour fe fouftraire plus
efficacement à toutes les follicitations, il fit un
pélerinage à Rome. A fon retour, il alla vifiter
le tombeau de faint Martin à Tours, puis il fe
retira dans le Berri. Il s'y pratiqua un Hermitage
au bourg de Seris fur la riviere d'Arnon, environ
à quatre lieues de la ville de Bourges. Il y mou-
rut vers l'an 770 & y fut enterré. On bâtit dans
la fuite en ce lieu, une Abbaye qui porte depuis
long-temps le nom du Saint, & qui appartient
aujourd'hui aux Chanoines Réguliers de Saint
Auguftin. Les Huguenots briferent la Châffe de
faint Ambrois au milieu du feizieme fiecle; mais
les Fideles ramafferent fes offemens qu'ils ren-
fermerent dans une nouvelle Châffe. Ce Saint
eft nommé dans les Martyrologes, fous le 16
d'Octobre.

Voyez le Sanctorale Cadurcinum, ap. Guil. de
La Croix, in Hift. Epifcop. Cadurcenf. le Gallia

OCTOB, 16.

Chr. Nova. T. 1. p. 125. Le P. Longueval, Hift. OCTOR. 16 de l'Eglife Gallic. T. 4. p. 449. Baillet, &c.

SAINT LUL,

ARCHEVEQUE DE MAYENCE.

SAINT Lul étoit Anglois de naiffance, & felon toutes les apparences, du Royaume des SaxonsOccidentaux. Il fut élevé dans le Monaftere de Maldubi, qu'on croit être le même que celui qu'on appella depuis Malmesbury, & qui étoit dans le Wiltshire. Il alla depuis dans celui de Jarrow, & y acheva fes études fous le vénérable Bede.

En 732, il paffa en Allemagne. S. Boniface, fon parent, le vit arriver avec joie; il lui donna l'habit monaftique, l'ordonna Diacre quelque temps après, & le chargea du foin de prêcher l'Evangile aux Idolâtres. Saint Lul ne s'occupa plus que des fonctions de l'apoftolat, fans craindre les perfécutions qui lui furent fufcitées par les Infideles, les Hérétiques & les Schifmatiques. S. Boniface l'ayant ordonné Prêtre en 751, l'envoya à Rome pour confulter le Pape Zacharie fur plufieurs queftions importantes. Lorsqu'il le vit de retour en Allemagne, il le défigna pour fon fucceffeur. Mais comme il étoit néceffaire d'obtenir le confentement du Roi Pepin, il pria Fulrade, Abbé de Saint-Denys, de l'aider dans l'exécution de fon projet. Le Prince ayant accordé ce qu'on lui demandoit, faint Lul fut facré Archevêque de Mayence; & le choix que l'on avoit fait de lui, cut l'approbation du Clergé, & de la Nobleffe de tout le pays (1). Saint Boniface fouffrit le martyre environ deux ans après.

(1) Mabil. Act. Ben. T. 4. p. 83 & 394. Annal. I. 12. 1. 64. S. Bonif. Ep. 92 & 104.

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