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une feconde Abbaye de Bénédictins, dite de SaintOLIOB, 17. Vincent, & une troifieme de l'Ordre de Prémontré, dédiée fous l'invocation de faint Martin.

Voyez la Vie de fainte Auftrude, écrite peu de temps après fa mort, ap. Mabil. Sec. 2. Bultezu, &c.

SAINT ANDRÉ DE CRETE,

L

MARTY R.

Il ne faut pas confondre ce Saint avec un autre Saint du même nom, qui fut Métropolitain de Crete, qui eft connu par fes Ecrits, ainfi que par fa dévotion particuliere envers la Sainte Vierge, qui mourut fous le regne de Léon Ifaurique, & que les Grecs honorent le 4 de Juiller. Celui dont il s'agit ici, & qu'on a furnommé le Calybite ou le Crétois, étoit un Moine recommandable par fes vertus. Il fe diftingua furtout par fon zele pour la défenfe des faintes Images. Ayant quitté fon Monaftere pour aller à Conftantinople, il foutint généreusement la doctrine de l'Eglife; & il eut affez de courage pour reprocher à l'Empereur Conftantin Copronyme, fon attachement à l'héréfie des Iconoclaftes, & fa fureur contre les Catholiques. Ce Prince affecta d'abord de la modération à fon égard; mais voyant qu'il ne pouvoit vaincre fa conftance, il le fit déchirer de coups. Enfin, après diverfes tortures, lordonna qu'il fût mis à mort. Le Saint confomma fon facrifice le 17 Octobre 761. Il eft nommé en ce jour dans le Martyrologe Romain. Voyez Théophane, p. 363. Fleury, l. 43. 3. Bailler, &c.

XVIII. JOUR D'OCTOBRE.

SAINT LUC,

EVANGÉLISTE.

Voyez Tillemont, T. 2. p. 148. Calmet, T. 7: P. 373. Nous avons fix Hiftoires différentes des Actes de S. Luc, lefquelles font écrites en Grec; mais elles font toutes modernes, & ne méritent aucune créance. Voyez M. Jof. Affémani, in Calend. Univ. T. 5. p. 308.

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E glorieux Evangélifte a eu pour Panégyrifte l'Apôtre des Gentils, ou plutôt l'Esprit Saint OCTOB, rể. qui dirigeoit fa plume. Ses propres Ecrits, qui font partie des Livres infpirés, fourniffent la preuve la plus évidente de fa fainteté & de fes vertus éminentes, que nous pouvons bien admirer, mais qu'il ne nous eft pas poffible de louer dignement.

Saint Luc étoit d'Antioche, Métropole de Syrie, ville célebre par fon agréable fituation, par la richeffe de fon commerce, par fon étendue, ainfi que par le nombre & la politeffe de fes habitans, par fon amour pour l'étude des Lettres & de la fageffe. Elle avoit des Ecoles renommées dans toute l'Afie, & qui produifirent des maîtres fort habiles dans tous les Arts & toutes les Sciences. Saint Luc y fit dans fa jeuneffe d'excellentes études; & on dit qu'il perfectionna encore les connoiffances qu'il avoit acquifes, par divers voyages dans la Grece & dans l'Egypte. Son goût le porta particulière

ment vers la Médecine. Ceux qui tirent deOCTOB. 18. des conféquences en faveur de fon extraction & de fa fortune, ne font pas attention que la Médecine étoit fouvent exercée par des efclaves que l'on faifoit élever dans cette feience, comme l'a montré Grotius. Ce Savant ajoute que faint Luc fut peut-être attaché à quelque famille noble, en qualité de Médecin ; & qu'après fon affranchiffement, il refta toujours dans fa premiere profeffion. Mais il paroît que ce ne fut qu'après fa converfion au Chriftianifme, & même fur la fin de fa vie, que la charité lui fit exercer un art qui n'étoit point incompatible avec les fonctions du miniftere apoftolique. Saint Jérôme affure qu'il y excelloit; & faint Paul en difant Luc, Médecin, notre très-cher frere (1), fembile indi quer qu'il ne ceffa point de s'y appliquer.

Saint Luc n'étoit pas feulement habile dans la Médecine; on ajoute qu'il excelloit encore dans la Peinture. Si l'on s'en rapporte au Ménologe de l'Empereur Bafile, compilé en 980, à Nicéphore (2), & à d'autres Grecs modernes que cite Gretzer dans une Differtation fur ce fujet, il laiffa plufieurs Portraits de Jefus-Chrift & de la Sainte Vierge. Mais ces Auteurs ont bien peu de critique, quoiqu'on trouve cependant des chofes curieufes dans leurs Ecrits. Quant au point dont il s'agit, ce qu'ils rapportent eft appuyé de l'autorité de Théodore Lecteur, qui vivoit en 518. On lit dans cet Ecrivain (3), qu'on envoya de Jérufalem à l'Impératrice Pulchérie, un Portrait de la Sainte Vierge peint par S. Luc, & que cette Princeffe le mit dans une Eglife

F (1) Coloff. IV. 14.

(3) L. 1. p. 551, 552.

(2) L.. 2. C. 43

qu'elle avoit fait bâtir à Conftantinople. On a trouvé à Rome dans un fouterrein, près de l'E- OGTOB, 184 glife de Sainte-Marie, dite in via lata, une ancienne Infcription, où il eft dit d'un Portrait de la Sainte Vierge, que c'est un des fept peints par faint Luc (a). Il y a encore trois ou quatre autres Portraits femblables, dont le principal a été placé par le Pape Paul V, dans la Chapelle Borghefe, dans l'Eglife de Sainte-Marie-Majeure.

Saint Luc embraffa le Chriftianifme: mais on ignore s'il fuivoit auparavant les fuperftitions de l'Idolâtrie, ou les obfervances de la Loi Mofaïque. On ne peut douter qu'il n'y eût alors un grand nombre de Juifs à Antioche, fur-tout de ceux qu'on appelloit Helléniftes, & qui lifoient l'Ecriture dans la traduction des Septante. Saint Jérôme obferve, d'après les Ecrits de S. Luc, qu'il favoit mieux le Grec que l'Hébreu, qu'il ne fe contente pas de faire ufage de la Verfion des Septante, comme les autres Auteurs du Nouveau Teftament qui ont écrit dans la même langue, & qu'il s'abftient de traduire certains mots qu'il ne pouvoit bien rendre en Grec. Les uns prétendent qu'il fut converti par S. Paul à Antioche; mais les autres lenient, en fe fondant fur ce que l'Apôtre ne l'appelle nulle parc fon fils, nom qu'il donne ordinairement à ceux qu'il avoit engendrés à Jefus-Christ. Saint Epiphane le fait difciple du Sauveur, ce qui ne pourroit être arrivé que peu de temps avant fa Paffion, puifque le Saint dit dans la préface de

(a) UNA EX SEPTEM A Luca depICTIS. Bofius & Aringhi, Roma fubter. l. 3. c. 41. Voyez fur les Portraits de la Sainte Vierge par S. Luc, M. Jos. Assémani, in Calend. Univ. ad 18 O&. T. 5. p. 306.

fon Evangile, qu'il écrit d'après le témoignage OCTOB. 19. de ceux qui dès le commencement virent de leurs yeux les chofes qu'il rapporte, & furent les Miniftres de la parole fainte (4). Quelques Auteurs cependant ont conclu de ce paffage, que le faint Evangélifte ne fe fit Chrétien à Antioche qu'après l'Afcenfion de Jefus Chrift; & Tertullien affure formellement qu'il ne fut point du nombre de ceux qui s'attacherent au Sauveur, pendant qu'il étoit encore fur la terre (5).

Mais à peine eut-il été éclairé par la lumiere de l'Efprit-Saint, qu'il travailla de toutes fes forces à mettre en pratique les maximes de l'Evangile. Il porta toujours fur fon corps la mortification de la croix en l'honneur de fon divin Maître. Il étoit déja un parfait modele de toutes les vertus, lorfque faint Paul le choifit pour être fon coopérateur, & le compagnon de fes travaux. Il commence à parler de lui-même, en premiere perfonne, dans les Actes (6), au temps où l'Apôtre s'embarqua pour paffer de Troade en Macédoine, l'an 51 de Jefus - Chrift peu de temps après le départ de faint Barnabé; & faint Irénée date de la même époque, les voyages que faint Luc fit avec faint Paul (7). Ces deux grand Saints ne fe féparerent plus que par intervalles, & lorfque le befoin des Eglifes le demandoit. Toute l'ambition de faint Luc étoit de partager les travaux, les fatigues, les fouffrances & les dangers de l'Apôtre. Il fit avec lui quelque féjour à Philippes en Macédoine. Ils parcoururent enfemble les villes de la Grece,

(4) Luc. I. 2.

(5) L. 4. contr. Marcion. c. 2.

(6) XVI. 8, 9, 10.
(7) S. Iren. 1. 3. c. 14.

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