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copat (a). On fait fa fête à Evreux, le 19 d'Oc tobre.

Voyez dans Surius, la Vie du Saint par un Anonyme, qui étoit probablement un Moine Bénédictin, & qui écrivoit au plus tard dans le neuvieme fiecle; Baillet, fous le 19 d'Octobre; le Braffeur, Hift. d'Evreux, p. 40. le Gallia Chr. nova, T. 11, p. 567. Trigan, Hift. Eccl. de Normandie, T. 1, p. 309. le nouveau Bréviaire d'Evreux.

SAINT CHAFFRE, ABBÉ DE CARMERI EN VÉLAI, MARTYR. SAINT Théofroi ou Thiéfrey, vulgairement appellé faint Chaffre, eut pour patrie la ville d'Orange. Leufroi, fon pere, qui étoit Gouverneur du pays, & qui occupoit une place diftinguée dans la Province, prit un foin particulier de fon éducation. Le goûr que le jeune Chaffre faifoit paroître pour les exercices de piété, montroit déja qu'il étoit plein de mépris pour le monde. Il étoit neveu d'Eudes, premier Abbé de Carmeri en Vélai; & toutes les fois qu'il entendoit parler de fes vertus, il fe fentoit animé du défir de marcher fur fes traces.

Eudes devant paffer quelques jours à Saint Paul-trois-Châteaux, à fon retour de Lérins où il avoit fait un voyage, Leufroi se rendit dans cette ville pour le voir; & il mena fon fils avec lui. Chaffre fit part à fon oncle de fes difpofitions,

(4) Quelques Auteurs ne lui donnent que 34, & même 24 ans d'Episcopat.

остов, 19,

ПОСТОБ.

& il ne lui laiffa point ignorer qu'il avoit deffein OCTOB. 19. d'embraffer la vie religieufe. Eudes examina fa vocation, & il reconnut qu'elle venoit du Ciel. La difficulté étoit d'obtenir le confentement de Leufroi, qui regardoit fon fils comme le foutien & l'efpérance de fa famille. Il le donna cependant à la fin, & Chaffre fuivit fon oncle à Carmeri. Il fit fa profeffion après les épreuves ordinaires, & conferva toujours depuis la ferveur qu'il avoit montrée durant fon Noviciat. Bientôt après, on le chargea du foin des affaires du dehors. Il fut le principal inftrument de la converfion de faint Ménelé, qui de Moine de Carmeri, devint Abbé de Menat en Auvergne. Eudes fentant approcher fa derniere heure, demanda fon neveu pour fucceffeur; & toute la Communauté applau dit à ce choix. Sa conduite juftifia la haute idée qu'on avoit conçue de fa vertu. Il fut le pere & le modele de fes Religieux. Comme les femmes ne pouvoient entrer dans l'Eglife de fon Monaftere, il leur permettoit de venir auprès de la porte, & là elles recevoient des inftructions fur les vérités du falut.

Les Sarrafins étant tombés fur le Vélai, il voulut que fes Religieux allaffent fe cacher dans une forêt voifine. Lorfque les ennemis furent arrivés au Monaftere, il fe profterna dans fon Eglife, difpofé à tout événement. Furieux de le trouver feul, ils le battirent cruellement, & le laifferent à demi-mort. Le lendemain, qui étoic la grande fête de leur fecte, ils préparerent tout pour la célébrer. Alors le Saint ranima fes forces & fon zele, & il eut affez de courage pour aller les reprendre de leur impiété. Les Barbares étonnés de le revoir, lui firent fouffrir un traitement indigne, & le blefferent mortellement. Un orage

qui furvint les fit fur, & ils n'eurent point le temps de mettre le feu au Monaftere, commе OCTOB. 19. ils fe l'étoient propofé. Le Saint mourut quelques jours après; c'est-à-dire, le 19 Octobre 728, & il a été depuis honoré comme un Martyr de la vérité & de la charité. Il eft nommé en ce jour dans le Martyrologe Bénédictin. Il s'eft formé une petite ville auprès de fon Monaftere, qui a pris le nom de Monaftier-Saint-Chaffre.

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Voyez la Vie anonyme du Saint, écrite par un Auteur grave dans le dixieme ou le onzieme fiecle, ap. Mabill. Sec. 3. Ben. part. 1. Bulteau, Hift. de l'Ordre de Saint Benoit, T. 2. P., 239. Baillet, &c.

STE. FRIDESWIDE où FREWISSE,
VIERGE, PATRONE D'OXFORD.

SAINTE Fridefwide étoit fille de Didan, Prince

d'Oxford, & du territoire de cette ville. Elle
comprit de bonne heure cette importante maxi-
me, que tout ce qui n'eft pas Dieu, n'eft rien
auffi s'appliqua-t-elle, dès fon enfance, à ne
vivre que pour lui. On confia le foin de fon
éducation à une gouvernante vertueuse, nommée
Algive. Les richeffes, la naiffance, la beauté
& tous les avantages du monde ne lui parurent
jamais dignes de fes foins; elle n'y voyoit que
des pieges qu'il étoit bien difficile d'éviter. Elle
craignoit de vivre dans le fiecle; & les exer-
cices de la vie contemplative lui paroiffoient
préférables aux fonctions de la vie active, qu'il
eft rare d'allier avec la ferveur & le recueille-
ment. Elle réfolut donc d'embraffer l'état reli-
gieux. Son pere, qui étoit lui-même rempli de

piété, approuva fon choix. Il fonda, vers l'an OCTOB. 19. 750, un Monaftere à Oxford, fous l'invocation de la Sainte Vierge & de tous les Saints, & le gouvernement en fut confié à fa fille (a). Fridefwide, affranchie de l'efclavage du monde, fit tous les efforts pour avancer dans la voie de la perfection, & pour y conduire fes Soeurs. Mais tandis qu'elle goûtoit les douceurs de la folitude, fa vertu fut affaillie par une rude épreuve. Algar, Prince de Mercie, conçut pour elle une paffion violente, & s'occupa des moyens de l'enlever. Fridefwide, inftruite du danger qu'elle couroit, fe cacha pour fe fouftraire aux pourfuites d'Algar. On dit que le Prince devint aveugle, en punition de fon crime; mais qu'il recouvra la vue par les prieres de la Sainte, & qu'il appaifa la juftice de Dieu par une fincere pénitence.

(a) Le Monaftere de Sainte-Fridefwide ayant été détruit pendant les guerres des Danois, on en fit une maifon pour loger des Prêtres Séculiers. En 1111, Roger, Evêque de Salisbury, y mit des ChanoinesRéguliers de Saint-Auguftin. Le Cardinal Volfey voulut, en 1525, y fonder un College mais fon projet ne put avoir fon exécution. En 1529, Henri VIII s'empara des revenus du Monaftere, & il y établit en 1532 une Eglife Collégiale, qui avoit un Doyen & douze Chanoines. Cet établiffement fut détruit en 1545. Le Roi érigea un nouvel Evêché pour le Comté d'Oxford, & il en fixa le Siege à Ofney, qui

étoit un Prieuré de Chanoines-Réguliers de Saint-Auguftin. Il le transféra à Oxford en 1546. L'Eglife de Sainte-Fridefwide, appellée depuis ce temps-là, CHRISTCHURCH, devint Cathédrale. Henri y fonda en même temps un College compofé de Chanoines & d'Etudians. Il y a un Doyen, huit Chanoines, cent Etudians, outre les Chapelains, les Choriftes, &c. Voyez l'Etat préfent d'Angleterre par Chamberlain; Tanner, Notit. Mon. fundationis Prioratus S. Fridefwide, Oxon. per Wil. Wirley; Mf. & Regiftra, Chartas originales, &c. in Thefaur. Edis Chrifti, Oxon.

Fridef

Fridefwide, après avoir échappé au danger dont nous venons de parler, fe fit conftruire OCTOB. 1. un petit Oratoire à Thornbury, à quelque dif tance de la ville. Elle s'y renferma pour vaquer uniquement à la priere & à la contemplation. Elle mourut fur la fin du huitieme fiecle, & il s'opéra plufieurs miracles par fon interceffion. L'Eglife où elle avoit été enterrée prit fon nom dans la fuite. On lit dans Wood & dans d'autres Ecrivains, que fous le regne d'Elifabeth, on enterra la femme de Martin Bucer à l'endroit où l'on avoit profané les Reliques de la Sainte, & que l'on y mit une infcription (b) qui donnoit à entendre que les prétendus Réformateurs avoient étouffé tout fentiment de religion. Sainte Fride wide étoit Patrone de la ville & de l'Univerfité d'Oxford. Elle eft auffi honorée avec la même qualité à Bommy en Artois, & dans plufieurs Maifons religieufes, des PaysBas. La fête de la tranflation de fes Reliques est marquée au 12 de Février dans les Martyrologes d'Angleterre, & dans un Calendrier qui eft à la tête de la Chronique manufcrite intitulée: Scala mundi, & qui fe garde dans la Bibliotheque du College Anglois à Douai (c).

Voyez Guillaume de Malmesbury, Brompton, le Monafticon Anglic. vol. i.p. 173, 981. Wood, Hift. & Antiq. Acad. Oxon. 1. 2. p. 246. l'Itinéraire de Léland,. publié par Hearne, vol. 4. app. p. 156. Mabillon, Sec. 3. Ben. part. 2. p. 561. Bulteau, c. 6. & le nouveau Martyrologe d'Evreux.

(b) HiC JACENT Religio IT SUPERSTITIO.

Tome X.

(Cette Chronique fut
écrite en 1340.
R

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