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le peut un homme mortel, la vie des Bienheureux dans le ciel. Son détachement fur tout avoit OCTOB. aşı quelque chofe d'admirable. Quoiqu'il eût demeuré long-temps en Palestine, dit faint Jérôme, il n'alla cependant qu'une fois vifiter les Lieux faints à Jérufalem, & il ne paffa qu'un jour dans cette ville. Il y alla une fois pour ne point paroître mépriser une dévotion autorisée dans l'Eglife; mais il s'abftint de réitérer cette vifite, pour que fon exemple ne fît pas croire que le culte de Dieu est borné à certains lieux particuliers (2). Son principal motif étoit d'éviter les diftractions que l'on trouve dans les lieux fréquentés.

A l'âge de quatre-vingts ans, il écrivit de fa propre main fon Teftament, dans lequel il léguoit à Héfychius, qui étoit pour lors abfent, fon livre des Evangiles, fon cilice & fon manteau. Plufieurs perfonnes pieufes de Paphos vinrent le vifiter dans fa derniere maladie. Il leur fit promettre qu'auffi-tôt qu'il feroit expiré, on enterreroit fon corps avec les vêtemens dont il fe trouveroit revêtu. Son mal allant toujours en augmentant, on ne s'appercevoit qu'il vivoit encore, que parce qu'il "confervoit une connoiffance entiere. Il étoit vivement frappé de la crainte des jugemens céleftes; mais cette crainte étoit balancée par une grande confiance en la miféricorde de Jesus-Christ. Il parloit ainfi à son ame: Pourquoi trembles-tu? Il y a près de foixantedix ans que tu fers le Seigneur ; peux-tu encore redouter la mort"? A peine avoit-il achevé ces paroles, qu'il rendit l'efprit. On l'enterra de la maniere qu'il l'avoit recommandé. It mourut en 371 ou 372, à l'âge d'environ quatre

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(2) Saint Jérôme, Ep. 49. fol. 13. ad Paulin. T. 4. part. 2. p. 564. cd. Ben.

vingts-ans, puifqu'il en avoit foixante-cinq lorfOCTOR. 21. que faint Antoine mourut.

Héfychius, qui étoit en Paleftine, n'eut pas plutôt appris la mort d'Hilarion, qu'il partit pour l'ifle de Chypre. Il refta dix mois dans la demeure du Saint; après quoi, il enleva fecrétement fon corps, revint en Palestine, & enterra fon bienheureux maître dans fon Monaftere, à peu de diftance de Majume. Saint Jérôme affure qu'il s'opéra plufieurs miracles par fon interceffion, tant en Palestine, que dans l'ifle de Chypre. Nous apprenons de Sozomene (3), que fa fête fe célébroit avec beaucoup de folemnité dans le cinquieme fiecle.

LE MEME JOU R.

SAINTE CÉLINE,

VIERGE A MEAUX.

SAINTE Célinie ou Céline eut la ville de Meaux pour patrie. On ne peut douter qu'elle n'eût été élevée dans les maximes de la piété chrétienne. Elle étoit déja nubile, & même fiancée à un jeune homme du lieu, lorfque fainte Genevieve vint à Meaux. Elle ne fut pas plutôt inftruite de J'arrivée de cette Sainte, qu'elle alla la prier de lui donner l'habit dont elle avoit coutume de revêtir celles qui vouloient vivre fous fa conduite. Dieu montra qu'il approuvoit fon deffein, en la dérobant miraculeufement à la vengeance & aux pourfuites de celui qu'elle devoit époufer. Elle avoit une fervante attaquée d'une maladie dangereufe, & qui fut guérie par les prieres de fainte Genevieve. Nous ne favons rien autre (3) L. 3. C. 14. 1. 5. c. 9, 19.

chofe de cette Sainte, finon qu'elle paffa le refte de fes jours dans la chafteté, & dans la pratique OCTOь. de toutes les vertus. Elle floriffoit vers la fin du cinquieme fiecle. Sa fête eft marquée au 21 d'Octobre. Il y a à Meaux un Prieuré de fon nom, lequel dépend de l'Abbaye de Marmoutier.

Voyez Billet, & Touffaints Dupleffis, Hift. de FEgl. de Meaux, T. 1. p. 9, &c.

SAINT OUFLAY,

SOLITAIRE AU DIOCESE DE TREVES.

SAINT

AINT Wifilaïc, vulgairement appellé faint Ouflay & faint Walfroïe, étoit Lombard d'origine. Il eut, dès fon enfance, une dévotion finguliere pour faint Martin de Tours. Etant venu dans le Limoulin, il fe mit fous la conduite du faint Abbé Yriez. Mais il le quitta depuis, & fe retira dans le territoire de Treves, où il fe conftruifit un Hermitage. Il y éleva une colonne fur laquelle il reftoit expofé à toutes les rigueurs des faifons. Du pain, de l'eau, & quelques herbes faifoient toute fa nourriture. Les habitans des villages voifins étant encore Païens, il leur perfuada de brifer leurs Idoles, & fur-tout d'abattre une grande ftatue de Diane, pour laquelle ils avoient beaucoup de vénération. I remonta enfuite fur fa colonne, dans le deffein d'y paffer le refte de fes jours. Il abandonna cependant ce genre de vie, fur les représentations que lui firent les Evêques, & il rentra par obéiffance dans l'ordre commun. Il mourut en paix fur la fin du fixieme fiecle, & fut enterré dans le Monaftere qu'il avoit fait bâtir. Environ quatre cens ans

après fa mort, fes Reliques furent transférées dans OCTOB. 11. la ville d'Yvois. Sa fête eft marquée au 21 d'Octobre & au 17 de Juillet.

Voyez faint Grégoire de Tours, Hift. l. 8. c. 15. Il avoit connu le Saint par lui-même, & il n'en a rapporté que ce qu'il avoit appris de fa bouche.

SAINT FINTAN,
SURNOMMÉ MUNNU,
ABBÉ EN IRLANDE.

SAINT

PAINT Fintan defcendoit de l'illuftre famille de Neil. I quitta le monde dans fa jeuneffe, & forma la réfolution de fe confacrer à Dieu dans le Monaftere de Hy, fous la conduite de faint Colomb. Mais Dieu, qui avoit fur lui de plus grands deffeins, ne permit pas qu'il exécutât fon projet. Saint Colomb étant mort, Fintan revint en Irlande, & fonda au Midi de la province de Leinster, un Monaftere qui fut appellé de fon nom Teach-Munnu. Ses vertus & fes miracles, le nombre & la ferveur de fes difciples rendirent fon nom célebre. Les Annales de Tigernake mettent fa mort au 21 d'Octobre 634. Il est fait mention de lui dans l'ancien Bréviaire des Scots, fous le nom de faint Mund, Abbé.

Voyez Ufférius, Antiq. c. 17. p. 485. faine Adamnan, in Vit. S. Columba; les Actes des SS. d'Irlande, par Colgan; la Britannia San&ta.

XXII. JOUR D'OCTOBRE.

SAINT PHILIPPE,
EVÊQUE D'HÉR ACLÉE,

ET SES COMPAGNONS, MARTYRS. Tiré de leurs Actes finceres, publiés par Mabillon, Vet. Analect. T. 4. p. 134. & réimprimés plus correctement dans le Recueil de Ruinart, p. 409. V. Tillemont, T. 5.

L'AN 304.

PHILIPPE, attaché depuis long-temps à l'Eglife d'Héraclée, Métropole de la Thrace, lui OCTOB, 22. avoit rendu de grands fervices en exerçant fucceffivement avec zele les fonctions de Diacre & de Prêtre. Ses vertus l'ayant fait élire unanimement pour en être le Pasteur, on vit en lui un Evêque digne des temps apoftoliques. Il fe dif tingua fur-tout par la prudence avec laquelle il gouverna fon Eglife au milieu des tempêtes violentes dont elle fur affaillie durant la perfécution de Dioclétien. Pour étendre & perpétuer l'œuvre de Dieu, il forma plufieurs difciples dans la connoiffance des vérités de la Religion, & dans la pratique d'une piété folide. Deux eurent le bonheur d'être les compagnons de fon martyre, le Prêtre Sévere & le Diacre Hermès. Celui-ci avoit été le premier Magiftrat de la ville, & il avoit rempli cette charge avec tant de zele & de charité, qu'il s'étoit fait univerfellement aimer & cftimer. Lorsqu'il eut pris la réfolution de fe confacrer au service de l'Eglife, il ne voulut plus

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