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1, vie mortelle, il étoit touché de compaffion pour les pécheurs, & prioit pour eux, com- NOV. 1. ,,ment ne prieroit-1 pas préfentement pour nous, , & avec d'autant plus d'ardeur qu'il connoît ,, plus parfaitement nos befoins & nos miferes? ,, Le ciel n'a point changé fes difpofitions; il n'a ,, fait qu'augmenter fa charité. Quoiqu'impaffi, ble, il eft toujours fufceptible de compaffion. Placé devant le trône de la miféricorde, il a ,, pris des entrailles de miféricorde ".

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L

LE MÉME JOUR.
SAINT CÉSAIRE,

MARTY R A TERRA CINE.

Il y avoit à Terracine en Italie une coutume auffi barbare qu'impie. Elle confiftoit en ce que dans certaines occafions folemnelles, un jeune homme. faifoit volontairement le facrifice de fa vie à Apollon, la Divinité tutélaire de la ville. Ses concitoyens qui le carcffoient depuis longtemps, finiffoient par l'orner avec la plus grande magnificence; & dans cet état il facrifioit à Apollon. Cette cérémonie achevée, il fe précipitoit dans la mer, où il étoit englouti par les flots. Céfaire, qui étoit un faint Diacre, nouvellement arrivé d'Afrique, fut une fois témoin de cette horrible fcene. Il ne put contenir fon zele, & il condamna hautement une fuperftition auffi abominable. Le Prêtre de l'Idole le fit arrêter fur-le-champ, & on le conduifit devant le Gouverneur. Celui-ci ordonna qu'on fe faisît de Céfaire & du Prêtre Lucien, qu'on les renfermất tous les deux dans un fac, & qu'on les jetât dans la mer. Cette Sentence fut exécutée l'an 300, durant

NOV.

la perfécution de Dioclétien. Nous apprenons de 1. faint Grégoire le Grand (1), qu'il y avoit à Rome une ancienne Eglife dédiée fous l'invocation de S. Céfaire. Elle étoit depuis long-temps enfevelie fous un tas de ruines, lorfque Clément VIII la fit rebâtir avec magnificence; il fit en même temps Sylveftre Aldobrandini, fon petit neveu, Cardinal-Diacre de cette Eglife. Saint Céfaire eft nommé avec honneur dans le Sacramentaire de faint Grégoire, dans le Martyrologe du feptieme fiecle, publié par le P. Fronteau; dans ceux de Bede, d'Ufuard, &c. Ses Actes donnés par Surius, font modernes, & méritent peu de créance.

SAINT BÉNIGNE, APÔTRE DE BOURGOGNE, MARTYR.

N croit, fur la foi de prefque tous les Martyrologes, que faint Bénigne étoit difciple de faint Polycarpe; qu'il vint dans les Gaules pour y prêcher la Foi, avec faint Andoche & faint Thyrfe, qui font honorés le 24 de Septembre, & qu'ils exercerent d'abord leur zele à Autun, où ils baptiferent la famille de Faufte, pere de faint Symphorien. Bénigne paffa à Langres, & de-là à Dijon. Ses travaux apoftoliques y furent fuivis du même fuccès. Mais fon amour pour Jesus-Chrift lui coûta le facrifice de fa vie. On affure qu'il fut étendu avec des poulies; qu'on le déchira avec des nerfs de bœuf; qu'on lui enfonça des alênes fous les ongles; qu'on lui fcella les pieds avec du plomb fondu, dans une pierre, qu'on voyoit encore du temps de faint Grégoire (1) L. 11. Ep. 1.

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de Tours; qu'en cet état on l'enferma avec des
chiens furieux; qu'on le battit fur le cou avec NOV.
des barres de fer; & qu'enfin on le perça d'un
coup de lance. On l'enterra près du heu où il
avoit fouffert. Saint Grégoire, Evêque de Lan-
gres, dans le Diocèle duquel Dijon étoit alors,
fit bâtir une Eglife fur fon tombeau. C'est l'ori-
gine de la célebre Abbaye de Saint-Bénigne de
Dijon, qui appartenoit à la Congrégation de
Saint-Maur, avant qu'elle eût été réunie à l'E-
vêché de Dijon. Notre Saint Martyr eft nommé en
ce jour dans les Martyrologes. Il y a d'autres jours
marqués pour honorer la mémoire de la tranfla-
tion de fes Reliques.

Voyez faint Grégoire de Tours, de Gl. Mart.
c. 55. l'Hift. de l'Egl. Gal. T. 1. p. 42.

SAINTE MARIE,

ESCLAVE, MARTYRE.

ARIE étoit Efclave de Tertullus, Sénateur Romain. Elle profeffoit le Chriftianifme, dès fa naiffance, & elle étoit la feule de toute la maifon de fon maître qui connât Jefus-Chrift. Elle prioit beaucoup, & jeûnoit fréquemment. Les jours qu'elle confacroit fpécialement au jeûne, étoient ceux où les Païens célébroient leurs fêtes impies. Cette pratique de dévotion lui attira des défagrémens de la part de fa maîtreffe; mais fon exactitude & fa fidélité à remplir tous fes devoirs la firent chérir de fon maître.

Les Edits de Dioclétien contre la Religion Chrétienne répandoient alors la terreur de toutes parts. Tertullus employa tous les moyens poffibles pour engager Marie à facrifier aux Idoles 1

SOV.

mais rien ne fut capable d'ébranler fa confiance. 1. Le Sénateur, craignant de perdre fon Efclave, fi elle étoit dénoncée au Préfet, & touché d'une - compaffion barbare, la fit fouetter cruellement, dans l'efpérance de lui infpirer d'autres fentimens. Il lui fit enfuite pafler trente jours dans un cachot obfcur, où elle n'avoit d'autre nourriture qu'autant qu'il lui en falloit pour ne pas mourir de faim. Marie trouva fa confolation & fa force dans la priere. Elle fe réjouiffoit de n'avoir plus rien à espérer dans le monde, & de fouffrir pour Jefus-Chrift. A la fin, le Juge fut informé de ce qui fe paffoit. Il fit un crime à Tertullus d'avoir caché une Chrétienne dans fa maifon, & l'EG clave fut remife entre fes mains. Dans l'interrogatoire que Marie fubit, elle répondit avec mo deftie, mais avec fermeté. Lorfque le peuple l'entendit confeffer qu'elle étoit Chrétienne, il demanda à grands cris qu'elle fût brûlée vive. La Sainte, pendant ce temps-là, prioit Dieu de lui donner du courage. Enfin elle dit au Juge:,, Le Dieu que je fers eft avec moi. Je ne crains donc point vos tourmens, qui peuvent tout au plus m'ôter une vie que je défire facrifier ,, pour Jefus-Chrift". Le Juge la fit tourmenter avec tant de cruauté, que le peuple, qui, un moment auparavant demandoit fa mort, ne puc fupporter cet horrible spectacle, & voulut qu'on mit fin à fes tortures. Pour prévenir les fuites de cette émotion naiffante, le Juge ordonna aux Licteurs de détacher Marie de deffus le chevalet. On la mit fous la garde d'un foldat. La Sainte, allarmée fur-tout du danger que couroit fa chalteté, trouva le moyen de s'échapper & d'aller fe cacher dans des rochers. Elle termina fa vie par une heureufe mort, mais non point par le glaive. Elle eft appellée Martyre dans le Marty

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rologe Romain & dans d'autres Martyrologes, parce qu'on donnoit fouvent ce titre à ceux qui avoient généreufement fouffert pour Jefus-Christ, comme nous l'apprenons de faint Cyprien & de quelques autres Ecrivains de l'Antiquité Eccléfiaftique.

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Voyez les Actes finceres de fainte Marie, publiés par Baluze, Mifcel. T. 2. p. 115. & les Martyrologes de Bede, d'Adon, d'Ufuard, &c.

SAINT AUSTREMOINE, APÔTRE, ET PREMIER EVÊQUE d'Auvergne.

SAINT

AINT Auftremoine (a), eft ́un de ces fept illuftres Miffionnaires qui vinrent dans les Gaules, vers le milieu du troifieme fiecle. Il fonda l'Eglife d'Auvergne, dont il fut le premier Evêque (b). Ce Siege fut transféré depuis à Clermont (c). Le détail des actions de faint Auftremoine nous eft entiérement inconnu. On affure qu'il fut enterré à l'endroit où l'on a bâti l'Abbaye d'Iffoire, fituée dans la Baffe-Auvergne, & qui appartient aux Bénédictins. On y conferve encore fon chef. La plus grande partie de fes Reliques fe gardent dans l'Abbaye de Mauzac près de Riom, & à Pierre-Encife, autrement Saint-Ivoine, en Aquitaine. Le culte de faint Auftremoine étoit fort célebre en France dès le huitieme fiecle. Ce Saint eft nommé en ce jour, dans le Martyrologe Romain. Voyez faint Grégoire de Tours, Hift. l. 1.

(a) En latin, STREMONIUS OU STRYMONIUS.

(b) On donnoit alors le

nom d'Auvergne à la ville
principale & à la province,
() Vers le buitieme fiecle.

NOV

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