rance que la vue du fupplice de fon efclave pourNOV. 4 roit le faire changer de résolution. Mais l'exemple de Vital ne fit qu'animer fon courage. Les Magiftrats & le peuple entrerent alors en fureur : on attacha le Martyr à une croix, & on perça fon corps d'une fi grande quantité de clous, que le nombre de fes plaies furpaffoit celui de fes membres. Les deux Martyrs furent enterrés dans le lieu qui fervoit de fépulture aux Juifs. Saint Ambroise les découvrit dans le voyage qu'il fic à Bologne en 393, lorfqu'il fuyoit les armes du tyran Eugene. Il prit un peu du fang qui étoit au fond du tombeau, avec la croix & les clous qui avoient été l'inftrument du martyre d'Agricole. Julienne, veuve de Florence, lui demanda ces précieufés Reliques, pour enrichir l'Eglife qu'elle avoit fait bâtir dans cette ville, & dont le faint Archevêque de Milan fit lui-même la dédicace. Voyez faint Ambroife, Exhort. ad Virginit. c. 12. & faint Grégoire de Tours, 1. de Glor. Martyr. c. 44. SAINT CLAIR, MARTYR. SAINT Clair, natif de Rochester en Angleterre, quitta fa patrie, après avoir été ordonné Prêtre, & paffa dans les Gaules. Il s'arrêta dans le Vexin, au Diocèfe de Rouen, & y vécut plufieurs années dans la pratique des plus héroïques vertus. Souvent il fortoit de la retraite qu'il s'étoit choifie, pour aller prêcher les vérités du falut. Il mourut martyr de la chafteté, ayant été maffacré par deux affaffins qu'avoit envoyés une femme qui n'avoit pu le faire confentir à fa paffion. On met fa mort vers l'an 894. Il ex nommé en ce jour dans le Martyrologe Romain, ———————--ainsi que dans celui de France. Son culte eft NOV. 4. célebre dans les Diocèfes de Rouen, de Paris. & de Beauvais. Le bourg où il fouffrit le mar, tyre & qui porte fon nom, eft fur l'Epte, qui fépare la Normandie d'avec le Vexin François, à neuf lieues de Pontoife, & à douze de Rouen. On y va en pélerinage de tous les lieux voifins. Les Fideles vifitent auffi par dévotion, un Hermitage où la tradition porte qu'il demeuroit, & qui eft auprès du bourg. Il y a dans le Diocèfe de Coutances en Normandie, un autre bourg dit de Saint Clair. On prétend que le Saint y fit fa demeure, avant de fe retirer dans le Vexin. L'Abbaye de Saint-Victor à Paris célebre la fête de faint Clair, le 18 de Juillet, & en fait l'Office avec Octave. Le Saint eft auffi Petron Titulaire d'une Chapelle dépendante de l'Eglife Collégiale de Saint Honoré dans la même ville, & d'un grand nombre d'Eglifes de Normandie (a). Voyez fes Actes dans Capgrave; du Sauffay, Artus du Monftier, Neuftria pia; & Trigan, Hift. Eccl. de Norm. T. 2. p. 201. (4) Quelques Modernes ont imaginé un autre faint Clair, qu'ils font difciple de S. Nicaife de Rouen, & qu'ils fuppofent avoir été martyrifé fur le bord de l'Epte, peu de temps après fon maître; mais cette opinion. ne paroît appuyée fur aucun fondement folide. Voyez Trigan, Hift. Eccl. de Norm. T. 2, &c. Il y a un autre S. Clair, vulgairement appellé S. CLARS, Martyr en Aqui taine, & honoré le 1 de NOV. SAINT CHAMAN T, PREMIER EV É QUE DE RODE Z, SAINT Amant, vulgairement Saint Chamant eut la ville de Rodez pour patrie. Il entra de bonne heure dans l'état eccléfiaftique. Ses vertus le firent placer fur le Siege de Rodez. Il travailla avec un zele infatigable à la converfion des IdoJâtres qui étoient encore en grand nombre dans fon Diocèfe; & il en gagna beaucoup à JefusChrist par la force réunie de fes difcours & de fes miracles. Il avoit un attrait particulier pour les austérités de la pénitence qu'il favoit allier avec les fatigues des travaux apoftoliques. Sa douceur & fa charité eurent auffi beaucoup de part aux converfions qu'il opéra. Il mourut vers la fin du cinquieme fiecle. Il eft nommé en ce jour dans le Martyrologe Romain, qui a fuivi ceux d'Adon & d'Ufuard, Il eut pour fucceffeur S. Quintien qui voulut lever fon corps de terre en 511; mais cette entreprise, felon S. Grégoire de Tours, ne fut point approuvée de S. Chamant; & il en fit des reproches à S. Quintien dans un fonge. Voyez la Vie de faint Chamant par Fortunat de Poitiers, dont la meilleure édition eft celle qu'a donnée le P. Labbe, Bibl. Nov. MS, le Gallia Chr. Nova, T. 1. p. 198. Baillet, &c. J SAINT JOANNICE, OANNICE, qui répara par la pénitence les défordres de fa jeuneffe, parvint à une fainteté fi éminente, que l'Eglife Grecque l'a compté parmi les Saints les plus illuftres de l'Ordre Monaftique. Il naquit dans la Bithynie, & pafla NOV. fes premieres années à garder les pourceaux. Il * s'enrôla depuis dans la Compagnie des Gardes de l'Empereur Conftantin Copronyme ou de Léon, furnommé Chazare, fon fils & fon fucceffeur. Il étoit d'une conftitution robufte, & d'une intrépidité de courage à toute épreuve. Ses belles actions lui mériterent des récompenfes diftinguées. Mais fa Foi ne put tenir contre le torrent de l'exemple. Il devint fectateur des Iconoclastes, dont l'héréfie étoit alors protégée par la Cour. Il eut cependant le bonheur de faire connoiffance avec un S. Religieux, qui, fous le regne de l'Impératrice Irene, le retira tout à la fois du vice & de l'erreur. Touché d'une vive componction, il paffa fix ans dans la priere & la mortification, fans changer d'état dans le monde. Enfin, à l'âge de quarante ans, il quitta le fervice, & fe retira fur le Mont Olympe en Bithynie, près de Prufe. Il demeura dans divers Monafteres, pour fe former aux pratiques de la perfection. Il apprit auffi à lire, & s'exerça à reciter le Pfeautier par cœur. Sa priere étoit continuelle, & il avoit toujours dans la bouche quelque afpiration pieufe. Il mena depuis la vie érémitique pendant l'espace de douze ans après quoi il prit l'habit dans le Monaftere d'Erefte. Le don des miracles & celui de prophétie le rendirent célebre dans tout l'Orient, ainfi que la prudence toute céleste qu'il avoit pour conduire les autres dans les voies de la perfection. Il défendit avec zele la doctrine de l'Eglife fur les faintes Images, fous les regnes de Léon l'Arménien & de Théophile. Il eut beaucoup de part au triomphe que la vérité remporta, lorfque la pieufe Impératrice Théodore profcrivit l'erreur des Iconoclaftes. Dans fa vieilleffe, il fe conftrui fit une cellule près de fon Monaftere, fityé far Nov. 4 le Mont Antide, afin de s'y préparer au paffage de l'éternité. Il mourut en 845, à l'âge de 116 ans, felon les uns, & de 8o, ou de go, felon les autres, Trois jours auparavant, il avait reçu une vifite du Patriarche S. Méthode. Voyez fa Vie publiée par Surius; Baronius & Baillet l'attribuent à Métaphrafte; mais le P. Pagi la donne à un Auteur anonyme. Le P. Papebroch, in Ephem. Gr. Mofch. promet de meilleurs Mémoires fur ce Saint, d'après Pierre & Sabas qui étoient Moines de fa Communauté. Voyez Lambécius, T. 8. p. 266. SAINT BRINSTAN, EVEQUE DE WINCHESTER. SAINT AINT Brinton fut difciple de faint Grimbald. Ses vertus & fes lumieres le firent placer en 931, fur le Siege de Winchester, dont s'étoit démis le pieux Evêque Tritheftan qui mourut l'année fuivante. Il fut, felon Guillaume de Malmesbury, un Prélat d'une fainteté éminente. Tous les jours il difoit la Meffe pour les Fideles défunts. Pendant la nuit il récitoit encore des Pfcaumes dans le Cimetiere pour le repos de leurs ames. Il ne laiffoit paffer aucun jour, fans laver les pieds à un certain nombre de pauvres qu'il fervoit enfuite table lui-même. Lorfqu'il les avoit renvoyés, il fe mettoit en prieres, & donnoit à ce faint exercice plufieurs heures de fuite. Il mourut le 4 Novembre 934, fans avoir éprouvé aucune maladie. Saint Elphege le Chauvé lui fuccéda. Voyez Guillaume de Malmesbury, de Pontif .. p. 242. Godwin, de Epifc. Angl. &c. Fin du Tome dixieme |