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EUVRES

DE MOLIERE,

AVEC

DES REMARQUES GRAMMATICALES,

DES AVERTISSEMENS,

ET

DES OBSERVATIONS SUR CHAQUE PIECE,

PAR M. BRET.

TOME QUATRIEME.

A LONDRES:

CHEZ J. JOHNSON; J. WALKER; J. RICHARDSON; J. FAULDER;
VERNOR, HOOD, ET SHARPE; R. LEA; J. NUNN; CUTHELL ET
MARTIN'; E. JEFFERY; LACKINGTON, ALLEN, ET Co.; WILKIE
ET ROBINSON; J. BOOKER; BLACK, PARRY, ET KINGSBURY;
ET J. ASPERNE.

GRAD 848 M72

1809 V.4

grad

gift 10/30/01

L'AMOUR MÉDECIN,

COMEDIE-BALLET.

VOL. IV.

B

AU LECTEUR.

Ce n'est ici qu'un simple crayon, un petit impromptu, dont le roi a voulu se faire un divertissement. Il est le plus précipité de tous ceux que sa majesté m'ait commandés; et, lorsque je dirai qu'il a été proposé, fait, appris, et représenté en cinq jours, je ne dirai que ce qui est vrai. Il n'est pas nécessaire de vous avertir qu'il y a beaucoup de choses qui dépendent de l'action. On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées, et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir, dans la lecture, tout le jeu du théâtre. Ce que je vous dirai, c'est qu'il seroit à souhaiter que ces sortes d'ouvrages pussent toujours se montrer à vous avec les ornemens qui les accompagnent chez le roi. Vous les verriez dans un état beaucoup plus supportable; et les airs et les symphonies de l'incomparable M. Lully, mêlés à la beauté des voix et à l'adresse des danseurs, leur donnent, sans doute, des graces dont ils ont toutes les peines du `monde à se passer.

AVERTISSEMENT DE L'EDITEUR

SUR L'AMOUR MEDECIN.

CETTE Comédie-ballet en prose et en trois actes, avec un prologue, fut représentée à Versailles, le 15 Septembre 1665, et à Paris, sur le théâtre du Palais Royal, le 22 du même mois. Molière, dans son avis au lecteur, ne conseille de lire cette comédie qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir, dans la lecture, tout le jeu du théâtre.

Sa modestie ne lui permettoit pas de croire qu'un ouvrage, proposé, fait, appris, et représenté en cinq jours, pût être soutenable, lorsqu'il seroit dépouillé des avantages de l'action théâtrale; mais Molière, dans cette espèce d'impromptu, étoit dans son véritable genre. Fléau de tous les ridicules, il en avoit saisi un, c'étoit celui de la charlatanerie en médecine; l'attaquer, le détruire, c'étoit servir l'humanité; et Molière, dans ce combat important, n'employa que ses armes, toujours sures de leurs coups, le rire et la vérité.

On a dit qu'une querelle de la femme de Molière avee celle d'un médecin chez qui elle demeuroit, et qui lui avoit donné congé, avoit été la source de toutes les plaisanteries dont son mari poursuivit sans relâche la faculté de médecine.

Quelqu'un a dit aussi, et tout le monde l'a répété, que l'Amour Médecin étoit le premier ouvrage dans lequel Molière eût attaqué les médecins; cependant, la première scène du

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