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gne, en 1758, comme roi de Hongrie, celui de Roi Apostolique (1).

Il faut encore observer ici que les empereurs de Russie se donnent le titre d'Autocrate [autocrator (2)], et que l'empereur turc est désigné également par celui de Grand-Seigneur et de Sultan.

Des nouveaux titres pris par quelques souverains de l'Europe.

Après l'établissement de la Confédération du Rhin, qui fut conclue le 26 septembre 1805, et dont l'empereur Napoléon fut, par l'acte fédératif, nommé Protecteur, plusieurs membres de cette Confédération prirent de nouveaux titres : les électeurs de Bavière, de Saxe, de Wurtemberg, celui de roi, le margrave de Bade et le landgrave de Hesse-Darmstadt, celui de grand-duc; le prince de Nassau, celui de duc (3).

(1) Charles-Quint fut le premier qui, en sa qualité de roi d'Espagne, exigea ce titre, qu'il avait déjà comme empereur. L'empereur d'Autriche et le souverain de la Grande-Bretagne sont les seuls qui fassent eux-mêmes usage de ces épithètes dans leurs titres; les autres souverains se contentent de se les faire donner par les puissances étrangères, qui ne font plus de difficultés aujourd'hui pour les leur accorder.

Aussi longtemps que les empereurs d'Autriche portèrent le titre d'empereur romain, ils y ajoutèrent aussi celui de toujours auguste (semper augustus).

(2) Qui signifie souverain absolu; les impératrices russes se qualifient autocratrices.

(3) Le titre de grand-duc de Francfort et de Wurtzbourg, ainsi que celui de prince-primat, qui furent portés par le grand-duc de Francfort, ont cessé d'exister depuis la dissolution de la confédération rhénane. A l'époque où existait le grand-duché de Francfort,

Ces titres ne furent d'abord reconnus que par quelques-unes des puissances de l'Europe; ils le furent plus tard généralement par les puissances signataires du traité de Paris, du 30 mai 1814, et par l'acte du congrès de Vienne, en 1815, auxquels accédèrent tous les souverains de l'Europe.

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Les titres adoptés par plusieurs souverains à cette même époque du congrès de Vienne furent également reconnus, soit après notification, soit par l'acte même du congrès.

C'est ainsi que les titres suivants furent reconnus ou accordés, savoir pour l'empereur de Russie, celui de Tzar et Roi de Pologne; pour le roi d'Angleterre, commé électeur de Hanovre, celui de Roi de Hanovre (1); pour le roi de Sardaigne, celui de duc de Gênes; pour la branche othonienne de Nassau, celui de Roi des Pays-Bas et Grand-Duc de Luxembourg; pour le roi de Prusse, celui de Grand-Duc de Posnanie et du Bas-Rhin (2); pour les ducs de Mecklenbourg-Schwérin, de Mecklenbourg-Strélitz et de SaxeWeimar, celui de Grand-Duc (3).

le prince Eugène, vice-roi d'Italie, était reconnu comme l'héritier présomptif du grand-duché. En 1814, ce prince se retira en Bavière, où il reçut les titre et nom de prince de Leuchtenberg.

(1) Le trône de Hanovre étant aujourd'hui occupé par un prince de la famille royale d'Angleterre autre que le roi, le souverain de la Grande-Bretagne ne prend plus le titre de roi de Hanovre.

- (2) Par l'article 16 de l'acte de la Confédération du Rhin, il est dit encore que Sa Majesté ajoutera à ses titres ceux de duc de Saxe, landgrave de Thuringe, margrave des deux Lusaces et comte de Henneberg.

3) Le duc d'Oldenbourg, auquel ce même titre fut accordé, n'en fit point usage; mais son successeur le prit.

Le titre d'électeur a été tacitement reconnu à l'électeur de Hesse, lequel a continué à être désigné sous cette qualification dans tous les actes publics.

Des titres que portent quelques princes de maisons impériales ou royales.

Dans quelques États monarchiques de l'Europe, les successeurs présomptifs du trône, lorsqu'ils ne portent point uniquement le titre de Prince Impérial ou Prince Royal, sont désignés par des titres particuliers (1). Tels sont aujourd'hui, en Espagne, le Prince des Asturies; en Portugal, Don (prénom) d'Alcantara, ou Prince de Baïra; en Angleterre, le Prince de Galles, Comte de Dublin; dans les Pays-Bas, le Prince d'Orange; dans le royaume des Deux-Siciles, le Duc de Calabre (2); en Sardaigne, le Prince de Piémont, en Belgique, le Duc de Brabant; en Suède, le Duc de Scanie (3).

(1) Le titre de roi des Romains, que portait autrefois le successeur présomptif de l'empereur d'Allemagne, ne pouvant être conservé pour le prince héréditaire de l'empire d'Autriche, a cessé d'être en usage. L'empereur Napoléon avait donné à l'héritier de sa couronne le titre de roi de Rome.

(2) D'après la loi de succession du roi Charles III, le titre de duc de Calabre est donné à l'héritier présomptif de la couronne, et celui de duc de Rota au fils aîné de ce prince, comme titre transmissible aux princes héritiers immédiats du trône.

(3) A l'avénement de la branche d'Orléans au trône de France, en 1830, le prince royal héritier de la couronne reçut également, par l'ordonnance royale du 13 août 1830, le titre de duc d'Orléans: son fils aîné reçut plus tard le titre de comte de Paris.

Au temps où la branche aînée des Bourbons occupait le trône de

Mais, outre ces titres portés par des héritiers du trône, il en existe dans quelques pays encore d'autres, que portent les membres de la famille du souverain, d'après des noms de villes ou de provinces, soit comme distinction honorifique pour ces villes et provinces, soit qu'ils aient été conférés par le souverain selon son bon plaisir.

C'est ainsi qu'ont été donnés en France les titres de duc de Nemours, prince de Joinville, duc d'Aumale, duc de Montpensier, comte de Paris (donné au fils aîné du prince royal, duc d'Orléans), duc de Chartres, comte d'Eu, prince de Condé, duc d'Alençon; mademoiselle de Valois, mademoiselle de Beaujolais, etc. (');

France, le prince héritier de la couronne était désigné sous le titre de Dauphin.Ce titre, que portaient les princes du Viennois et du Dauphiné, passa aux rois de France, par la cession du Dauphiné, faite, en 1249, par Humbert aux blanches mains. Une ordonnance, de 4356, statua que l'apanage du Dauphiné et le titre de dauphin appartiendraient au fils aîné du roi. L'histoire de France compte vingt-cinq dauphins le premier fut Charles, fils du roi Jean, et le dernier, Antoine, duc d'Angoulême, fils du roi Charles X. La princesse femme du dauphin était nommée Dauphine.

En Prusse, lorsqu'il n'existe pas d'héritier direct du souverain, le prince héritier présomptif de la couronne est nommé prince de Prusse. Deux princes ont jusqu'ici porté ce titre : Frédéric-Guillaume II, qui succéda au grand Frédérić, et le prince Guillaume, frère puîné du roi Frédéric-Guillaume IV, actuellement régnant (1850).

(*) Ces titres sont encore portés actuellement par des princes et princesses de la famille d'Orléans. Ceux de comte de Provence, duc de Bourgogne, duc d'Angoulême, comte d'Artois, duc de Berry, etc., ont appartenu à des princes de la branche aînée des Bourbons, dont le dernier héritier, qui serait connu, comme roi, sous le nom de Henri V, reçut à sa naissance le titre de duc de Bordeaux, et porte actuellement dans l'exil, où les révolutions l'ont

En Angleterre, ceux de duc d'York, de Clarence, de Cumberland, de Sussex, de Cambridge, de Kent;

Dans le royaume des Deux-Siciles, ceux de prince de Salerne, prince de Capoue, comte de Lecce, duc de Noto, comte de Syracuse, duc d'Aquila, comte de Trapani ;

En Sardaigne, ceux de prince de Savoie-Carignan, duc de Chablais, duc de Gênes;

En Belgique, celui de comte de Flandres;

En Portugal, ceux de duc d'Oporto, duc de Béja, duc de Bragance;

En Suède, ceux de duc de Scanie, duc d'Upland, duc d'Ostgothland (1).

En Autriche, à l'exception du fils aîné de l'empereur, qui porte le titre de Prince Impérial, tous les autres membres de la famille impériale sont qualifiés Archiducs et Archiduchesses.

En Russie, l'héritier présomptif du trône porte, de temps immémorial, le titre de Tzaréwitch. Par ordre de l'empereur Paul Ier, le titre de Tzaréwitch fut changé en celui de Césaréwitch, qu'a porté l'empereur Alexandre, et que porte le grand-duc-héritier actuel, fils de l'empereur Nicolas (2). Tous les autres

poussé, les titre et nom de comte de Chambord. Les titres de prince de Condé, prince de Conti, duc de Bourbon, etc., ont été portés par des princes de la branche aînée des Bourbons, dans la ligne collatérale.

(1) Fils du prince royal.

(2) Le grand-duc Constantin, frère aîné de l'empereur Nicolas, s'étant réservé, en renonçant au trône, le titre de Césaréwitch, ce ne fut qu'après la mort de son oncle que le grand-duc-héritier le reçut.

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