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GERONTE.

Oh! que de difcours inutiles !

Il est bien fot! il eft bien vieux!
Il eft bien laid! Vous êtes difficiles.
Repofez-vous fur moi, je fais tout pour le mieux;
Et je ne veux point de réplique.

Je vous laiffe, & je vais au Caffé de ce pas,
Défendre le parti de la bonne mufique,
Contre les novateurs, gens amis du fracas
Qui, l'attaquant par ignorance,
Veulent définir fon effence,

Et qui ne la connoissent pas.

(Il fort.)

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pere le moque

de nous,

De vouloir nous forcer à prendre pour époux

Trois hommes qui font de fon âge,

Et qu'il nous donne encor pour combattre nos goûts.

MELANIE.

MELANIE.

Ah! Fuffent ils jeunes,

aimables,

Dès qu'à nos fentimens leur cœur s'opposeroit,
Ce trait feul les enlaidiroit,
Et les rendroit défagréables.

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SAN

ANs doute, voilà les trois Sœurs :

Je ne les connois pas. Je ne fais comment rendre Ces trois billets. Je crains de me méprendre. [Il lit le deffus d'un des billets. ]

A Mélanie.

ISABELLE.

Il faut le rapport des humeurs.

L'ÉPINE, à part.

Celle qui parle est, je crois,

LUCINDE.

Mélanie.

Pour le coup, j'ai perdu l'envie
De chanter ut, fol, re, mi, fa.
L'ÉPINE, regardant Lucinde.
Plus je regarde celle-là,

Tome VIII.

I

Et plus il me paroît qu'elle a l'air d'Isabelle.
LUCINDE, à part.

Ce valet inconnu viendroit-il de la part
Du jeune homme qui m'a trouvé la voix fi belle?
L'ÉPINE, bas à Lucinde, la tirant à l'écart.
Pardon, rien qu'un mot à l'écart.
N'est-ce pas vous, Mademoiselle,
Qu'on appelle Isabelle ?
LUCINDE.

Je me nomme Lucinde.

L'ÉPINE.

Non.

Un moment, pour raison.

[Il fe détourne, & lit le deffus d'un autre billet à Lucinde.]

Prenez cette lettre en fecret.

MELANIE.

De danfer maintenant je n'ai plus le courage.

ISABELLE.

Ni moi de rimer un couplet.
L'ÉPINE, à Mélanie, à part.
Mademoiselle est, je le gage,

La charmante Ifabelle; oui, c'eft vous en effet.

MELANIE.

Non, je fuis Mélanie.

L'ÉPINE, à part.

Ah! ventrebleu, j'enrage.

(Bas à Mélanie.)

Daignez recevoir ce billet.

(Dans le temps qu'il donne par-devant une lettre à Mélanie, il en préfente une autre, par-derriere, à Ifabelle, qui la reçoit.)

(Apart.)

Je refpire à la fin; chacune a fon poulet.
MELANIE, bas.

Voyons ce qu'il m'écrit.

LUCINDE.

Sachons ce qu'il me mande.

ISABELLE.

Inftruifons-nous à part de ce qu'il me demande. (Chacune s'éloigne pour lire à l'écart, & n'être point apperçue des autres.) ISABELLE lit.

Ce matin, à onze heures précifes, j'irai verfifier avec vous.

LEANDRE.

(Après avoir lù)

Ne nous éloignons point, l'heure approche déjà.

(Elle fort.)

SCENE V I.

LUCINDE, MELANIE, L'ÉPINE.

A

LUCINDE lit.

TTENDEZ-MOI fur les trois heures ; je me rendrai chez vous, pour chanter ensemble un Duo.

(A part. )

LEANDRE.

Le temps va me durer jufqu'à ce moment-là.

SCENE VII. MELANIE, L'ÉPINE.

MELANIE lit.

A Cinq heures fans faute, comptez fur

moi. J'irai vous donner une leçon

d'entrechats.

[ Après avoir lû.]

LÉANDRE.

Ce mot réveille en moi la fureur de la danse;
Et je m'en vais l'attendre avec impatience.

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