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PYRRHUS.

Que me veux-tu, perfide ?

Eh quoi, ne crains-tu pas le tranfport qui me guide?

PTOLOME'E.

Que vois-je?quels regards!quel nom me donnez-vous!

PYRRHUS.

Tu parois étonné d'un fi jufte courroux !

PTOLOME'E.

Puis-je ne l'être pas ! qui le rend légitime?
Non, non, je n'ai, Seigneur, à rougir d'aucun crime.

PYRRHUS.
Tu romps, de l'amitié, le plus facré lien ;
Et ton cœur, en fecret, ne te reproche rien?
Pourquoi diffimuler? crois-tu que je l'ignore?
Tu prétens, à mes vœux, ravir ce que j'adore.
PTOLOME'E.

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Vous, qui, fecondé du pouvoir fouverain,

Exigez que Téglis reçoive votre main.

PTOLOME'E.

J'ai demandé fa main! Dieux ! quelle eft ma furprife!
D'aucun feu, pour Téglis, mon ame n'eft éprife:
Autant que vous, Seigneur, j'ai lieu d'être allarmé,
Et, pour un autre objet, mon cœur eft eflâmé:
Des charmes d'Antigone, il n'a pû fe deffendre ;
Mais j'immolois ma Gâme, & ceffois d'y prétendre.
PYRRHUS.

Qu'entens-je lah ! pardonnez à mes tranfports jaloux!
Je rougis, à vos yeux, d'un aveugle courroux :
Je craignois, il eft vrai, que Téglis, dans votre ame,
N'eût allumé, Seigneur, une trop vive flâme.
Je crois qu'en la voyant, tous les cœurs enchantés,
Comme moi, doivent être épris de fes beautés.
Lorfque, de mes foupçons, vous montrez l'injuftice,
Dans de cruels remords, j'en trouve le fupplice:
De mes égaremens, daignez avoir pitié,
Mon frere je vous rends toute mon amitié ;
Mais c'est

peu, recevez encor une couronne,

Que je ne puis payer par l'hymen d'Antigone.
Charmé que, dans mon frere, un deftin trop fatal
Ne me préfente point un odieux rival,
Voudrois-je, pour le prix d'une amitié fi chére
Le priver du feul bien capable de lui plaire?

PTOLOME' E.

Votre honneur m'eft trop cher;je ne veux pas,Seigneur,
Sur fes honteux débris, élever ma grandeur:
La Reine a prononcé:c'est vous que, pour mon maître,
Le devoir deformais m'ordonne de connoître:
Heureux, fi je pouvois, libre de mon amour,
A la feule amitié, me livrer en ce jour ;
Si je pouvois vous voir ceint de ce diadême,
Sans qu'il m'en dût couter le feul objet que j'aime.
Oui, je ne cherche pas, Seigneur, à le cacher;
Je tremble, je frémis de me voir arracher
Un bien que ma vertu veut que je facrific:
Mais je n'hésite pas, m'en coutât-il la vie.
Eh! puifque, du deftin, tel eft l'ordre fur nous,
Que la Gloire combat nos defirs les plus doux,
En domptant notre amour,donnons un grand exemple
Que l'Univers entier, que l'avenir contemple;
Qu'un triomphe fi beau, digne même des Dieux,
Rende nos noms, mon frere, à jamais glorieux.

PYRRHUS.

Ces nobles fentimens, que tout mon cœur admire, Vous rendent trop, Seigneur, digne de cet Empire. Je brûle de les fuivre; & je dois l'avouer,

De mes plus grands efforts, l'amour fçait fe jouer.

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Tout m

Adieu

Il vou

Où Pt

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