SCENE I X.

OLIMPIAS, DORIS.
OLIMPIAS poursuivant.

Madame, à chaque instant, le defordre s'augmente:

Les rebelles, par tout, ont femé l'épouvante ;
Bien-tôt vous n'avez plus de fidéles sujets ;
Un gros de révoltés marche vers ce Palais;
Softhêne eft à leur tête, il preffe, il les anime.
OLIMPIA S.

Softhêne! ah! sur fa fille, allons punir fon crime;
Frappons.

DORIS.

Il n'eft plus tems; ces foins font fuperflus, Madame, en ce Palais, déja Téglis n'eft plus.

OLIMPIAS.

Eh bien, n'oublions rien pour découvrir l'azile,
Qui, contre elle, rendroit ma colere inutile;
Par force, ou par adreffe, il faut s'en emparer;
Rien n'eft perdu, Doris, fi je l'en puis tirer.

De même que fon

pere, un fol orgueil l'enflame.

Allons fans perdre tems........

PORIS.

Ce n'eft pas tout, Madame,

On dit que Pyrrhus même a joint les révoltés.

OLIMPIA S.

Dieux, je ne crains plus rien; tous vos coups font portés! Il ne me refte plus d'efpoir qu'en Ptolomée;

Pour venger nos affronts, que fa main foit armée'
Hâtons-nous d'affembler mes Chefs & mes Soldats;
Qu'ils aillent feconder les efforts de fon bras.

Et vous,
fi ma fureur vous paroît légitime,
Dieux, qui me trahiffez ! livrez-moi la victime,
Sur qui doit retomber l'éclat de mon courroux;
Que la foudre me venge, ou conduifez mes coups!

Fin du quatrieme Aite.

73.

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ACTE V.

SCENE PREMIERE.

ANTIGONE, CEPHISE.

ANTIGONE.

ON, rien ne peut calmer l'ennui qui

me dévore;

Tes difcours & tes foins le redoublent

encore:

Laiffe-moi me livrer à l'horreur de mon fort;
Ne contrains plus, Céphife, un trop jufte transport.
Pour tant de honte, ô Dieux! j'étois donc déstinée!
Ainfi donc, dans le cours d'une même journée,
L'on m'arrache à jamais à l'objet de mes feux ;
Un autre, malgré moi, doit obtenir mes vœux ;
Et lorfque mon hymen lui donne un diadême,
C'eft peu que le perfide, à cet honneur fuprême,
Préfere un autre objet dont fon cœur eft épris ;
C'est peu de m'accabler de haine & de mépris,