» C'est par ce digne coup, c'eft en perçant ton frere, » Que ton bras doit apprendre à s'immoler ta mere. A ces mots, il fe tait. Immobile d'horreur > Troublé, Pyrrhus en vain rappelle sa fureur, D'un plus doux fentiment, fon ame est enflâmée: Enfin, avce tranfport, embraffant Ptolomée: ככ Quoi, vous penfez, dit-il, que Pyrrhus,de vosjours, » Et de ceux d'une mere, ofe trancher le cours ? > Non, cher Prince, entraîné par un pouvoir funefte... > Faites votre devoir, je me charge du refte, ככ Lui répond Ptolomée.... Alors ils n'ont fongé N'a fait couler enfin, que des larmes de joye. Ciel ! OLIMPIA S. MITRANE. Lorfqu'à tout calmer, l'un & l'autre s'employe, J'ai couru vers ces lieux, vous apprendre un fuccès, Qui nous doit, en ce jour, affurer de la paix. OLIMPIAS à part. A mes premiers tranfports, je me fuis trop Peut-être ma vengeance eft trop livrée: bien affurée! Et peut-être déja... l'on vient !.... ( à Mitrane. ) Cours, va dire à Doris, Que, s'il fe peut encor, elle fauve Téglis Tout refpecte vos loix, & l'Armée, & la Ville : OLIMPIAS. Oui, je vois qu'il eft tems, Prince, que je lui céde, Vous pouvez l'affurer, qu'il va revoir Téglis, ཐང་ང་ SCENE VI. PTOLOME'E feul. H! que ce doux moment aura,pour lui, de charmes! A PYRRHUS, PTOLOME'E, IPHIS. (Pyrrhus, en entrant, paroît agité, & fort inquiet.) V PTOLOME'E. Enez, Prince, venez ; banniffez vos allarmes ! On ne met plus d'obstacle à vos tendres foupirs, Et la Reine confent de combler vos defirs. PYRRHU S. Puis-je le croire, ôCiel; ô flateufe espérance! Que ne vous dois-je point! quelle reconnoiffance, Cher Prince me pourroit.. F. SCENE DERNIERE. PYRRHUS, PTOLOME'E, TEGLIS mourante, & foutenue par une Suivante & par fon pere, SOSTHENE, defarme, IPHIS. PYRRHUS appercevant Téglis, & courant à fa rencontre. AH! Madame, c'eft vous! Quoi, je puis me flatter du lien le plus doux ? vec peine !... Je ne vois que des pleurs ! PTOLOME'E à part. Ah! trop cruelle Reine! SOSTHENE, à Pyrrhus. Seigneur, voilà le coup qui me faifoit frémir; Aux mains d'une inhumaine a fait tomber ma fille; PYRRHUS. Où fuis-je ! que devien-je! ô defefpoir mortel! TEGLIS, à Pyrrhus. Cher Prince,hélas ! la mort,pour jamais nous fépare: Et votre amour me perd, pour vouloir être à moi. Je vous perds!.. à mes pleurs, ne l'aviez-vous rendue, Que pour la faire, ô Dieux, expirer à ma vûe! SOSTHENE. Si ce cruel spectacle a pû vous affliger, Va, je la vengerai. Je veux que la barbare, Ah! fur qui voulez-vous, Seigneur, venger ma mort? Oui, je veux vous venger, non en amant timide, |