Et le favant s'y marie à l'aimable. Eft tantôt un Zéphir qui vole dans la plaine, L'ÉPINE. Tout Paris avec vous eft fon admirateur : Je fuis, jufqu'à la mort, ferviteur de Lully. L'Air de Charmante Gabrielle. Eon ! la chanfon eft du temps d'Henri quatre. En ce cas-là, tant pis pour lui; Tu n'es qu'un ignorant, tais-toi. Beaucoup d'honnêtes gens s'y trompent comme moi LÉ ANDRÉ. Mais Géronte eft longtems! Ses trois filles, j'en tremble, Peuvent ici fe rendre ensemble. Un pareil contre temps me déconcerteroit, Dans le Palais Royal, où je m'en vais descendre, Tandis Je dois voir Lucinde à trois heures. L'Épine, parle-lui, prends foin de t'éclaircir Si le rendez-vous doit tenir. Quand elle aura pris les mesures D'abord tu viendras m'avertir De l'inftant où je puis feule l'entretenir. Il fuffit. Mais voilà Géronte qui s'avance. SCENE I I. LÉANDRE, GERONTE, L'ÉPINE. LEANDRE, GERONTE. ANDRE, pardonnez; partons en diligence. Mais non, auparavant je veux vous présenter Je veux Aux A ma famille réunie. LÉANDRE. Je craindrois de vous arrêter. GERONTE. que vous voyez Lucinde & Mélanie. graces d'Isabelle, elles ne cedent L'ÉPINE, à part. pas. Pour mon maître, quel embarras ! Je fuis forcé, quoique je fois leur pere, Et des talens furtout, dont je fais plus de cas. LÉANDRE. Votre fang eft formé pour plaire. Mais, Monfieur, pour les voir, je prendrai mieux mon temps. GERONTE. Hé! pourquoi voulez-vous reculer ces inftans? Venez. LÉANDRE. Monfieur, l'heure eft peu convenable. Ces Dames doivent être à table. GERONTE. Non,elles ont dîné;mais quand même,Monfieur... LÉANDRE. C'eft un manque d'égards que je ne puis commettre. GERONTE. Mais étant avec moi, pourquoi cette frayeur? C'est un bien que je dois remettre ; Je n'en pourrois jouir qu'un feul' inftant. GERONTE, à part. Ce jeune homme a pour moi des façons qui m'en traînent ! Voilà ce qui s'appelle un véritable ami! Ce ne font point mes filles qui l'amenent, C'est pour moi feul qu'il vient ici. Je ferois trop heureux d'avoir un pareil gendre, Et préférablement il doit être choisi. (A Léandre.) A vos raifons il faut fe rendre. J'ai mon deffein, quand je vous preffe ainfi. Mon estime pour Vous ne peut trop loin s'étendre. Partons; venez; de ce projet, Léandre, Tout en chemin faisant, vous ferez éclairci. (Ils fortent.) SCENE III. L'ÉPINE, feul. PAR bonheur, à la fin, mon maître fe dégage D'un pas qu'il n'avoit pas prévû ; Mais il ne peut longtemps jouer ce perfonnage; Et quelqu'art qu'il emploie, il fera fuperflu. Viser en même temps à courtifer trois filles, Dans la même maison, du pere étant connu, L'une à l'infçu de l'autre! Oh! c'eft du temps perdu. Et leurs divers talens le divertiffent fort. Vraiment il n'a pas tout le tort; |