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Madame WESTERN...

Mon frere!

M.

WESTERN.

Allons, point d'humeur, finiffons : que veut, que defire ma chere Sophie?

Madame WESTERN.

Ce que vous n'avez peut-être pas envie de lui accorder fi-tôt, ce que l'on defire à fon âge.... un mari.

M. WESTERN.

Eh! c'eft mon unique envie. Combien de fois m'avez-vous entendu dire vous-même que ma feule ambition étoit de la voir heureufe, en la mariant au plus riche Gentilhomme de la Province.

Madame WESTERN.

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Hâtez-vous donc de faire un choix; fon cœur pourrait vous prévenir;, & j'ai remarqué que, depuis le départ du neveu de M. Alworthy pous fon château....

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Oh! votre difcernement!.. Au reste, écoutez 'donc. Ma foi, j'en fuis enchanté je l'ai toujours aimé; il eft pourtant mauvais Chaffeur, mais d'ailleurs honnête-homme, neveu de mon ami, fon unique héritier. Ce garcon-là fera riche. Ma fille lui veut du bien?... Allons, voilà qui eft fini. Holà, quelqu'un. (Richard entre.) Richard, qu'on voye un peu fi l'ami Alworthy eft dans le château qu'il vienne me parler, qu'il vienne tout-à-l'heure : c'eft pour affaire preffée, entendez-vous? S'il ne peut quitter, j'irai moi-même. (Richard fort.)

Madame WESTERN.

Il ferait plus convenable d'attendre.

M. WESTERN.

Oh! trève à vos avis, ne troublez point ma joie je ferai mon bonheur, celui de ma fille, celui de mon ami, celui de fon neveu: nous ferons tous contens, tous heureux. Alworthy va venir, je veux lui parler feul.

Madame WESTERN.

Il faut confidérer....

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:

C'eft affez, c'eft affez, ma fœur. (Madame Werftern fort.) Oui, c'eft au mieux, ce mariagelà fait justement mon affaire la terre de mon ami touche à la mienne; je puis marier Sophie, fans me féparer d'elle; fi je chaffe de leur côté, je defcends chez mon gendre, & j'embraffe ma fille.

ARIETTE.

Ah! quel plaifir je me promets!
Je lui veux annoncer moi-même
Qu'en ce jour, à celui qu'elle aime,
Je la veux unir pour jamais..
Je ne vois, plus je m'étudie,
Aucun obftacle à ce lien.
Tu feras heureuse, Sophie;
Et ton bonheur fera le mien.

B.

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Approche, approche, mon cher voifin; tu fçais depuis combien de temps nous fommes amis.

ALVORTHY.

Oui, & je m'en reffouviens toujours avec le plus grand plaifir.

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Tu n'as pourtant jamais eu la complaifance de courre un cerf avec moi.

ALWORTHY.

Chacun a fes goûts.

M. WESTERN.

De bonne-foi, je ne fçais pas trop ce que tu aimes.

ALWORTHY.

La tranquillité. Je n'en jouis jamais ; aujourd'hui même, vous me voyez trifte. J'entends murmurer de tous côtés contre Jones, Blifil même a lieu de s'en plaindre; j'en fuis fâché: ce garçon ne m'eft rien; mais je l'ai élevé, je l'aime.

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Et vous avez raison. C'est un excellent Sujet, un brave Chaffeur. Allez, mon vieil ami, c'est un jeune homme dont vous n'aurez jamais que de la fatisfaction.

ALWORTHY.

Je le fouhaite.

M.

WESTERN.

Laiffons cela. Apprends les nouvelles les plus heureufes tu fçais combien j'aime ma fille, je la marie, à moins que tu ne t'y oppofes.

:

ALWORTHY.

Moi! & pourquoi voulez-vous que je m'oppofe au bonheur de votre fille ?

M. WESTERN.

En ce cas, touche-là. Notre affaire est conclue; c'est à ton neveu que je la donne. Ils s'aiment; fa tante me l'a dit ; & je te dis, moi, qu'il faut écrire à ton château, faire revenir Blifil & les marier dès demain.

ALWORTH Y.

Cela eft bien-tôt dit : mais une affaire de cette

nature....

M.

WESTERN.

Doit fe terminer en deux jours. Je donne à ma fille, la moitié de mon bien en la mariant, & le. reste après ma mort; traite de même ton neveu, & finiffons.

ALWORTHY.

Êtes-vous bien affuré de trouver dans leurs

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