fœur qui s'eft mêlée de tout ceci; & c'est, je crois, la premiere fois de fa vie qu'elle a fait quelque chofe de raisonnable. JONES, pénétré. Je n'aurais pas cru que Blifil ait fu lui plaire. M. WESTERN. Ma foi, ni moi non plus : je ne fais pas pas trop comment cela s'eft fait; mais j'en fuis charmé. Je ne pouvais gueres trouver mieux; c'est une excellente, très-excellente affaire. Qu'en penses-tu? JONES. Affurément... Monfieur... Je fuis de votre avis. M. WESTERN. Ah! juftement, voici ma fille; je veux que tu fois le premier à l'en féliciter. SCENE VI. JONES, M. WESTERN, SOPHIE, HONORA. M. WESTERN. pas APPROCHE ici, mon enfant ; comment! on dirait que tu crains de lever les yeux. Ah! la pauvre petité mais le cœur, au fond, n'en eft moins fatisfait. Voilà notre ami Jones à qui je faifais part de ton mariage : il en eft enchanté. Demande-lui plutôt. (Sophie, embarraffée, n'ofe lever les yeux fur Tom Jones, qui, de fon côté, la fixe d'un air attendri.) JONES, troublé. Je me flatte que Miff Western n'ignore pas à quel point fon bonheur m'intérelle. SOPHIE. Je fais, Monfieur.... ce que vous penfez.... Mais vous, mon pere, fi vous m'aimez.... Si je t'aime? Eft-ce à toi d'en douter? Tu ne foupçonnes pas; non, tu ne conçois pas combien tu m'es chere. Que veux-tu ? Des bijoux, des parures, des diamans, la moitié, les deux tier de mon bien? Parle. SOPHIE. Je vous fupplie de m'écouter. JONES, à part. bonnement que je vais m'ennuyer ici à écouter les foupirs de ces deux tourtereaux? Ma foi, tu ne me connais guères. (A Sophie.) Ah! çà, ma fille, je n'ai pas trop befoin de te dire comment tu dois le recevoir : en pareil cas, on prend plutôt confeil de fon cœur que de fon pere. (A Honora.) Ne va pas les gêner toi, ces chers enfans moi, je fuis enchanté, cela me rajeunit; allons, mon ami Jones. (A fa fille.) Je reviens vous rejoindre. Sans adieu, Sophie. JONES. Vous ferez heureufe. Adieu. (Il fort avec Jones.) SCENE VIII. HONORA, SOPHIE, enfuite BLI FIL. SOPHIE, à Honora. heureufe? Ah! qu'il eft in vous. D |