LAURETTE. Déja vous voilà touten feu. Il n'a que soixante ans; c'est monsieur votre pero. ACANTE Mon pere! eh! que fait-il? LAURETTE. Xi He Eh! que pourroit-il faire? Courbé sur son bâton, le bon petit vieillard ACANTE. Crois-tu qu'elle aime ailleurs? CHAMPAGNE. Là, dis? LAURETTE. Jele crois bien; Mais pour dire qui c'est, monsieur, je n'en sais rien. CHAMPAGNE. Seroit-ce point.... ACANTE Qui donc? CHAMPAGNE Attendez quej'y pense: Le marquis? ACANTE. Mon cousin? j'y vois peu d'apparence. LAURETTE. Il est vrai, ce cousin, respect la parenté, CHAMPAGNE. N'importe, il est marquis, c'est ainsi qu'on le nomme; Et ce titre par fois rajuste bien, un homme. ACANTE. ་་་་ Ah! si c'étoit pour lui... Non, je ne le crois pas; LAURETTE. Ah! vous êtes, monsieur, encor bien amoureux! ACANTE. Non, je ne veux plus l'être après un tel outrage. LAURETTE. Quand on l'est malgré soi, l'on l'est bien davantage: On ne m'y trompe pas; je m'y connois trop bien, ACANTE. Hélas! que l'orgueilleuse au moins n'en sache rien! Si l'ingrate qu'elle est connoissoit ma tendresse, Elle triompheroit encor de ma foiblesse. LAURETTE. Vraiment ! sans lui rien dire, elle en triomphe assez, Et vous raille en secret plus que vous ne pensez; Elle ne croit que trop que vous l'aimez encore. ACANTE. L'ingrate me méprise, et croit que je l'adore: a LAURETTE. Ma foi, j'aurai beau dire, elle n'en croira rien; ACANTE. Je l'empêcherai bien de m'en oser dédire; SCENE III. LE MARQUIS, ACANTE, CHAMPAGNE, LE MARQUIS. Ah! cousin, te voilà! Bon jour: que je t'embrasse encor cette fois-là. ACANTE. Ah! vous me meurtrissez... Laurette se retire? LAURETTE./ Monsieur Champagne encore a deux mots à me dire. LE MARQUIS. Comment, monsieur Champagne ! il est donc revenu? Il sent son honnête homme, et je l'ai méconnu; CHAMPAGNE. Ni vous non plus, monsieur, lorsque vous étiez page. LE MARQUIS. VIGGO, LAURETTELN, Ah! monsieur! avec moi, je vous prie, Treve de compliment et de cérémonie. (Champagne et Laurette se retirent.) ACANTE. Estimez-vous beaucoup l'air, dont vous affectez Ces complimens de main, ces rudes embrassades, LE MARQUIS. 1 Oh! oh! voudrois-tu bien me donner des leçons, A moi, cousin, à moi? ACANTE. C'est un avis sincere, Et ce que je vous suis me dëfend de me taire. LE MARQUIS. Eh! mon pauvre cousin, que tu me fais pitié! C'est ce qu'on nomme adresse, esprit, vivacité, ACANTE. On peut voir toutefois, pour peu que l'on raisonne... LE MARQUIS. Où l'usage prévaut, nulle raison n'est bonne. Mais... A'CANTE. LE MARQUIS. D Ne t'érige point, de grace, en raisonneur : Morbleu ! c'est un défaut à te perdre d'honneur; Tâche à t'en corriger, et changeons de matiere. Je viens chercher ici ton pere à ta priere; Je veux en ta faveur lui parler comme il faut. |