SCENE II, ASTOLPHE, FABRICE. ELIE ASTOLPHE. LLE me fuit. Que je fuis malheureux! Le Souverain de Lombardie, Aftolphe a-t-il encor à former quelques vœux ? J'aime. ASTOLPHE. FABRICE. La Comteffe Emilie Par l'hymen le plus doux va couronner vos vœux; Ses appas.... ASTOLPH E. Je lui rends juftice; Je devrais l'adorer, & mon cœur, malgré moi, Que dites-vous, Seigneur ? ASTOLPHE. L'autre jour à la chaffe Je m'égarai dans l'épaiffeur du bois ; J'y trouve un jeune objet qui m'aborde avec grace, Et s'offre à me guider : la douceur de fa voix Jufqu'en mon ame s'infinue; Sous un air de fimplicité, Je vois triompher la beauté ; Une modeftie ingénue Augmente fes charmes naiffans: La furprife & l'amour s'emparent de mes fens, ARIETTE. No. 4, Oui, je l'aime pour jamais, Simple & pure; Elle enchante d'un regard ; Sa parure eft la décence, Et fon fard eft la pudeur. 蒸 FABRICE. Quel est donc cet objet vainqueur? ASTOLP HE. 2 On m'a dit qu'une vieille Dame Contrainte par le fort d'habiter en ces lieux, Et qui vivoit comme une pauvre femme Avoit, par un foin complaifant, Une franchise honnête, & beaucoup de gaieté. FABRICE. Ne craignez-vous point quelque blâme? ASTOLPHE. Qu'importe le fang dont on fort? Une Belle est toujours au-deffus de fon fort: FABRICE. Cette petite fille eft-elle fi farouche? ASTOLPHE Elle me voit fans crainte. FABRICE. Oh! quand on craint fi peu, C'eft qu'on cherche à fe rendre. ASTOLPHE. Aux yeux de l'Innocence Il n'eft jamais rien de fufpect; Comme elle eft fans fineffe, elle eft fans défiance: Mais, d'un regard, elle force au respect. FABRICE, Je ne le vois que trop, votre amour eft extrême; Mais que deviennent vos fermens? La Comteffe bien-tôt fçaura vos fentimens. ASTOLPHE. Tout ce que tu me dis, je me le dis moi-même. SCENE III. ASTOLPHE. ARIETTE. No. 5. A Gité Par la fierté, Je fuis tourmenté De cent traits j'ai l'ame atteinte. Et par l'efpoir. Je l'apperçois, quel trouble me faifit! Sans découvrir mon rang, déclarons ma tendresse. Ан SCENE I V. NINETTE, ASTOLPHE. NINETTE à part. H! voilà ce Monfieur; pour nous il s'intéreffe Il est ami du Prince, à ce qu'il nous a dit. ASTOLPHE à part. Je n'ofe l'aborder. NINETTE. Il faudra qu'il nous ferve; Mais laiffons-le venir, le voilà qui m'observe. Je vois du plus beau jour Je fens au feu de l'Amour Et pour fortir du nid Il s'excite; Ah! prendra-t-il l'effor; II. Sur ces bofquets charmans Et mon pauvre petit cœur Pour exprimer l'ardeur |