Qui jamais sans gronder ne reviennent chez eux, VALÈRE. Mais depuis quatre mois que je l'aime ardemment, Je n'ai pour lui parler pu trouver un moment. ERGASTE. L'amour rend inventif; mais vous ne l'êtes guère : Et si j'avois été... VALÈRE. Mais qu'aurois-tu pu faire, Puisque sans ce brutal on ne la voit jamais, Elle ne sait donc pas encor que vous l'aimez? VALÈRE. C'est un point dont mes vœux ne sont pas informés. Par-tout où ce farouche a conduit cette belle, Elle m'a toujours vu comme une ombre après elle; Et mes regards aux siens ont tâché chaque jour De pouvoir expliquer l'excès de mon amour. Mes yeux ont fort parlé: mais qui me peut apprendre Si leur langage enfin a pu se faire entendre? ERGASTE. Ce langage, il est vrai, peut être obscur parfois, Que faire pour sortir de cette peine extrême, ERGASTE. C'est ce qu'il faut trouver. Entrons un peu chez vous, afin d'y mieux rêver. FIN DU PREMIER ACTE. ACTE SECOND. SCÈNE I. ISABELLE, SGANARELLE, SGANARELLE, Va, je sais la maison, et connois la personne O ciel, sois-moi propice, et seconde en ce jour SCANARELLE. Dis-tu pas qu'on t'a dit qu'il s'appelle Valère? Oui. ISABELLE. SGANARELLE. Va, sois en repos, rentre, et me laisse faire; Je vais parler sur l'heure à ce jeune étourdi. ISABELLE, en s'en allant, Je fais, pour une fille, un projet bien hardi: Mais l'injuste rigueur dont envers moi l'on use Dans tout esprit bien fait me servira d'excuse. SCÈNE II. SGANARELLE. (Il frappe à sa porte, croyant que c'est celle de Ne perdóns point de temps: c'est ici. Qui va là? SCÈNE III. VALÈRE, SGANARELLE, ERGASTE. SGANARELLE, à Ergaste qui est sorti brusquement. SGANARELLE. Je viens vous parler, si vous le trouvez bon. VALÈRE. Puis-je être assez heureux pour vous rendre service? SGANARELLE. Non. Mais je prétends, moi, vous rendre un bon office; Et c'est ce qui chez vous prend droit de m'amener. Chez moi, monsieur? VALÈRE. SGANARELLE. Chez vous. Faut-il tant s'étonner? VALÈRE. J'en ai bien du sujet; et mon ame ravie De l'honneur... SGANARELLE. Laissons là cet honneur, je vous prie. Voulez-vous pas entrer? SGANARELLE. Il n'en est pas besoin. Monsieur, de grace! SGANARELLE. Non, je n'irai pas plus loin. VALÈRE. Tant que vous serez là, je ne puis vous entendre. SGANARELLE. Moi, je n'en veux bouger. VALÈRE. Hé bien! il faut se rendre. |