Mais leurs mœurs et leurs lois, et mille autres hasards, Là du grand Cicéron la vertueuse haine Là tonne Démosthène; ici, de Périclès La voix, l'ardente voix, de tous les cœurs maîtresse, 1. L'auteur fait allusion ici à la célèbre naumachie qui eut lieu à Rome le jour du second triomphe de César. « Navali prælio, in mi«nore Codettâ defosso lacu, biremes ac triremes quadriremes que « Tyriæ et Ægyptiæ classes, magno pugnatorum numero, conflixe« runt.» Suéton. Julii Cæsaris vitá. Laharpe, dans sa traduction de cet historien romain, avance que tous les commentateurs se sont tourmentés en vain pour trouver la petite Codette, (in minore Codettâ ) et qu'ils n'ont jamais pu découvrir ce que c'était : nous pensons, nous, que ce lac, nommé par les Romains du tems Euripus, n'a pu être creusé que dans les environs d'Ostie, campagne de Rome, et bâtie par Ancus Martius à l'embouchure du Tibre, l'an 627 avant J.-C. Suétone rapporte plus loin que César voulait élever à Mars un temple plus vaste qu'aucun temple du monde, en comblant le lac où il avait donné ce spectacle naval. (Note de l'Éditeur.) O terre de Pélops! avec le monde entier Chanter: Amour, tyran des hommes et des dieux! Direz-vous qu'un objet né sur leur Hélicon 1. Voyez, dans le tome III du Voyage du jeune Anacharsis, chap. xxxvIII, la description des jeux olympiques en Élide. Les jeux célébrés à Némée sont absolument les mêmes. (Note de l'Éd.) La Nature est en nous la source et le modèle, Soit moins grande en effet que ce brillant systême Se couvrira de gloire en forçant leur retraite. A le droit, en tous lieux, de nous dicter son choix, Le buisson à ses yeux rit, et jette une rose. D'un esprit tout de feu mobiles fantaisies, Ainsi des hauts sapins de la Finlande humide, 1. L'auteur veut parler ici de l'ambre jaune, nommé indistinctement succin ou karabé. Rigoureusement parlant, on peut dire que, malgré les recherches nombreuses que les naturalistes ont faites sur la véritable origine de cette substance, on ne s'est encore rien procuré de positif. On sait seulement qu'elle abonde sur les rives de la mer Baltique. Toutefois, la plupart de nos savans modernes s'accordent à la placer dans la classe des minéraux. « Le succin était très-estimé des anciens. Il n'est même pas de production dans la nature sur laquelle l'imagination des poètes se soit autant exercée pour illustrer son origine. Sophocle avait dit qu'il était formé dans l'Inde par les larmes des sœurs de Méléagre, changées en oiseaux, et pleurant la mort de leur frère. Pline n'a pas Et sa chute souvent rencontre dans les airs Quelque insecte volant, qu'il porte au fond des mers. dédaigné de rapporter toutes ces fables, et de les mêler à des traditions qui, pour être moins merveilleuses, ne lui paraissent pas à la vérité plus dignes de foi. Ce célèbre naturaliste regardait comme très-certain que le succin ou karabé coule d'un arbre de la famille des pins, comme la gomme coule des cerisiers; qu'il se durcit pendant l'automne, et qu'après avoir été emporté par le vent dans les eaux de l'Océan il est ensuite repoussé sur le rivage. (Encyclopédie. Chimie, t. I, p. 69 et suiv.) On voit clairement que cette théorie, admissible à quelques égards, est précisément celle qu'André Chénier a cru devoir adopter dans son poëme; et nous ne répondrions pas que Martial luimême n'ait pas contribué beaucoup à le décider par les diverses descriptions qu'il a données du succin dans son recueil de Poésies. Nous nous contenterons de citer l'épigramme suivante, où il est question du phénomène qu'André Chénier a rendu dans ses vers d'une manière si poétique et si gracieuse. DE FORMICA ELECTRO INCLUSA. Dùm phaetonteâ formica vagatur in umbrâ, Epigram. XV, lib. VI. |