Oeuvres de Molière: Avec un commentaire historique et littéraire; précédées du tableau des moeurs du dix-septième siècle, et de la vie de Molière, Volume 3

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Aillaud, 1829

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Page 233 - C'est un art de qui l'imposture est toujours respectée ; et quoiqu'on la découvre, on n'ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l'hypocrisie est un vice privilégié, qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d'une impunité souveraine.
Page 316 - Dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers. Sur quelque préférence une estime se fonde, Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde. Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps, Morbleu! vous n'êtes pas pour être de mes gens; Je refuse d'un cœur la vaste complaisance Qui ne fait de mérite aucune différence; Je veux qu'on me distingue, et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait.
Page 418 - Trahi de toutes parts, accablé d'injustices, Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices, Et chercher sur la terre un endroit écarté Où d'être homme d'honneur on ait la liberté.
Page 335 - Ce style figuré, dont on fait vanité, Sort du bon caractère et de la vérité; Ce n'est que jeu de mots, qu'affectation pure, Et ce n'est point ainsi que parle la nature.
Page 400 - De la méchanceté des hommes de notre âge. Ce sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter; Mais pour vingt mille francs j'aurai droit de pester Contre l'iniquité de la nature humaine, Et de nourrir pour elle une immortelle haine.
Page 314 - Et, quand je vous demande après quel est cet homme, A peine pouvez-vous dire comme il se nomme: Votre chaleur pour lui tombe en vous séparant, Et vous me le traitez, à moi, d'indifférent. Morbleu ! c'est une chose indigne, lâche, infâme, De s'abaisser ainsi jusqu'à trahir son âme; Et si, par un malheur, j'en avais fait autant, Je m'irais, de regret, pendre tout à l'instant.
Page 398 - ... trouvât aimable, Que vous fussiez réduite en un sort misérable, Que le Ciel, en naissant, ne vous eût donné rien, Que vous n'eussiez ni rang, ni naissance, ni bien, Afin que de mon cœur l'éclatant sacrifice Vous pût d'un pareil sort réparer l'injustice, Et que j'eusse la joie et la gloire, en ce jour, De vous voir tenir tout des mains de mon amour.
Page 361 - Hors qu'un commandement exprès du roi me vienne, De trouver bons les vers dont on se met en peine, Je soutiendrai toujours, morbleu, qu'ils sont mauvais, Et qu'un homme est pendable après les avoir faits.
Page 242 - Ah ! mes gages ! mes gages ! Voilà, par sa mort, un chacun satisfait. Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content; il n'ya que moi seul de malheureux. Mes gages, mes gages, mes gages!
Page 251 - On sait bien*) que les comédies ne sont faites que pour être jouées, et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir, dans la lecture, tout le jeu du théâtre.

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